Bikeal Pékin

Semaine 31 ! Y s'est passé plein de trucs, la Grèce c'est vraiment chouette décidément ! On a quitté la mer le temps d'une escapade en montagne dans le havre de paix de Kastri, pour mieux la retrouver en fin de semaine. De sacrés paysages, du soleil, la routine quoi... Aller bonne lecture !

 

Lundi: 

Une nuit pluvieuse, pour abreuver les orangers et oliviers, s'enchaîne avec une journée ensoleillée. La peau commence à s'habituer au soleil, après quelques coups de soleil au mollets et aux cuisses. On commence aujourd'hui à monter dans les montagnes pour aller passer quelques jours chez Linda et Reay, le couple chez qui Cam a fait 10 jours de woofing. 

Les gens que l'on croise sont toujours aussi sympas, il passe rarement une voiture sans qu'on ait un klaxon de salut ou une tête qui sort par la fenêtre en nous souriant. Ce qui reste encore frustrant pour les grecques qu'on croise rapidement dans les commerces ou dans la rue, c'est que malgré notre court vocabulaire, on ne comprend pas ce qu'ils nous disent quand ça sort des phrases qu'on connait ..! La place de l'étranger en somme. Ça motive à apprendre encore et à passer plus de quelques minutes avec les grecs.

La température baisse petit à petit, et le bivouac de ce soir sera un peu plus frais que le précédent. La nuit, un vent à décorner la tente s'est levé, on comprend pourquoi il y a tant d'éoliennes au dessus de nous.

Mardi: 

C'est aujourd'hui que nous sommes arrivés chez Linda et Reay. Un sacré duo ! Ayant déjà fait une pause (petit) pic nique sur le chemin, on est arrivé chez eux à 16h. Qui dit 16h dit ?? Dit lunch ! Et allé, les estomacs se remplissent de nouveau, et pas avec n'importe quoi. Reay est un vrai chef cuistot qui sait marier les épices, dans les différents plats qu'ils concocte. Un mix entre cuisine grecque, indienne, et brittish. Je découvre leur maison, comme Cam vous l'a déjà décrite, avec une belle vue, une maison d'architecture typique grecque avec une cuisine-salle à manger en tunnel, avec seulement une fenêtre, puis le jardin, dont Raey nous a fait faire le tour. Il nous a fait bien envie avec tous les fruits qu'il y a..en été ! Il s'y connait en herbes sauvages comestibles, et nous montre entre autre celles qu'il a utilisé pour le lunch sorte de pissenlits, cuisiné comme une poêlée d'orties. Ce couple est captivant. Linda passe beaucoup de temps sur ses lichens et en est vraiment passionnée. Elle est la troisième personne d'Europe à être aussi spécialisée dans ce domaine, et la seule en Grèce. Elle s'occupe alors de créer tout un inventaire sur des espèces qu'elle trouve ici, qui n'ont jamais été répertoriées. Reay a mille histoires à raconter à sa manière scottish.

Ce soir grand luxe c'est dans un lit que nous dormons, et qu'entendons-nous ? Aouuuh, des chacals! Ils reviennent petit à petit dans le Péloponnèse, n'étant plus chassés par l'homme. Ils ont un cri entre le loup et le chiot, j'espère qu'on en réentendra !

 

Ici, ils sont par contre les prédateurs de poules et agneaux.

Mercredi: 

Petit dej de roi, dont oeuf des poupoules (la maison est si grande, qu'elles vivent au rez de chaussée dans une ancienne salle de bain, c'est folklo). On est allé faire une randonnée, en remontant la rivière jusqu'au village d'Ayos Petros. Sauts de rochers en rochers, ça y est Cam était dans son élément.

Un peu moins quand il s'agissait de se frayer un passage dans les chemins plus ou moins existants, de terrasses en terrasses, à travers les broussailles dignes d'un maquis corse, pour rejoindre la route. Cette vallée en est d'ailleurs claffie, de terrasses. Elles descendent jusqu'à la rivière, on y imagine une activité importante à l'époque. Elles sont maintenant à l'abandon et la végétation reprend ses droits. Dommage, parce que que de travail pour construire tout ça ! 

Pour le retour, notre voeu d'être pris en stop et de s'assoir à l'arrière d'un pick up, a été exaucé, et hop nous filons, cheveux au vent. (En descente, on ne va pas plus vite qu'en vélo hein, et je dirai que le vélo est plus grisant)

En milieu d'après midi Rey nous accueille avec son habituel "are you hungry ?". On sait bien que même si on n'avait pas faim, on répondrait OUI, tellement on est curieux de goûter à ses dernières trouvailles.

Petits beignets à l'indienne de carottes, d'herbes sauvages, tsasiki, comme d'habitude, une tuerie. Session dessin, musique, cuisine, et l'après midi est déjà bien avancée, étant sortis de table à..17h. Linda et Reay sont vraiment passionnants, on en a encore beaucoup à découvrir d'eux et à apprendre sur leurs expériences, la botanique, les traditions grecques, mais c'est le dernier soir, demain on redescend de la montagne (à cheval).

Jeudi.

C'est ce matin que l'on repart. Après un copieux p'tit dej et une série de hugs, on enfourche nos biclous pour remonter la route jusqu'à Kastri. Petits arrêts vivres au minuscule market et à la boucherie (qui vends un fromage fait sur-place) et on file vers Agios Petros.

C'est la 4eme fois que je parcours la route entre les deux petits villages ! Ce flan de montagne est officiellement le coin de Grèce que je connais le mieux aujourd'hui. Pique nique au couvent d'où j'ai démarré ma rando il y a 3 semaines, puis c'est la redescente jusqu'à la mer ! Vous connaissez le principe, si ça descend jusqu'à la mer c'est bien que ça doit remonter quelque part sur la route, et même si on s'en sort pas mal, il y aura deux ou trois petites grimpettes... On arrive à Agios Joannis en milieu d'après-midi et on pile net devant la terrasse de la taverne : sont attablés là les occupants d'une voiture dont la conductrice nous a pris en photo sur la route. On s'arrête donc lui demander poliment de nous envoyer l'image, et faire un brin de causette par la même occasion !

Moins d'un kilomètre après la sortie du village on s'arrête sur une épaule fleurie quelques dizaines de mètres sous la route, un coucher de soleil orange vif et les chants des chacals tout autour de nous. Ce soir c'est son et lumières !

Vendredi.

Petit déjeuner avec vue sur la vallée avant de reprendre notre descente sur la mer. Les routes sont de plus en plus petites et désertes, et on termine même par 6 km de piste. La vue n'est pas désagréable, les petits villages traversés sont presque déserts et on profite de ce calme plat des hauteurs. 

Pause pique nique à Agios Andreas, où on fait le plein d'eau et de vivres pour le lendemain avant de se lancer à l'attaque d'une portion de route creusée dans le flan des montagnes qui plongent dans l'eau. C'est vraiment joli mais un sacré vent de face nous pousse à remettre au lendemain les kilomètres restants et à planter la tente (très) tôt sur les terrasses couvertes d'oliviers et de caroubiers du fond d'une enclave à l'abris. 

Samedi. 

Aujourd'hui objectif Leonidio ! Au bout de notre route côtière se trouve le delta de cette ville réputée pour les falaises qui l'entourent. Solal et Céline (vous vous souvenez ?) m'avaient vivement recommandé de venir nous installer quelques jours au camping "plein de grimpeurs" pour tenter de nous joindre à eux. 

Un peu avant d'arriver, je repère la plage d'un petit village les pieds dans l'eau crystalline et turquoise, légèrement en contrebas. Aller c'est décidé ça sera le spot de pique-nique/baignade/sieste ! Premier bain pour moi depuis un moment, on attendra encore pour voir Ali s'immerger complètement entre midi et deux...

Arrivés au camping Semili et après avoir installé notre camp, on se rend au petit port, juste à côté. On garde en tête de prendre ma revanche de l'échec du bateau stop et Alicia est devenue une navigatrice bretonne avide de plus d'expériences, alors on a préparé une petite annonce que l'on scotche sur un banc du quai.

Un des trois bateaux amarés est occupé par un allemand qui fait tourner un groupe électrogène pour recharger ses batteries dans un gros boucan. On prend le temps de discuter, et apprenant qu'on espère grimper Florian nous propose le plus naturellement du monde de nous prêter tout ce qui nous manque (une corde, 15 dégaines, un huit, et même le topo !) pour le temps de sa prochaine virée à Kyparisi, 10 miles au sud. On repart donc un peu hébétés par la générosité naturelle de cet homme qui vient de nous faciliter la tâche à un point que l'on espérait même pas ! Décidément chez les grimpeurs ya un truc...

Retour au camping où on fait la connaissance de Dominique et Martine sur le chemin de la douche : ces deux Alsaciens d'une soixantaine d'années sillonnent toujours le monde à dos de bicycles non-motorisés, comme nous ! Ils ont un peu plus de bouteilles cependant et c'est avec un plaisir palpable qu'ils évoquent leurs souvenirs de ce long voyage en 2012, où ils sont allés jusqu'en Chine pour revenir par le Trans-syberien. Un voyage qui ressemble sacrément à ce qu'on avait imaginé à l'origine, ne sachant choisir entre le projet d'Adri et celui qu'on partageait avec Zélie... Belle rencontre, et bonne route ! 

Ce soir Risotto aux poivrons et au lit !

 

Dimanche.

Cet après-midi c'est décidé on va grimper ! Il nous manque juste un baudrier, Florian n'en avait qu'un à nous prêter, alors on se met en quête d'un second harnais à travers le camping. Bingo ! Le second van à l'allure prometteuse que l'on interroge est habité par une petite famille d'allemands, qui nous en prête un pour la journée. Note : penser à leur apporter quelques bières en le leur rendant.

On décolle sur les coups de 13h, arrivée au pied des voies du secteur Cave of Panagia une heure plus tard. La falaise ! Ça fait plus d'un an que je n'ai pas grimpé et près de 10 mois pour Alicia ... Autant dire qu'aujourd'hui c'est décrassage bien mérité. La vue sur le delta et la mer que l'on surplombe rend l'expérience un cran plus attractive.

Fin de chantier au bistrot de Leonidio, petite bière puis gros gyros et le tour est joué !

 

Aller à plus dans l'bus !