Après la tempête le beau temps !

Certains appelleraient ça le retour du karma, Zélie dirait que c'est le chiffre 17 qui porte malheur, peut-être est ce une semaine avec un vendredi 13, d'autres évoqueraient le mécontentement du marabout, les plus terre à terre se contenteraient d'accepter le retour normal des choses, toujours est-il qu'on en a pris pour notre grade cette semaine. Mais l'orage finit toujours par passer et l'on a réussi à retrouver Achille et le soleil turc !

Lundi 9 janvier. Il fait beau lorsque l'on émerge de notre petite chapelle. Pendant le petit dej avec vue sur le port, le soleil se lève. On descend prendre un café parce que c'est les vacances sur les îles et qu'il faut en profiter, mais aussi parce que l'on commençait à être un peu en retard pour le blog (on sait que vous vous impatientiez). Une fois tout posté, on profite d'une jolie route côtière qui nous mènera au port de Vassy ( le second de Samos).

P1092271.JPG, janv. 2023
P1092273.JPG, janv. 2023
P1092277.JPG, janv. 2023
P1092283.JPG, janv. 2023

30 km de pur bonheur, contents d'être heureux de ce retour sur les pédales, entre grandes discussions et solitude tout le monde y trouve son compte ! Aller petit pic-nic sur le quai avant d'aller acheter les billets de bateau parce qu'on a trooop faim. "ça fait combien de temps qu'on a pas fait de pic nic ? " après de savants calculs on se rend compte que ça fait un mois, mais le retour en Grèce nous permet de retrouver ce petit plaisir ( en vrai le resto le midi c'est un luxe qu'on se refuse pas). En ouvrant la barquette de fromage à tartiner Zélie s'exclame " mais les gars c'est pas du fromage c'est du beurre ! " leur réponse pas des moins prévisibles mais pour autant surprenante "Parfait ça nous fera une bonne excuse pour manger 250g de beurre d'un coup". Et oui on avait un perdu l'habitude du packaging grec ! Rassasiés on se dirige vers les guichets qui annonce un trajet vers la Turquie. Zélie entre : " I want buy 3 tickets to Kusadaşı please", Adrien la rejoint lorsque la personne derrière le comptoir répond avec un grand sourire " For this afternoon ? no no no, not before april, the border is close in winter !". Je me retourne vers Adrien espérant que c'est mon anglais qui me fait défaut, mais il a bien compris comme moi... on sort un peu interloqués annoncer la nouvelle à Camille. On est des gros nases, c'est pas possible ! A chaque fois que l'on se rend dans une agence de ferries on en apprend une nouvelle, mais celle là on l'attendait pas. On doit faire le trajet dans l'autre sens, repasser par Xios et puis rentrer à Çeşme, seule frontière ouverte à cette date, nickelos ! Bon on prend nos billets pour Χίος histoire de pas se faire avoir encore une fois, outch le ferry est à 4h mercredi nuit. On encaisse le coup et on va profiter de cette fin d'après-midi pour arpenter ce côté de l'île et nous trouver un bivouac sympa, tant qu'à être là !

P1092289.JPG, janv. 2023
P1092290.JPG, janv. 2023
P1092292.JPG, janv. 2023

On repère une petite chapelle (ça marche pourquoi s'en priver ?), on essaye de dénicher la piste qui pourrait nous y mener (je parle pas du col). On se retrouve bien plus haut que la bâtisse que l'on avait repérée qui n'est en fait pas une chapelle, alors on continue de monter (on va quand même pas redescendre !). La piste est raide, bien défoncée mais ça passe. On se promet d'inventer une nouvelle discipline en rentrant le "trial sacoche" : la règle est simple arriver le plus vite possible avec ses 30kg de sacoches obligatoires, passages non cyclables où l'entraide est nécessaire !

_P1092294.JPG, janv. 2023
P1092297.JPG, janv. 2023

Bref on monte un bon moment avant d'en avoir tous marre (et à ce moment là on est pas encore sûr que la piste n'est pas sans issue). On trouve un carré de pelouse sous un olivier, avec un magnifique coucher de soleil dans la baie, ça sera parfait ! C'était sans compter les 8000 moustiques qui ont gravité dans nos oreilles toute la soirée, les 10 000 piqûres qu'ils ont provoquées, et le fait que ces super moustiques ne nous ont laissés aucun répit malgré la tombée de la nuit et du froid, malgré le vent rien y a fait ! On sort le thé et c'est la découverte du Tahini ouvert dans la patate de Zélie, comme c'est pas la première fois que ça explose dans les sacoches on connaît la marche à suivre. Camille et Zélie s'en charge : lécher l'intégralité des sachets et bocaux recouverts de cette pâte dense et grasse, heuresement que c'est bon ! Et puis on file se réfugier dans la moustiquaire parce qu'on en a marre, ce soir le record a été battu 3 moustiques écrasés en une claque !

Mardi 10 janvier. Au réveil les moustiques sont encore là malgré la brise, on se tire fissa (fin il est 11h comme d'hab). La bonne nouvelle c'est que d'après Mapy.cz (notre super appli de carto merci Solal) la piste débouche par le haut, ce ne sera pas un aller-retour. On prend notre temps, on a la journée pour profiter de cette île que l'on est venus visiter, parce que finalement elle est la raison de notre plus long aller-retour depuis le début !

_P1102299.JPG, janv. 2023

On dégote une petite crique sur la carte, on descend, tant qu'à faire des aller-retour autant y aller à fond. La chaleur de ce mois de janvier pousse même Adrien à prendre un bain. On se réjouit de la chance que l'on a avec la météo, "chut le marabout va nous entendre ! ".

P1102301.JPG, janv. 2023

On rentre à Vassy, la route qui redescend sur le village nous en met plein la vue, on aperçoit quelques nuages au loin faut bien l'admettre. Après le pique-nique le ciel est gris et on décide de boire un petit çay au chaud en attendant 14h : heure fatidique le bateau quittera t'il Athènes aujourd'hui ? Allons nous réussir à retourner en Turquie ou serons-nous prisonnier à tout jamais des îles grecques ? Effectivement le ciel qui s'assombrit à vue d'oeil, le vent qui commence à se lever, n'annoncent rien de bon et la réponse est sans appel aucun bateau ne naviguera cette nuit, on devra attendre jeudi matin au mieux. Et voilà que je reçoit un message d'Achille qui est Istanbul, mais on va arriver à être en retard à notre propre rendez-vous, des brêles de l'organisation je vous dis. Le ciel devient de plus en plus menaçant, on doit se mettre en route et trouver un abri pour la nuit avant la tempête, quand on met le nez dehors c'est un peu tard il pleut déjà à grosses gouttes. On se met en route, de l'autre côté de la baie il y a quelques chapelles pas trop loin les unes des autres on devrait trouver chapelles à notre attente. 2 km nous séparent de la première, on longe l'eau, la route si accueillante par laquelle nous étions arrivés la veille, nous paraît alors bien plus austère, les trombes d'eau qui l'inondent et les bourrasques de vent qui nous déséquilibrent n'y sont pas pour rien. Lorsque Camille et Zélie se retrouvent couchés par une rafale on se rend compte que le petit muret d'une quarantaines de centimètres à notre droite qui a alors disparu nous protégeait vachement bien. Le vent est tel que dans notre dos il nous donnait de sacrés accélérations. Le bruit des haubans sur les mats des voiliers est impressionnant. La chapelle juste sur le port est ouverte on se réfugie à l'intérieur. Si parfois notre squat des chapelles fût du confort aujourd'hui on se sent dans notre bon droit, c'est un refuge dans la tempête. Le double vitrage qui nous sépare de l'extérieur nous fait presque oublier le cataclysme qui se déroule dehors. On s'étire, on écrit, on boit notre tisane, on passe nos appels. On s'en sort trop bien c'est louche, chut les gars ça porte malheur. Adrien sort faire des photos du spectacle, Camille en profite pour faire un peu de musique, on se prélasse.

P1102306.JPG, janv. 2023
P1102303.JPG, janv. 2023
P1102307.JPG, janv. 2023
P1102308.JPG, janv. 2023
P1102312.JPG, janv. 2023
P1102326.JPG, janv. 2023
P1102331.JPG, janv. 2023
P1102339.JPG, janv. 2023
P1102346.JPG, janv. 2023
P1102348.JPG, janv. 2023
P1102361.JPG, janv. 2023
P1102364.JPG, janv. 2023
P1102373.JPG, janv. 2023
P1102382.JPG, janv. 2023

Mais à 19h deux individus viennent pour fermer la chapelle, ils ne veulent rien savoir c'est leur devoir. Je crois qu'à ce moment là on ne réalise par réellement ce que cela implique et on obtempère. Dans nos têtes ça s'est calmé, on a juste à rejoindre la chapelle suivante, celle-ci était trop près du village. On rempacte tout, même le réchaud en mode "on" ( impossible d'enlever la bouteille d'essence qu'on laisse donc accrochée au brûleur) et on sort de notre havre de paix. On découvre alors que loin de s'être calmée la tempête a repris de plus belle, la route n'est qu'une grande flaque, on a de l'eau jusqu'à mi-mollet par endroit. On reste motivé, notre objectif c'est l'autre chapelle que l'on avait vu sur la carte, on emprunte un sentier, il fait nuit noire, les éclairs illuminent le ciel par intermittence. Pour l'instant on rigole encore de la situation. Mais quand on reste bloqués devant la porte fermée de la chapelle sur laquelle on avait tout misé, on prend conscience que ça va être moins facile que prévu. On décide de retourner vers la ville, une autre chapelle se trouve sur le chemin, peut-être que ... mais on y croit plus trop. C'est quelle espèce de type qui ont pas de cœur comme ça pour mettre des gens dehors par un temps pareil ? On tente tout, les stations-service, les cafés, on essaye de déclencher une once d'hospitalité grecque, mais rien n'y fait. Malgré la bonne volonté des serveurs de l'un des bars qui était hébergé chez son patron et qui a appelé tout son répertoire dans l'espoir de nous trouver un endroit au sec. Malgré la femme du pop épouvantée à l'idée que l'on ai pu nous mettre dehors mais qui sans son mari ne pouvait nous ouvrir l'église. Il est 21h est on a nul part où dormir, transit de froid, on allait se résigner à gravir les 150m de dénivelé qui nous séparaient d'une chapelle dans les hauteurs, que rien ne nous garantissait qu'elle soit ouverte, lorsqu'Adrien trouve notre logement pour la nuit. Derrière un bâtiment qui semblait à l'abandon, un garage qui pouvait abriter notre tente après un bon coup de balai allait nous sauver. C'est glauque à souhait, ça sent pas bon mais c'est là, après 3h d'errance au cœur d'une tourmente sans précédent, on l'apprécie presque ! Vermicelles et au lit ! Parce que dans la tente si on imagine très fort on peut-être où on veut, c'est toujours trois matelas, trois duvets à côté, les mêmes que sur les belles plages de Croatie, les mêmes que dans les montagnes grecques, alors dans la tente on peut-être n'importe où ailleurs !

 

Mercredi 11 janvier. Réveils éparses. Difficile de se décider à sortir du duvet, partagés entre les bruits de la vie du port qui tentent de nous tirer du someil (surtout la grosse chasse d'eau qui devait être tirée toutes les 10 minutes, on ne sait pas trop où mais suffisamment proche de nous...) et cette envie irrépressible de fuire cette réalité dans laquelle on émerge au fond d'un garage quoté à 8/10 sur l'échelle du glauque et records de ce voyage, et où la météo annonce 2 semaines de pluie sans discontinuité. Différentes stratégies se tirent la bourre : Zélie choisit un article sur l'intégration segmentée (moi non plus je sais pas ce que c'est, demandez-lui si ça vous branche) pour occuper son cerveau, Camille réussi (une fois n'est pas coutume) à se rendormir jusqu'à 11h heure turque (allez-y c'est pas des maths trop compliquées) et Adri zone sur son téléphone pour écouler son forfait européen tant qu'on est en Grèce. Bref. On fait un déni de grosse loose. Arrive un moment où nos natures hyperactives nous poussent à nous bouger malgré tout, et on se réfugie dans le café accueillant le plus proche (on se garde bien de viser ceux qui nous ont refusé l'asile la veille au soir). Rien de prévu, une météo plus que mitigée (moins pire que prévu), une tonne d'affaires trempées à faire sécher et une flemme colossale : les ingrédients qui, une fois réunis, nous poussent à passer la journée eeeeentière à l'étage du Joy Café. De 11 à 18h. On s'occupe, comate, mange, commande un thé, passe un coup d'fil, et le temps filoche. Entre temps, Achille nous a donné des nouvelles : il arrive à Çesme en début d'après-midi. Oups, pas nous... On va faire au mieux pour le rejoindre, il nous attendra dans un otel où il pourra enfin prendre une douche. Un peu avant la nuit, une fois certains que le ferry ne sera plus reporté, Camille qui commence à ronger son frein à force de ne pas bouger sort repérer les abords du port : Y-a-t-il un coin d'abris que l'on pourrait scouater pour la demi-nuit qu'il nous reste à dormir avant d'embarquer ? Oui. Ça semble possible de se mettre sous le auvent de la guérite de vente de tickets pour la Turquie, fermée et à priori en passe de le rester puisqu'on rebrousse chemin...

P1112390.JPG, janv. 2023

Aller c'est juste en face du quai ça sera pratique à défaut d'être top confort ! Le dhal est épicé comme il faut, et on se couche après avoir réglé le réveil pour 3h. 

Jeudi 12 janvier. "But, what are you doing here ?? I can't believe it! You need to leave right now!" Bon, visiblement il ouvre le bureau devant lequel on dormait... Et la dame qui s'est levé à 2h du mat' pour venir en tenir la permanence n'a vraiment (vraiment vraiment vraiment) pas l'air contente de nous trouver là... On comprend finalement, mais le réveil n'en est pas moins rude. Hophophop, on remballe en se confondant en excuses, et le réveil sonne alors qu'on s'active. Au moins c'est la bonne heure et la nuit n'a pas été encore plus courte que prévu ! On patiente dans la gare maritime (ben oui du coup on est en avance quoi...) le temps que le Blue Star Myconos acoste et on embarque. Objectif de ces 2h30 de traversée : trouver un coin calme pour s'y rendormir fissa. C'est une réussite plus ou moins partielle, mais on arrive tous les 3 avec de sacrées poches sous les yeux à Chios.

P1122405.JPG, janv. 2023
P1122406.JPG, janv. 2023

Malgré notre fatigue c'est le branle bas de combat : il est 7h et le ferry qui doit nous ramener en Turquie devrait partir vers 8h si nos informations son bonnes, alors vite vite vite il faut trouver où acheter les billets ! Loose n°5 : le bateau du matin est annulé, le suivant part à 16h. Résignés, on ne s'énerve même pas, ça aurait presque été trop beau. Tiens bon Achille, prends ton temps pour visiter la jolie ville de Çesme, on fait sécher le reste des affaires au soleil (décidément, avec la météo finalement on s'en sort drôlement bien...) et on se retrouve ce soir ! Sur une plage de Chios, on trouve une guérite de bistrot fermé pour l'inter-saison, avec un petit robinet.

P1122397.JPG, janv. 2023
P1122403.JPG, janv. 2023

C'est le luxe qu'on cherchait : de quoi se laver proprement et même faire un brin de lessive, puis sieste au soleil. Royal j'vous dis ! On attrape le bateau (high speed catamaran) qui mets 30 min pour traverser mais arrive 1h30 après son départ (maths faciles encore une fois, faites l'effort svp). Achille nous attend au bord de l'eau, c'est si fou de le trouver là que ça paraît presque normal. On se raconte brièvement nos dernières péripéties respectives puis on part en direction de notre bivouac du soir. Il fait déjà nuit, alors on se contentera de la plage au nord de Çesme, sur laquelle les pêcheurs sont amusés de nous voir camper. On fait cuire nos pâtes et au lit, la demi-nuit de la veille se fait ressentir là ! La 2e tente qu'Adrien transporte "au cas où" depuis le début du voyage, et que l'on avait pas montée depuis le début de la Grèce (sans pour autant s'en servir finalement), et avant  ça le sud de Vlora (Albanie) se voit enfin conférer une utilité de premier plan : la chambre d'amis de la coloc' ambulante est disponible pour loger notre nouveau copain !

Vendredi 13 janvier. Première journée de vélo pour moi (Achille). J'ai un peu d'appréhension, vais-je arriver à suivre les flèches que j'ai décidé d'accompagner ? On verra en attendant ils m'ont bien mis en confiance en me disant "t'inquiète des fois on attend Zelie dans les montées". Nous nous réveillons au bord de la plage avec des nuages à 360° à l'horizon, donc nous décidons d'aller prendre le petit-déjeuner dans un café dont je connais le patron car j'y ai zonné 2 jour en les attendant. Nous mangeons de très bons gâteaux/çay/café turque et rencontrons au passage d'autres français voyageant à vélo. Un écrivain en quête d'inspiration voyageuse. Départ de Çeşme nous faisons beaucoup de nationale pour sortir de la ville, malgré cela la bonne humeur des retrouvailles est présente ! 

P1132408.JPG, janv. 2023

Deux petits arrêts fruits et repas du midi dans un resto au bord de route que Camille connaissait de son aventure en autostop. Alors que nous nous dirigions sûrement vers une petite route et un lieu de bivouac, nous fîmes un léger detour car sans SP95 nous n'aurions pas de repas chaud. Pour finir nous avons enchainé les petites routes bordées de nombreux aboiement hargneux de tous les protecteurs des maisons alentours.

P1132413.JPG, janv. 2023

Parcqu'il faut croire qu'un vélo vu par un chien est une personnification du sheitan qui roule. 
A la fin d'une petite vallée à fort potentiel éolien nous avons trouvé un placement de bivouac parfait.

IMG-20230115-WA0003.jpg, janv. 2023

Je découvre les coutumes bivouacales des trois énergumènes et alors que Camille sort sa guitalélé et que Zelie finit sa douche, Adrien fait des bruits dans la forêt pour récupérer du bois. Il revient 10 minutes plus tard fier de son beau butin, un gros fagot de bois enroulé d'un tendeur. 
Un tendeur qui va finir dans la lèvre du glaneur. Pauvre glaneur, mais dans son malheur, et grâce à une expertise du Dr Roche et de ses collègues, il a échappé au points de suture de justesse et devra juste manger sans sa lèvre inférieure quelques jours ! Nous finissons la soirée au coin du feu avec notre première coinche où Adrien s'est bien débrouillé ! (Elle fut gagné par Zelie et moi cela me semble important). Bonne nuit !!

Samedi 14 janvier.

_P1142416.JPG, janv. 2023
P1142417.JPG, janv. 2023
P1142418.JPG, janv. 2023

 On commence cette journée sous le soleil en naviguant entre les champs d'artichauts et de mandarines. C'est dans les montées qu'Achille commence à ressentir les premières douleurs au fesses (courage dans 15 jours ça iras mieux). On décide de s'arrêter dans la prochaine ville sur notre route, il faut que Zélie recharge son forfait TürkTelekom pour le mois à venir. On en profite pour acheter les courses du soir et même de quoi faire un pique nique (le premier en Turquie). Le paysage change alors complètement, les champs laissent place à un plateau vallonnée de bruyères parsemées de rochers apparants.

P1142419.JPG, janv. 2023
P1142420.JPG, janv. 2023
P1142422.JPG, janv. 2023
P1142424.JPG, janv. 2023
P1142425.JPG, janv. 2023
P1142426.JPG, janv. 2023

Plus loin sur la route alors que nous étions à la recherche d'un spot pour la pause de midi on observe écrit à la peinture sur un poteau en béton "Hamam- >" la flèche montre une piste en terre. C'est alors que l'on s'arrête à la recherche d'éventuelles informations sur internet avant de s'y aventurer, qu'un homme vient nous renseigner. On comprend qu'il y a effectivement des sources chaudes à moins d'un kilomètre d'ici, la décision est alors évidemment unanime. Au bout de cette piste on découvre un lieu complètement incroyable, la rivière fumante alimente en eau chaude deux bâtiments en pierres recouvert d'un toit vegetalisé. Ce sont des bains Turcs dans lesquels de nombreux locaux viennent se prélasser. Un homme nous indique de remonter d'avantage le long de la rivière, de nombreuses familles sont installées autour de poêles à bois qui servent à préparer le çay et les grillades de poissons. L'eau de la rivière semble tellement chaude qu'il paraît impossible de s'y baigner, en effet on arrive à peine à y tremper le pied.

P1142427.JPG, janv. 2023

Un autre homme nous emmène alors jusqu'à une vasque en amont de la résurgence principale où l'eau est seulement à 40°C.

P1142433.JPG, janv. 2023
P1142436.JPG, janv. 2023
P1142438.JPG, janv. 2023

Au final Adrien sera le seul à se motiver à enfiler son maillot de bain, bien que Zélie l'aurait bien rejoint aussi, mais l'idée de se mettre en maillot de bain au milieu de toutes ces femmes voilée (toutes le sont, certaines intégralement, d'autres ont juste un foulard dans les cheveux) ne la mettait pas très à l'aise. Sur le retour elle décide d'aller voir à quoi ressemble le hamam des femmes, toutes en pagne elles se lavent entre elles et les enfants avec. Cette fois on est sur le retour elle ne veut pas faire attendre les garçons, mais à la prochaine occasion c'est certainement une expérience à vivre.

P1142439.JPG, janv. 2023

On rejoint la plage en fin de journée ou l'on trouve un spot de bivouac abrité de la rosée.

P1142442.JPG, janv. 2023

Dimanche 15 janvier. Réveil plus matinal que d'habitude, il y du bruit juste devant les tentes, ni une ni deux Camille et Adrien sortent pour vérifier ce qui se trame. RAS deux petits vieux intrigués par nos tentes et nos vélos sont venus voir de plus près : çok güzel bisiklet. C'est seulement 20min après le départ que Zélie annonce une crevaison lente de son pneu arrière... En effet elle semble bien à plat alors qu'elle a refait la pression à peine deux jours avant. On s'arrête à la première station service pour remettre un coup avant de pouvoir racheter une chambre à air (oui prévoyant comme on est on a pas de chambre à air pour les largeurs de roue de Zélie.) ou de se motiver à réparer celle-ci, affaire à suivre.

P1152443.JPG, janv. 2023
P1152450.JPG, janv. 2023

La route suit la côte en épousant le relief, l'aspect balcon de celle-ci annoncé par Zélie reste en revanche à revoir...

_P1152452.JPG, janv. 2023

Les paysages semblables à ceux rencontrés en Croatie sont vraiment magnifiques, à la pause de midi Achille nous confie : "C'est dur psychologiquement de monter pour redescendre" on comprend bien cette sensation que l'on a tous connue au début du voyage. Ce midi c'est sandwich de saucisse riz pilav au bord la route, avec un survol de pélicans pour accompagner le dessert.

IMG-20230115-WA0001.jpg, janv. 2023
IMG-20230115-WA0002.jpg, janv. 2023

À peine remis en selle, environ deux criques plus loins on s'arrête sur un parking car on a vu d'autre vélos. Ils sont nombreux (environ une quinzaine), tous Turcs, que des hommes d'une cinquantaine d'années. C'est le club de vélos d'Efes (des fesses), on comprend que plus ou moins tous les dimanches ils organisent une sortie pour aller faire un barbecue entre copains.

P1152453.JPG, janv. 2023
P1152454.JPG, janv. 2023
P1152455.JPG, janv. 2023

Après de nombreuses photos ils nous proposent de faire la route avec eux, le rythme est très lent mais l'ambiance est incroyable, on forme un sacré peloton d'une vingtaine de cyclistes. Deux d'entre eux on des enceintes au guidon qui crache de la musique traditionnelle Turc, un vrai gang de cyclo !

P1152457.JPG, janv. 2023
P1152462.JPG, janv. 2023
P1152464.JPG, janv. 2023
P1152465.JPG, janv. 2023

On partage des annecdotes dans un Anglais surprenament bon pour la plupart. À l'arrivée on partage un çay pendant qu'il montre à Adrien et à Zélie l' ensemble des choses à ne surtout pas manquer entre Efes et Antalya (il y en quelques une).

P1152471.JPG, janv. 2023
P1152473.JPG, janv. 2023
IMG-20230115-WA0000.jpg, janv. 2023

Après avoir échangé nos numéros et effectué les ultimes photos on se fait accompagner par Hassan jusqu'à chez lui qui sera notre hôte pour la nuit. Il ne parle pas anglais, mais on arrive quand même à se comprendre un peu, demain il nous accompagne en vélo jusqu'à la citée antique. Le sens de l'hospitalité ici nous étonne toujours, et nous pousse à se questionner sur nos manières d'agir à la maison. Oui parce que Hassan nous accueille tous les quatre avec nos quatre vélos et 300L de bagages cumulés dans un appartement au deuxième étage. C'est tout sauf simple pour lui et pourtant sa seule préoccupations est qu'il nous dérange ! Nuit au chaud et au sec on en profite !

Haut de page