Olympos : Chassez le naturel, et il revient au galop !

 

English version below*

Le froid s'installe petit à petit, on sent que l'hiver n'est pas bien loin. Camille a même pédalé en pantalon, c'est dire ! Nos trois voyageurs, pédalant depuis plus de deux mois loin de leurs montagnes n'ont pu résister aux sommets enneigés qui se sont dressés sur leur chemin ...

Lundi 21 novembre.  On a le droit de quitter l'appartement quand on veut, et on en profite. Le temps de refaire toutes nos affaires et de prendre notre giga petit-déjeuner habituel de départ de pause, on se met en route vers 11h30.
"Aujourd'hui ça doit être comme un jour de repos, on monte juste sur la route panoramique pour profiter encore des Météores" ça c'était le plan. On complète nos réserves, on retire un peu de liquide (trop du coup, parce qu'on s'était pas concerté comme il faut, Camille et Zélie retirent fièrement chacun la somme qu'il nous fallait, ne le dite pas aux grecs mais on a les poches pleines:)). On monte pour surplomber un peu les tours qui se détachent dans le ciel, on arrive à l'entrée du plus grand monastère appelé Mégalo. "On le visite ? Aller on le visite !". On laisse nos vélos sur un vulgaire parking moto, Zélie persuadée que le marchand du boui-boui vente de souvenirs d'en face veille dessus passe une visite confiante (alors qu'en fait pas du tout, bien au contraire il avait simplement ordonné de ne pas les laisser près de son commerce)...
Toujours est-il que lorsque l'on sort de notre longue visite, des gargouillis plein le ventre, nos vélos sont toujours là. On remarque en remontant, des jeunes avec des sacs à dos de montagne bien gros, près de nos vélos, on allait les aborder lorsque l'on entend
"Salut". Cool des françaises. On a même pas le temps de répondre que Célestine se corrige : " Salut Zélie". Alors là c'est le bug, erreur système, Zélie met bien quelques minutes à comprendre ce qu'il se passe, faut dire que la sans contexte c'est difficile. Mais oui Célestine c'est bon, les fils se sont touchés, on reprend. On complète les présentations, elle est accompagnée de Jesabelle et Marine, des amis d'amis de Zélie. Elles sont en voyages en stop depuis presque 3 mois, elles reviennent de là où nous allons, l'est de la Turquie, la Géorgie.
" Vous faites quoi là du coup ?" Et ben nous là c'était l'heure de manger, et ça ne pouvait plus attendre, ça ne collait pas trop avec leurs plans, alors on décide de se retrouver pour le bivouac du soir. Pendant le pic-nic débarque Laura, une cyclotouriste suisse-allemande qui attirée par nos vélos était venue trouver un peu de compagnie en pédalage. Qu'à cela ne tienne rejoins nous pour le bivouac !
Voilà il est 14h bien passé lorsque l'on se met en quête d'un lieu de bivouac, lourde responsabilité : recherche d'un lieu de bivouac pour 7 personnes. Ah les filles sont en stop faut pas qu'on aille trop loin, ouais mais là ya rien .. c'est pas ouf.. et si on allait jeter un œil là-haut, il y a l'air d'avoir une grande clairière autour d'une petite chapelle, on pourra mettre toutes nos tentes. Ça sera parfait comme lieu pour un rassemblement de vadrouilleurs.
En attendant Camille attaque le sculpture d'une petite chouette dans les chutes du tabouret qu'Adrien continue de peaufiner. 1 goutte, 2 gouttes, il PLEEEeeuuuuut ! On se rabat sous le porche de la chapelle, et là bingo on découvre ce qui va sauver le reste de nos bivouacs en Grèce, tout du moins ceux de la semaine qui va venir, la chapelle est OUVERTE !
Marine nous rejoint la première, elle est montée à pied, les autres lisent un peu au soleil et tenteront du stop plus tard. On discute, on s'installe, on s'étire, notre vie quoi. Laura débarque à son tour, on continue d'échanger en anglais, puis elle se ravise "Mais en fait vous parlez français", et voilà qu'elle parle vraiment très bien notre langue, on rigole !
Vraiment plus tard arrivent enfin Célestine et Jésabelle, ouais le stop la nuit ça marche moins bien ( pourtant après 3 mois de voyage on pourrait croire que c'est acquis), et elles sont finalement montées à pied.
On partage nos repas, on raconte nos aventures, on se confie, heureux d'être tous ensemble, petite photo pour les copains en communs parce que c'est trop rigolo ! C'est l'heure du tetris de matelas, on s'endort tous à l'abri et au chaud dans notre chapelle de fortune. 

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Mardi 22 novembre. Après un petit-déjeuner partagé sur le porche de cette chapelle nos routes se séparent. Enfin les trois autostopeuses repartent de leur côté et nous repartons avec Laura vers le Mont Olympe puis Thessalonique.

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On commence par monter jusqu'en haut d'un col qui nous permet de surplomber la vallée des Météores et de jeter un dernier coup d'œil à ces monastères perchés au milieu des forêts orangées.

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Cette montée nous permet de faire plus ample connaissance avec Laura qui pédale toute seule vers la Turquie. Elle fête ses 27 ans le jour même, ce qui est l'occasion rêvée pour Zélie de peaufiner sa recette de tarte aux pommes sur le réchaud. Les kilomètres s'enchaînent au milieu de paysages d'automne, et en haut d'une montée au milieu d'un village désert (dans lequel on espérait trouver à manger pour midi) on réalise qu'il reste 12 km avant la prochaine ville et qu'il est déjà bien tard. Après avoir assuré à Laura que d'habitude on ne fonctionne pas comme ça, on serre les dents et pédalons jusqu'à Destraki. Ouf l'hypo n'est pas passée loin, mais sauvé la boulangerie et le petit market sont ouverts. Après un gros pic-nic dans le centre ville désert et un poil glauque par une température ressentie de -8000, nous décidons de trouver une petite chapelle pour passer la nuit (ça semble fonctionner pourquoi se priver). C'est juste au dessus du village que l'on trouve notre salle chauffée avec jardin privé et patio/cuisine d'été, c'est parfait. Laura nous assure que c'est la soirée d'anniversaire la moins banale qu'elle a vécue jusqu'ici, effectivement souffler ses cierges d'anniversaire au milieu de la Grèce dans une chapelle avec nous étais peu prévisible.

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Mercredi 23 novembre. Il a plu une bonne partie de la nuit et nous sommes tous ravis de l'avoir passé au sec. Ce matin il ne fait pas chaud, mais le soleil est au rendez vous.

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On commence la journée par un café en terrasse histoire de profiter de ces rayons de soleils. On reprend ensuite la route tous ensemble, c'est vraiment chouette de partager des bouts de routes avec d'autres voyageurs et de pouvoir vivre tous ces bons moments en groupe.

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C'est au hasard d'une descente que l'on découvre pour la première fois les pentes enneigés du Mont Olympe, on comprend tout de suite pourquoi cette montagne est la demeure des dieux.

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Camille s'est mis en tête de trouver au bord de la route un sac en plastique suffisamment grand pour protéger sa guitalele en cas de pluie. C'est alors que Adrien dans un excès de gentillesse freine brusquement afin de pouvoir récupérer un magnifique sac pour Camille. Mais le rétro ne suffit vraisemblablement pas, car Camille qui le suivait de près dans son angle mort est venu s'emplafonner dans ses sacoches arrières... Plus de peur que de mal, grâce aux roulades bien effectués, Camille s'en sort avec un léger mal à la cheville. Un peu perturbés par cette chute on rejoint Elassona afin de partager un dernier repas avec Laura, elle va chez un Warmshower ce soir mais il n'y a pas assez de place pour nous. On convient ensemble de se retrouver à Tessalonique après notre escapade au Mont Olympe. Effectivement depuis quelques jours maintenant nous prévoyons de gravir cette montagne qui culmine à 2900m tout de même.
On monte au dessus de Elassona et une dizaines de kilomètres plus loin on trouve enfin un spot de bivouac à l'abri du vent.

Les choses semblent se mettre en place et se préciser, on repére les refuges ouverts et les itinéraires qui semblent praticables . On vérifie la fenêtre météo disponible, aïe il faut être au sommet samedi au plus tard la perturbation arrive dans la soirée. Cela veut dire qu'il faut être au pied de la montagne demain, après vérification ça fait 80km, c'est tendu mais ça passe voici donc le programme prévisionnel:


Jeudi : 80km de vélo + courses pour 3 jours
Vendredi : 1000m de d+ en vélo + 1000m de d+ à pied pour rejoindre le refuge de Petrostrouga
Samedi : 1000m de d+ pour aller au sommet du mytikas puis redescente jusqu'en bas

C'est serré mais ça passe. Encore un point reste à préciser, on a pas vraiment de sac à dos appropriés... On réussira bien à faire quelque chose avec nos patates de vélos et 2/3 sangles !

Jeudi 24 novembre. On se réveille de bonne heure pour avaler notre sacrée journée qui commence par de la descente avec vue sur le Mont Olympe.

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Puis du plat dans le fond d'une vallée agricole avant de remonter en haut d'un col. Pour une fois la montée est régulière, pas trop raide et le soleil est bien au rendez vous. En haut un troupeau de vaches nous attends, ce n'est vraiment pas ce genre de paysage que nous nous imaginions en Grèce.

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De là une grande descente nous attend jusqu'à la mer, c'est dans des gorges magnifiques que la route qui serpente nous fait découvrir la face nord du Mont Olympe qui est beaucoup plus enneigée et impressionnante que de l'autre côté. Cette descente déroule, Camille et Adrien s'emploie à estimer leur vitesse à partir de leur fréquence de pédalage. Au premier super marché sur la route on s'arrête pour faire le repas, tout le monde est au bord de l'hypo, mais il fallait avancer aujourd'hui et il nous reste encore une vingtaine de kilomètres.

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On fait les courses pour les trois prochains jours, (les vélos sont chargés et ça se ressent) puis on reprend la route vers notre chapelle du soir. Et oui on a vu que ça fonctionne alors pourquoi s'en priver, surtout qu'une chapelle se trouve juste au pied de la piste que l'on doit emprunter le lendemain. On arrive un peu tard après avoir traversé des plaines rasées de près par les nombreuses brebis des alentours.

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Il ne fait pas bien chaud mais on décide quand même de faire un brin de toilette dans la rivière tant l'eau est belle.

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On avale le repas et se couche, un longue journée nous attend demain.

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Vendredi 25 novembre. Réveil matinal, 7h. Le matelas d'Adri couine sur le carrelage de la chapelle et il a eu la bonté de se retourner 5 min avant que l'alarme de Zélie ne sonne : le réveil se fait moins agressif. On sort faire chauffer un thé alors que le jour se lève doucement. Du fond de la combe où se trouve notre refuge pour la nuit on ne risque pas de voir le soleil avant de partir, alors autant s'activer pour se réchauffer. Le ciel est beau, c'est déjà une bonne nouvelle !

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Après deux ou trois essais de nos attelages (oui parce qu'à ce niveau là de bricolage on peut se permettre un tel abus de langage), chacun trouve dans les fourrés la cachette parfaite pour le surplus de matériel qui ne montera pas là-haut avec nous et on se met en branle. Le programme de la matinée est simple : on se farci les 1000 premiers mètres de dénivelé de cette longue ascension à dos de vélo (c'est là qu'on reste le plus affuté, on prends pas de risques) en suivant la piste viabilisé qui mène au refuge de Kromilia (Κρομιλια). La piste est du genre "efficace" (comprendre "raide") et on en vient à bout en deux bonnes heures.

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Un pique-nique au soleil à base de pain RUDE parce que ça se garde mieux et on planque les montures derrière le refuge.

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Le petit surplus de matériel qu'on a embarqué avec nous (de quoi réparer une crevaison, les casques et la poubelle en fait) trouveront à leur tour leur place sous le tapis d'épines de pin dans la forêt. "Crrr crr... Buzz l'éclair à star commande : largage du 2e réacteur de la fusée ZAK OK". L'heure est venue de faire face à notre plus grosse appréhension : sait-on encore marcher ??? En réalité nos petites escapades Météoriques nous ont montré que si dans la vie de tous les jours c'est le vélo qui ne s'oublie pas, ici ça marche pareil avec le déroulé du pied sur le sentier. Donc ça va, et tant mieux parce qu'il en reste un peu. Ça cause de tout dans la montée, l'ambiance est légère, on est tous les trois ravis de ce bol d'air montagnard. Si bien que les 1000 mètres entre Kromilia et le refuge de Petroshtrouga passent assez vite, malgré le froid qui se fait de plus en plus mordant.

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À l'approche du refuge le sol est bien gelé. Il faut dire qu'on gravit le flan Nord-Est de cette montagne, et que la terre sous nos pieds ne voit pas le soleil de la journée... On sort de la forêt aux alentours de 2000m d'altitude et les derniers rayons du soleil nous réjouissent encore un peu plus. Puis c'est les murs de notre abris pour la nuit qui se dessinent entre les troncs des pins tri-centenaires qui parsèment la croupe sur laquelle il est installé (un pin dont le tronc fait 1.5m de diamètre à cette altitude ça doit bien avoir au moins 300 ans non ?).

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On fait le tour du bâtiment avant de trouver la porte de la pièce laissée ouverte pour l'hiver. Sobre et assez mal entretenue, 8 sommiers en métal couverts de matelas de mousse nue sont disposés aléatoirement autour du poêle qui trône au centre. Une table de jardin en plastique branlante et 3 chaises défoncées, on n'a pas besoin de plus !

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Le poêle fait réellement la différence et on crée rapidement à l'intérieur une atmosphère plus chaleureuse. Pas si difficile quand la température extérieure est tombée sous les -3°c alors qu'il est 16h... En attendant que le feu enfume notre intérieur cosy, on va faire un petit tour du propriétaire : le refuge est placé au bout d'une épaule calcaire qui offre une vue plongeante sur la mer. Oui sur la mer, 2000m plus bas.

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Tout droit, sans obstacle. Le paysage vaut le détour mais on commence à se les geler, alors on rentre se calfeutrer (façon de parler, la porte ne ferme pas et a un jour de plusieurs cm). La fin d'après midi puis la soirée passent en abattant les parties de Uno et en buvant du thé d'abord, puis une soupe, puis des cacahuètes, puis la semoule. Aller au lit, demain ça repart de plus belle.

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Samedi 26 novembre. Réveil aux aurores (rarement vécu un réveil aussi proche du sens de cette expression). Le lever du soleil sur la mer à l'Est nous rappelle notre chance d'être ici.

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C'est beau. Petit-déjeuner, on refait des sacs avec le strict nécessaire ("largage du 3e étage de la fusée") et on se mets en marche. La forêt laisse rapidement place à un dôme de neige dure, il faut réfléchir à comment poser ses pieds pour ne pas glisser. Mais cette neige qui porte ne nous inquiète pas : au moins on peut marcher dessus et pas dedans...  À chaque épaule franchie on découvre de nouvelles facettes de ce massif qui s'avère nettement plus abrupt qu'on ne l'aurait cru en l'observant de loin comme on avait pu le faire.

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Puis c'est l'arrivée en haut du Skourta, petit sommet en retrait du massif mais le premier sur notre route. La vue qui nous explose littéralement au visage est folle : les monts à pentes douces qui occupaient jusqu'ici la gauche de notre champ de vision se prolongent en une crête de plus en plus abrupte, à laquelle succède une dorsale monumentale dont la face Nord-Est haute de plusieurs centaines de mètres verticaux nous fait face. Le Mythikas, l'un des points culminants du massif et sans nul doute le plus impressionnant se dresse devant nous. Au premier plan, fermant le plateau qui s'étend au pied du monument de rocher, on voit le col d'Adès (dieu des enfers hein, pas maxi-golri le gonz). Et ce col... Beeeen il porte drôlement bien son nom hein ! Une face de rochers entremêlés de goulottes et de névés plonge dans l'ombre à droite et la pente de gauche dévale ver l'abîme à plus de 35°. Le chemin enchaîne quelques épingles sur cette dernière avant de traverser pile au dessus de la première. Il y a de la neige. Neige que l'on a vue changeante dans notre première partie d'ascension, parfois gelée et invitant à la zipette. Pour nous trois c'est une évidence : on n'ira pas plus loin, Ades attendra encore un peu avant de nous gober tout crus. Pas déçus pour un sous, la vue est bien plus qu'à la hauteur et nos corps fatigués nous remercient. On profite de la marge de temps au sommet que cette version des faits nous offre par rapport au scénario le plus alpin pour faire une série de photos, admirer la vue à nos pieds.

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Le temps est d'une clarté rare. D'ici on voit probablement à plus de 600km, et les sommets d'autres chaînes de montagnes sont visibles au loin. Peut être la Bulgarie ? Et à gauche la fin de l'arc Alpin ? On est mauvais en géo, c'est pas un scoop mais là c'est dommage quand même... On regardera en redescendant ! Une, deux (trois, quatre ou cinq) barres de céréales et c'est l'heure de redescendre de notre petit nuage.

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Adri fait une petite partie de la descente du dôme de neige sur les fesses ("mais sisi regarde en vrai là elle glisse pas tant la glace là") et on manque tous de se faire le coccyx en jouant les patineurs artistiques sur la neige gelée dans la forêt. Petite pause pique nique au refuge de Petroshtrouga (toujours le pain RUDE, mais un peu plus sec du coup hein) et on repart avec nos bardas sur le dos. La descente est sans surprise moins marrante que la montée, la fatigue se fait ressentir... Le refuge de Kromilia apparait au bout d'un débat sur l'importance ou non de ne sécher aucun cours et pourquoi (oui on continue à réfléchir à nos études), les vélos sont harnachés et le derbi est lancé !

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L'arrivée à notre petite chapelle de l'avant-veille est comme une retour à la maison. La douche dans la vasque est frooooide mais nécessaire après ces deux journées intenses, on se paye même le luxe d'un feu ouvert ce soir, pour la lumière et la chaleur. C'est bon d'avoir trop chaud aussi... Un bouillon de pâtes plus tard, on est couchés dans notre abris et ça sombre sec !

Dimanche 27 novembre. Petite journée de prévue parce que de toutes façons on pourra pas bien faire plus. Ce n'est pas le réveil qui est difficile, c'est se lever, ça faisait un moment que l'on avait pas eu des courbatures comme ça ! C'est tout rouillés que l'on se déplie. La perturbation annoncée est arrivée dans la nuit, et l'on décolle sous une légère bruine, super sympa. On rejoint Katerini où l'on s'est promis de manger un gros grec (bah ouais on est en Grèce quand même !). Fatigués mais alléchés par la viande à la broche qui nous attend on traverse ce centre ville bien plus guindé qu'on aurait pu l'imaginer. On déniche finalement le lieu qui comblera nos attentes. Trois Gyros complètes arrivent (c'est à dire porc marinés, frites, tomates, oignons, et toutes sortes de sauce), c'est GRAS et c'est exactement ce qu'il nous fallait. Nos trois rations sont englouties en un rien de temps, on jette un œil sur le ticket de caisse, on se regarde et Adrien tente enfin "Je crois que je vais en reprendre un". Et c'est à l'unisson que l'on en recommande une tournée, on avait vraiment très FAIM !
27 km nous séparent encore de la petite chapelle repérée par Adrien (ça marche pourquoi s'en priver ?). Ça sera plat, ça ira. Aller l'endroit à l'air sympa, on poussera jusque-là.

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Mais en fait c'était pas vraiment plat, il y avait quand même des petits montées bonus. "Et si on prenait la petite route qui longe vraiment la côte ça sera peut-être plus plat ?" "Ouais ça se tente!" Bim on repère un pont qui nous permettra de traverser l'autoroute, et bam lorsque l'on arrive le pont est en travaux. Mais en travaux pour les voitures non ? D'après notre traduction du grec le panneau indique une piste cyclable :) (en vrai pas du tout on force le passage entre les blocs de béton) on rejoint notre petite route côtière. On devrait quand même le savoir avec toutes les côtes que l'on a longées que c'est pas plat, on devrait arrêter d'espérer ! C'est la fatigue générale, Zélie s'endort sur son vélo, Camille est au bord de l'hypo (il enfile 2 Snickers à 1km de notre destination). Les derniers coups de pédales nous en demandent beaucoup, mais notre chapelle du soir est parfaite !
Aller bonne nuit !

 

English version* :

The cold is settling down little by little, we feel that the winter is not far. Camille even pedaled in pants, that's to say! Our three travelers, pedaling for more than two months far from their mountains could not resist to the snowy summits which stood on their way...

 

Monday 21st November. We have the right to leave the apartment when we want, and we take advantage of it. The time to redo all our things and to take our usual giga breakfast of departure of break, we put ourselves on the road around 11:30 am.

"Today it must be like a day of rest, we go up just on the panoramic road to enjoy again Meteora" that was the plan. We complete our reserves, we withdraw a little of liquid (too much of the blow, because we had not concerted as it is necessary, Camille and Zélie withdraw proudly each the sum which we needed, do not say it to the Greeks but we have the full pockets:)). We go up to overhang a little the towers which stand out in the sky, we arrive at the entrance of the biggest monastery called Megalo. "We visit it? Go we visit it!". We leave our bicycles on a vulgar parking motorcycle, Zélie persuaded that the merchant of the boui-boui sale of memories of opposite watches over it passes a confident visit (whereas in fact not at all, quite on the contrary he had simply ordered not to leave them near his trade)...

Still when we leave our long visit, of the gurgles full the belly, our bikes are always there. We notice while going up, young people with backpacks of mountain quite big, near our bikes, we were going to approach them when we hear

"Hi". Cool of the Frenchwomen. We have not even the time to answer that Célestine corrects herself: "Salut Zélie". Then it is the bug, system error, Zélie puts well a few minutes to understand what it happens, must say that the without context it is difficult. But yes, Célestine, it's good, the wires have been touched, we start again. We complete the presentations, she is accompanied by Jesabelle and Marine, friends of friends of Zélie. They are in travels in hitchhiking for almost 3 months, they come back from where we go, the east of Turkey, Georgia.

"What are you doing here?" Well, it was time to eat, and it couldn't wait, it didn't fit too much with their plans, so we decide to meet for the evening bivouac. During the picnic, Laura, a Swiss-German cyclotourist arrived, attracted by our bikes, to find some company while pedaling. Let's join her for the bivouac!

Here it is well past 2 pm when we put ourselves in search of a place of bivouac, heavy responsibility: search of a place of bivouac for 7 persons. Ah the girls are in hitch-hiking is not necessary that we go too far, yeah but there is nothing there... it is not ouf... and if we went to look up there, there seems to be a big clearing around a small chapel, we shall be able to put all our tents. It will be perfect as a place for a gathering of mopers.

In the meantime, Camille is carving a small owl in the falls of the stool that Adrien continues to refine. 1 drop, 2 drops, it PLEEEeeuuuuut! We fall back under the porch of the chapel, and there bingo we discover what is going to save the rest of our bivouacs in Greece, at least those of the week which is going to come, the chapel is OPEN!

Marine joins us the first, she went up on foot, the others read a little in the sun and will try to hitch-hike later. We discuss, we settle down, we stretch, our life what. Laura arrives in her turn, we continue to exchange in English, then she changes her mind "But in fact you speak French", and here she speaks really very well our language, we laugh!

Really later arrive finally Celestine and Jésabelle, yeah the hitchhiking at night it works less well (however after 3 months of journey we could believe that it is acquired), and they finally went up on foot.

We share our meals, we tell our adventures, we confide, happy to be all together, small photo for the common friends because it is too funny! It is the hour of the tetris of mattresses, we fall asleep all in the shelter and in the heat in our chapel of fortune. 

 

Tuesday, November 22nd. After a shared breakfast on the porch of this chapel our roads separate. Finally the three hitchhikers leave on their side and we leave with Laura towards Mount Olympus and then Thessaloniki.

We begin by going up to the top of a pass which allows us to overhang the valley of Meteors and to throw a last glance at these monasteries perched in the middle of orange forests.

This climb allows us to get to know Laura better, who is cycling alone to Turkey. She celebrates her 27th birthday the same day, which is the perfect opportunity for Zélie to perfect her apple pie recipe on the stove. The kilometers follow one another in the middle of autumn landscapes, and at the top of a rise in the middle of a deserted village (in which we hoped to find food for noon) we realize that there are still 12 km before the next city and that it is already very late. After having assured Laura that we don't usually work like that, we tighten our teeth and pedal until Destraki. Phew the hypo is not far, but saved the bakery and the small market are open. After a big picnic in the deserted city center and a bit gloomy by a felt temperature of -8000, we decide to find a small chapel to spend the night (it seems to work why deprive ourselves). It is just above the village that we find our heated room with private garden and patio / summer kitchen, it is perfect. Laura assures us that it is the least banal evening of birthday that she lived so far, indeed to blow out its birthday candles in the middle of Greece in a chapel with us was little predictable.

 

Wednesday, November 23. It rained most of the night and we are all happy to have spent it in the dry. This morning it is not warm, but the sun is out.

We begin the day by a coffee in terrace history to take advantage of these rays of sun. We take back then the road all together, it is really nice to share bits of roads with other travelers and to be able to live all these good moments in group.

It is during a descent that we discover for the first time the snowy slopes of Mount Olympus, we immediately understand why this mountain is the home of the gods.

 

Camille has decided to find a plastic bag on the side of the road big enough to protect her guitar in case of rain. It is then that Adrien, in an excess of kindness, brakes suddenly in order to recover a beautiful bag for Camille. But the rear view mirror is probably not enough, because Camille who was following him closely in his blind spot has come to crash into his back panniers... More fear than harm, thanks to the well done rolls, Camille gets out of it with a slight pain in the ankle. A little disturbed by this fall we join Elassona in order to share a last meal with Laura, she goes to a Warmshower this evening but there is not enough place for us. We agree together to meet in Tessaloniki after our escapade in the Mount Olympus. Indeed since a few days now we plan to climb this mountain which culminates at 2900m all the same.

We go up above Elassona and a dozen of kilometers farther we find finally a spot of bivouac sheltered from the wind.

 

The things seem to set up and to become clearer, we locate the open refuges and the routes which seem practicable. We check the available weather window, ouch it is necessary to be at the top on Saturday at the latest the disturbance arrives in the evening. This means that we have to be at the foot of the mountain tomorrow, after checking it's 80km, it's tense but it passes so here is the provisional program:

 

 

Thursday: 80km of cycling + races for 3 days

Friday: 1000m of d+ by bike + 1000m of d+ by foot to reach the Petrostrouga refuge

Saturday : 1000m of d+ to go to the top of the mytikas and then down to the bottom

 

It is tight but it passes. Still a point remains to specify, we have not really appropriate backpack... We shall succeed in making something with our potatoes of bikes and 2/3 straps!

 

Thursday, November 24th. We wake up early to swallow our sacred day which begins by the descent with sight on the Mount Olympus.

Then flat in the bottom of an agricultural valley before going up to the top of a pass. For once the climb is regular, not too steep and the sun is shining. At the top a herd of cows is waiting for us, it is really not this kind of landscape that we imagined in Greece.

From there a great descent awaits us until the sea, it is in magnificent gorges that the road which curves makes us discover the north face of the Mount Olympus which is much more snowed and impressive than on the other side. This descent unfolds, Camille and Adrien try to estimate their speed from their pedaling frequency. At the first super market on the road we stop to make the meal, everybody is on the verge of hypo, but it was necessary to advance today and we still have about twenty kilometers.

We make the races for the next three days, (the bikes are loaded and that feels) then we take again the road towards our chapel of the evening. And yes we saw that that functions then why to deprive itself of it, especially that a chapel is just at the foot of the track which we must borrow the next day. We arrive a little late after having crossed plains shaved closely by the numerous sheep of the surroundings.

It is not very hot but we decide nevertheless to make a bit of toilet in the river so much the water is beautiful.

 

Friday. Early wake up, 7am. The mattress of Adri squeaks on the tiling of the chapel and he had the goodness to turn over 5 min before the alarm of Zélie sounds: the alarm clock is less aggressive. One leaves to make heat a tea whereas the day rises slowly. From the bottom of the valley where is our refuge for the night we do not risk to see the sun before leaving, then as much to activate to warm up. The sky is beautiful, it is already a good news! After two or three tests of our harnesses (yes because at this level of tinkering we can allow ourselves such an abuse of language), each one finds in the thickets the perfect hiding place for the surplus of material which will not go up there with us and we set off. The program of the morning is simple: we stuffed the first 1000 meters of unevenness of this long ascent to back of bicycle (it is there that we remain the most sharp, we do not take risks) by following the serviced track which leads to the refuge of Kromilia (Κρομιλια). The track is of the kind "effective" (to understand "steep") and we come to the end in two good hours. A picnic in the sun with RUDE bread because that keeps better and we hide the mounts behind the refuge. The small surplus of material which we embarked with us (of what to repair a puncture, the helmets and the dustbin in fact) will find in their turn their place under the carpet of thorns of pine in the forest. "Crrr crr... Buzz the lightning to star command: release of the 2nd reactor of the ZAK OK rocket". The time has come to face our biggest apprehension: can we still walk? In reality, our little meteoric escapades have shown us that if in everyday life it's the bike that can't be forgotten, here it works the same way with the rolling of the foot on the path. So it's fine, and so much the better because there's still a little left. 

It talks about everything in the ascent, the atmosphere is light, we are all three delighted of this breath of mountain air. So much so that the 1000 meters between Kromilia and the refuge of Petroshtrouga pass rather quickly, in spite of the cold which becomes more and more biting. As we approach the refuge, the ground is frozen. It is necessary to say that we climb the North-East side of this mountain, and that the ground under our feet does not see the sun of the day... We go out of the forest around 2000m of altitude and the last rays of the sun rejoice us a little more. Then it is the walls of our shelter for the night which are drawn between the trunks of the tri-centenary pines which dot the hillock on which it is installed (a pine whose trunk makes 1.5m of diameter at this altitude that must have at least 300 years not?)

We make the turn of the building before finding the door of the room left open for the winter. Sober and rather badly maintained, 8 metal bedsprings covered with mattresses of naked foam are arranged randomly around the stove which thrones in the center. A wobbly plastic garden table and 3 broken chairs, we don't need more! The stove really makes a difference and you quickly create a warmer atmosphere inside. Not so difficult when the outside temperature fell under the -3°c while it is 4 p.m... While waiting that the fire smokes our cosy interior, we are going to make a small tour of the owner: the refuge is placed at the end of a limestone shoulder which offers a plunging view on the sea. Yes on the sea, 2000m lower. Straight, without obstacle. The landscape is worth the detour but we begin to freeze them, then we return to be caulked (way of speaking, the door does not close and has a day of several cm). The end of the afternoon then the evening pass by slaughtering the parts of Uno and by drinking tea at first, then a soup, then peanuts, then semolina. Go to bed, tomorrow it starts again of more beautiful.

Sunday 27th of November. Small day of foreseen because anyway we will not be able to do well more. It is not the alarm clock which is difficult, it is to get up, that made a moment that we had not had aches like that! It is all rusty that we unfold. The announced disturbance arrived in the night, and we take off under a light drizzle, very nice. We join Katerini where we promised to eat a big Greek (well yeah we are in Greece anyway!). Tired but attracted by the meat on the spit which waits for us we cross this city center much more stuffy than we could have imagined it. We finally find the place which will fill our expectations. Three complete Gyros arrive (that is to say marinated pork, French fries, tomatoes, onions, and all kinds of sauce), it is GRAS and it is exactly what we needed. Our three rations are swallowed in no time, we throw an eye on the receipt, we look at ourselves and Adrien tries finally "I believe that I am going to take one again". And it is in unison that we recommend a round of it, we were really very HUNGRY!

27 km still separate us from the small chapel spotted by Adrien (that works why deprive itself of it?). That will be flat, that will go. Go the place to the nice air, we shall push until there.

But in fact it wasn't really flat, there were still some small bonus climbs. "And if we took the small road which really goes along the coast it will be maybe flatter? Bim we locate a bridge which will allow us to cross the highway, and bam when we arrive the bridge is in work. But in work for the cars not? According to our translation of Greek the panel indicates a bicycle path:) (in truth not at all we force the passage between the blocks of concrete) we join our small coastal road. We should still know with all the coasts which we skirted that it is not flat, we should stop hoping! It is the general tiredness, Zélie falls asleep on her bicycle, Camille is on the verge of hypo (he puts on 2 Snickers at 1km of our destination). The last pedal strokes take a lot out of us, but our evening chapel is perfect!

Have a good night!

 

 

 

 

 

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