Bikeal Pékin

 

*English version below*

On vous laisse suivre nos aventures Albaniennes.  Les trous dans la route sont à la hauteur de la chaleur de l'accueil, du délice des mets et de la diversité des cultures. 

Lundi 31 octobre. Lent réveil dans la villa, tournée de pancakes ( on profite du confort) ! La salle de bain prend la tournure d'une laverie, on a un paquet trucs sales dis-donc ! 

Comme on revalorise tellement bien les déchets ici, on les multiplie ! ( double aluminium).

Nico un voyageur à vélo d'une cinquantaine d'années que Céline et Solal ont rencontrés plus tôt (Camille aussi l'avait croisé au supermarket de Dubrovnik pendant que Zélie faisait les courses) est encore à Tirana. Il nous appelle : en retirant de l'argent après trois échecs sur des distributeurs "défectueux" (s'assurer de qui était défectueux ?), il a fait une erreur de un 0 et bien sûr le retrait a fonctionné. Il se retrouve donc avec beaucoup trop de Lëkes pour le temps qui lui reste en Albanie. Alors avant son départ il passe à l'appartement et on récupère les Lëkes qu'il a en trop, on magouille : on s'adapte aux coutumes locales ! 
Et comme Tirana est la capitale toutes les routes se croisent ici. Baptiste un copain de prépa de Adrien et Camille se trouve en road trip dans la zone. Avec Marie, Marguerite et Julie ils réalisent un documentaire sur l'impact du dérèglement climatique sur l'agriculture en l'Europe (et ouais ils sont en agro à l'ENSAT), si vous voulez regarder ce qu'ils font, leur projet s'appelle Mediaterreaimee sur insta. On les retrouve dans un resto de Tirana, un sous-sol qui a tout d'une auberge typique. On communique avec de grands gestes, à neuf c'est déjà pas clair entre nous alors pour les propriétaires du lieu c'est compliqué, mais on finit par commander un peu de tout (c'était un peu trop^^). On s'en sort avec un ventre gonflé dans le centre de Tirana pour 4€ chacun !

On déambule dans cette capitale qui n'a rien du énorme ville, les bâtiments font 3 étages tout au plus, il y a des maisons et des jardins dans le centre. On dévalise une pâtisserie, au moins deux baklavas et Céline et Zélie flashent sur un gâteau au chocolat. On craque complet là !

On est en ville, et l'appel de la fête nous brûle, si on reste 3 jours à Tirana c'est aussi pour ça, on veut découvrir la vie nocturne Albanaise. On va bien se trouver un bar, mais habillés comme on l'est ( c'est à dire pantalon de rando et doudoune pas tout à fait le dress-code de la ville) ça à l'air plus compliqué que prévu. Étienne ( Florent ou Sébastien à vous de choisir) nous interpelle dans la rue : " ah vous cherchez où faire la fête ? Ici c'est nul ca fait 2 mois que je suis là ya rien, mais je vous suis". On s'installe dans un bar (nase) avec le dit Frédéric "ah merci de m'accueillir à votre table" (on sourit). On attend la carte, tous les 6 dans un angle de ce bar que l'on nous avait conseillé plus tôt dans la journée : le Colonial, étrange endroit. Il se passe encore une plombe avant que le serveur vienne prendre la commande, bon ben c'est l'heure d'une tournée de Raki (alcool local fort cf plus bas). Le serveur aussi dédaigneux qu'il peut l'être nous précise que c'est le 600 Lëkes le Raki, son regard finissait la phrase : avec votre dégaine j'ai pas l'impression que ce soit dans vos moyens. Et puis il passe repasse, Solal et Zélie dont la patience est légendaire la perdent, et joue à pile ou face la fuite de ce bar où l'on est clairement pas les bienvenus, mince ça rate ... bon bah on a trois essais et yes le deuxième c'est le bon. Au grand désespoir de Camille et Céline qui sont mal à l'aise de quitter le bar comme ça. Le serveur hèle Adrien " but you just ordered", stoic il réplique " it's too long". Fiers d'avoir tenus bons, on se marre et on se dirige vers le pub d'à côté, Kevin (vous aurez compris que c'est vraiment une belle rencontre) fait que de répéter que c'est moins pire (jamais vraiment positif) et moins cher. L'ambiance chic et guindée est remplacée par un bar à karaoké, ça crie, ça chante, on se sent un peu mieux. Le New Irish Pub n'a rien de nouveau, ni d'irish mais fera très bien l'affaire. Après quelques bières, on commande une tournée de Raki ( à 200 Lëkes ici, soit 3 fois moins que de l'autre côté du mur). Trop de mauvais souvenirs pour Zélie, ça ne passe pas, elle vaporise son shot sur Camille ! L'humiliation est la plus totale lorsque le serveur lance" it's too strong, not for the ladies". Zélie va se ressaisir aux toilettes, mais ça commence à faire un moment qu'elle a disparue... Adrien remarque que deux Albanaises crient devant la porte des toilettes, et oui pour couronner le tout Zélie est enfermée. Un serveur débarque, ça parle dans toutes les langues devant cette porte (la situation est caucasse : coincée dans les toilettes d'un bar albanais ça a du cachet). On finit par comprendre qu'il faut faire passer la clef sous la porte,et délivrée. Camille paye un coup au barman pour le remercier. C'est l'heure d'aller mettre quelques chansons françaises dans ce bar, mais on nous explique qu'après 22h il faut payer la police : " a lot of corruption in Tirana". Bon ben un petit concert acapela de Adrien, Solal et Zélie fera l'affaire pour terminer la soirée dans ce bar qui s'est vidé. Avec notre accoutrement impossible de rentrer en boîte malgré les palabrements de Adrien et Zélie (qui soi-disant présentaient le mieux), " we are the french climbing team" " we will make you a bad name" mais rien à faire, on va quand même pas payer le videur. 
On rentre se coucher, bien trop tard, c'était pas le meilleur endroit pour faire la fête mais on aura bien rigolé !!!

Mardi 1er novembre. On est lents au démarrage, on laisse le temps aux derniers degrés d'alcool d'être éliminés avant de se mettre en route. Après notre énorme petit-déjeuner qu'est-ce qu'on fait ? Ben on va s'acheter des Byreks pardi, c'est midi passé. Il faut aussi goûter toutes ces pâtisseries qui nous font de l'oeil, entre baklavas et toutes sortes de gâteaux au chocolat revisités, on sort les bras chargés. Direction la librairie internationale, on déniche un auteur albanais traduit en français, ce sera le roman parfait pour la lecture a haute voix.
C'est l'heure du Golden Spa Relax, et oui ce qu'on vous a pas dit c'est que l'on a réservé 1h de massage. Après un mois de vélo, nos corps mis à rude épreuve, nos muscles travaillés, les vibrations absorbées par nos avant-bras sur tant de kilomètres, on regrette presque d'être partis entre ingénieurs et médecine, il nous manque un kiné (n'hésitez pas à nous rejoindre, c'est une invitation contre échange de bons procédés). On entre, Adrien et Camille pas tout a fait a leur aise, tiraillé entre l'idée agréable de se détendre et profiter, et le fait de se faire masser par une inconnue. Ils ont acceptés de venir, ils ne peuvent faire machine arrière. La lumière est tamisée, c'est un dédale de couloirs aux allures orientales, des bougies jonchent le sol. On nous prie d'attendre dans une alcôve, une odeur douce et sucrée envahit la pièce, dans la pénombre on devine la peinture d'un coucher de soleil sur le mur, cinq lettres sont disposées pour former le mot RELAX : qui intime comme un ordre à Camille et Adrien dont le sourire est crispé. Et puis l'on est chacun notre tour emmené par notre masseuse dans notre petite salle personnelle, on s'imagine les uns les autres avec notre petite tasse de thé. Intérieurement c'est le fou rire lorsque l'on nous dépose une petite pochette plastique sur le peignoir, on visualise les autres enfiler leur petit string de papier. Chacun se laisse aller, seul on s'abandonne aux mains qui nous palpant, roulent, tambouriner, malaxant notre corps de la tête au pied. 60 minutes plus tard on sort hagards, c'est un luxe dont on a pas l'habitude, mais chacun est heureux de se l'être accordé.
Assez de fioritures, on est affamés, la relaxation c'est cool, mais ça nourrit pas (ça se saurait sinon tous les yoggimans seraient obèses). On se dirige vers un restaurant qui avait conquis Nicolas quelques jours plus tôt, ambiance branchée bien meilleure que la veille, la musique est presque plus forte et incontestablement de meilleur goût. On nous apporte une montagne de Mezze ( sorte de tapas de spécialités locales), on peine à finir, fallait pas laisser Camille et Zélie faire une liste de tous les trucs qu'ils voulaient goûter ( soit la quasi totalité des mots inscrits sur la carte) et la tendre au serveur.

On se traîne tant bien que mal jusqu'à notre super rez-de-chaussée, remplis et épuisés on s'écroule de fatigue. 

Mercredi 2 novembre. Jamais deux sans trois, le réveil est une fois de plus à la gloire de la lenteur. Sauf pour Solal qui s'est levé aux horreurs (aurores pour l'intime minorité de gens qui aiment se lever tôt), pour être à l'ouverture du magasin de vélo et changer son pédalier. Déciment faites attention à vos pédaliers, ça peut lâcher !
Notre mission du jour le BUNK'ART 1, bunker de la dictature communiste aménagé en musée. On ne peut quand même pas quitter Tirana sans connaître un traître mot de l'histoire de ce pays, on ne peut pas partir de cette capitale sans avoir mis les pieds dans un musée. 5 km nous sépare du Bunk'art et aucun de nous n'a l'intention de mettre ses fesses sur une selle aujourd'hui : si on y va c'est à pied !
Pièce après pièce, couloir après couloir, l'histoire de l'Albanie (bien plus complexe que ce que l'on avait pu imaginer) se dessine dans nos esprits. La royauté détrônée par l'occupation italienne de Mussolini, l'arrivée d'Hitler, le communisme arrivant comme libérateur au sortir de la seconde guerre mondiale, la démocratie instaurée seulement en 1990. La dictature communiste avait isolé le pays, celui-ci a vécu en véritable vase clos durant une cinquantaine d'années, les albanais n'ont découvert la banane ou le coca-cola qu'après 1990. De peur d'une nouvelle invasion, le dictateur a fait bunkeriser le pays, qui en compte actuellement 178 000, soit un pour 11 habitants à l'époque.

Bon on arrête de vous bassiner, mais vous pourrez passer pour des boss à votre prochaine soirée trivial poursuite. On était ravis d'apprendre ce qui ne figure pas dans nos manuels scolaires.
Lorsque l'on retrouve la lumière du soleil qu'est que l'on fait ? Ben on va se trouver un Byrek et des baklavas ( je suis sûr que vous aviez trouvé). On cale un petit café Turc entre temps.

Solal, Céline et Adrien ont envie d'aller faire un tour en ville. Camille et Zélie rentrent se poser un peu, et se battent surtout avec la machine à laver. Ils reçoivent un appel de leur "personnal shopper", Céline et Adrien ont dénichés un sublime pentalon pour Zélie, faut faire valider en visio, il scie parfaitement le fessier d'Adrien, ça sera parfait !
Certains partent chercher le repas du soir, des pitas. Solal et Camille ramènent des énièmes baklavas pour le dessert, l'overdose est à son apogée.
"Zélie, tu crois qu'on peut favorise l'apparition du diabète là ?"
Promis, après on arrête.
Aller on va tous se coucher, c'est déjà la dernière nuit dans ce lit, quelle bande de vagabonds !!!

 

Jeudi 3 nombre. Toutes les bonnes choses ont une fin, et cette petite coloc' expatriée ne fait pas exception. On libère notre rez-de-chaussée pour 11h, pile à l'heure comme d'hab, après un p'tit coup d'polich' bienvenu. Objectif de la journée : sortir de Tirana, direction Elbasan ! Une grosse autoroute relie les deux villes, longée heureusement par une petite nationale plus tranquille.

On dirait par contre que la forme olympique qui suit les jours de pause manque à l'appel ce matin... Les cuisses sont lourdes, et on en vient à douter de s'être réellement reposés pendant cette pause si longue ! Eh oui : il semble que s'arrêter dans une capitale et en profiter autant que possible ne soit pas aussi requinquant qu'on ne  pensait. Pas de souci, on fera une petite journée, de toute façon les après-midi sont devenues bien courtes depuis le changement d'heure. Faut dire qu'on à fait un petit 1300 km plein-est sans pour autant changer de fuseau horaire, alors chez nous le soleil est là à 6h30 mais se couche à 16h30... Autant dire qu'avec un départ tardif comme ce matin (11h si vous dormiez au début du paragraphe), pas la peine d'espérer aller bien loin avant que la nuit n'assombrisse la route ! Après avoir gravi un petit col qui nous évite le tunnel autoroutier, on déniche une bute surplombant légèrement la route, qui nous semble un lieux idéal pour passer la nuit.

Coucher de soleil aux premières loges et certitude de profiter des premiers rayons du soleil du matin, que demande le peuple ? Sans compter que le vent léger sèche la tente avant que rosée et condensation ne la trempe, c'est certainement le paradis sur terre !

Vendredi 4 novembre. La vue offerte par la route en balcon qui déroule au réveil a quelque chose de magique. C'est un de ces matins où on est sûrs et certains d'être là où on le veut, un de ceux où on prends la mesure de la chance qu'on a de pouvoir vivre ça.

En bas de la redescente Adrien attend devant une des nombreuses stations de"Lavazh" (note : ici, "zh" = "ge") qui bordent les routes locales. En nous voyant arriver, trois enfants viennent à notre rencontre, nous saluer et surtout essayer une à une toutes nos sonnettes, afin d'établir un classement et proclamer les cloches de Solal et Céline gagnantes du contest. On traverse la campagne jusqu'à un village dans lequel on cherche à manger. Pendant que le reste des effectifs se concentre sur l'essentiel (OÙ PEUT-ON ACHETER DES BYREK DANS CETTE VILLE S'IL VOUS PLAÎT ?), Céline et Camille s'avance vers un petit boui-boui devant lequel un vieil homme bricole des bicyclettes. À la vue de ces deux vélos chargés, le monsieur disparaît dans l'embrasure de la porte, pour revenir avec deux grenades dans les mains et d'en tendre une à chacun. L'accueil avant tout. On discute avec les mains, puisqu'on n'a pas de langue commune, mais ça suffit presque. Le reste de notre troupeau débarque et rebelote : disparition, réapparition, grenades pour tout le monde ! Le monsieur s'appelle Enver.

Zélie lui offre sa potence de vélo (celle qu'elle a remplacé par une version réglable à Zadar), il a l'air heureux et on se quitte avec de grands "Mirupafshim !" souriants, faleminderit Enver ! Solal s'est fait un copain, déterminé à nous dénicher les derniers Byreks du village, et on repart d'ici les sacoches remplies, mission accomplie !

On poursuit notre route et on s'arrête derrière une maison abandonnée dont le jardin servira de camping pour la nuit. Ce soir c'est pâtes au pesto (ça fait bien 2 semaines que c'est pas arrivé !) et Adri mange avec une mini-fourchette en plastoc après avoir perdu un pari.

Samedi 5 novembre. On est réveillés par la pluie sur la bâche de la tente. Ça fait bien un mois qu'on avait plus entendu ce bruit, la dernière saucée datant de notre passage chez Adriano et Valentina, au nord de Trévise (le 2 Octobre). La chance dont on a bénéficié jusqu'ici rend presque plus facile la phase d'acceptation : va falloir se mouiller aujourd'hui. On plie bagages rapido.

On file dans la commune suivante pour dénicher un café où se réconforter autour d'une (ou plusieurs ?) pâtisseries locales (c'est les répliques du séisme de Baklavas de Tirana). Le fond de vallée ici est parsemé de grandes tours de forages. Tours au pieds desquelles on finit par voir clairement des pompes à pétrole. Un p'tit coup de renseignements sur wikipédia nous le confirme : on est au cœur de l'industrie pétrolière Albanaise. Une industrie avec un standard de qualité et de sécurité tout relativement comparable avec ce qu'on peut trouver ailleurs, jugez-en vous même d'après les photos des fameuses pompes :

Encore 5km à 5 puis... C'est la séparation. Solal et Céline nous ont trop saoulés, alors on pousse à fond sur les pédales pour les semer, ces gros nazes. En vrai non, ça c'est pas vraiment passé comme ça, on était carrément tristes de se quitter mais nos routes divergent pour terminer cette traversée de l'Albanie : ils filent droits au sud dans les montagnes alors qu'on passera plus à l'ouest, par la côte, avec un point de passage à Vlora chez un contact des grands parents de Camille. Bisous les loulous, vous nous manquez déjà !

On poursuit notre route alors que la pluie forci d'un cran, résignés à finir trempés. On garde en tête de passer la ville de Fier, puis de chercher un abris sous lequel monter la tente. Les bords de route regorgent d'abris en béton, rez de chaussée inutilisés (oui, ici parfois les gens construisent sur 5 étages de béton armé et habitent que les deux derniers niveaux, laissant le reste en béton nu), bunkers, etc. Pas le grand luxe mais tout ce à quoi on aspire est un endroit pour se changer au sec. Au bout d'une petite route, Zélie suggère en voyant une paire d'abris bâchés qui protègent les tables d'un café que nous demandions à y dormir. On fait de grands signes à une vieille dame dans son jardin, qui, après quelques signes et mimes de première qualité appelle à son tour la voisine, qui s'avère être la propriétaire du lieu. Dhoksa sort de chez elle en poussant la lourde porte de métal et nous fait le tour du proprio : on peut rester, on a même droit à un peu de lumière puisque la nuit tombe bientôt (il est quand même déjà 15h hein). On installe la tente et commence à se changer pour enfiler du sec quand elle revient nous offrir du café. Il faut s'assoire, on s'exécute, et on se fait comprendre à grand renforts de signes/mimes. Arben, un jeune ami, arrive à son tour en compagnie du mari de Dhoksa qui se présente comme "Socrates" (on se marre bien) , puis trois hommes du hameau. On partage un café puis, au départ des trois, Socrates et Arben nous font comprendre qu'on ne peut pas rester là, qu'il fait froid, qu'il faut qu'on vienne manger et dormir dans la maison. Puis ils disparaissent, appelés par leur travail à la "Fabrika" d'huile d'olive. Dhoksa prends le relais et nous invite à sa table.

Il faut manger : le pain est fait maison. Le fromage aussi d'ailleurs, avec le lait des brebis qui broutent aux alentours. Et puis l'omelette aussi, puisque les œufs sont ceux des poules, que les patates poussent dans le jardin, que l'huile dans laquelle elle cuit est celle des olives cueillies puis pressées par Socrates. La viande de Dindon qu'elle fait frire est aussi élevée dans le jardin. C'est impressionnés et drôlement honorés qu'on goûte à tout, en communiquant toujours avec les gestes les plus inventifs. 

Après manger, petite séance généalogie durant laquelle Zélie présente nos familles et se fait présenter celle de Dhoksa. C'est vérifié : Socrates s'appelle bien Sokrat ( on l'écrit plutôt de cette façon par contre), et puis le petit-fils aussi d'ailleurs !

On se couche dans la chambre la plus grande (pas eu le choix là...) et on sombre vite, épuisés par cette journée humide mais au chaud, au sec et avec le ventre plein. Conclusion pour le moins inattendue à ces heures de pédalage trempés !

Dimanche 6 novembre. Levé en douceur vers 7h moins le quart avec le chant des coqs. La basse court avait également donnée de la voix en plein milieu de la nuit (sûrement un petit problème de synchro avec le soleil)... On accepte de boire un lait de vache chaud tout juste frais de la traite du matin, avant de partir. Mais on s'en doutait un peu, il nous faudra également boire un café avec Sokrat et Arben avant de pouvoir s'échapper.

Cette nuit chez l'habitant à été une belle première expérience, cela s'avère naturel et on est impressionnés de la facilité des échanges (même avec la barrière de la langue). D'autres situations sont pour l'instant plus dur à gérer : quand Camille et Adrien doivent rester attablés pour manger, pendant que zélie à la possibilitée d'aider à cuisiner. Ou encore quand au moment de la photo souvenir du matin sur le téléphone d'Arben Zélie n'y est pas conviée.
On repars avec un rayon de soleil en direction de Vlorë, ça fait du bien après la journée dantesque de la veille ! On empreinte une piste sur laquelle des énormes flaques se sont formées, pas le choix que de passer au milieu pour en sonder la profondeur, on en ressort tout les trois avec les chaînes rincer et les pieds trempés.

Ah de l'asphalte enfin, mais pas pour longtemps... La belle route se transforme d'un coup en une large piste defoncée, (la réputation de la piètre qualitée des routes albanaise se vérifie donc). C'est sûrement pas aujourd'hui que l'on va tenir nos 20km/h de moyenne.

Un peu plus tard, Adrien se trouve en tête de peloton (cam et zélie se sont arrêté pour réparer un tendeur): je roule tranquillement sur un plat descendant quand je remarque un grand portail en fer forgé sur ma droite. Puis je vois quatre chiens venir en courant et aboyant vers le portail 
"Chouette pour une fois qu'il y a une séparation de propriété pas besoin de s'inquiéter des chiens." 
Mais au lieu de s'arrêter et de m'aboyer dessus au portail, ils courent le long du grillage à mon niveau, me dépasse, et sortent de la propriété dans un trou de la clôture. Je me retrouve alors face à quatre chien type berger allemand qui me courent après, demi-tour toute et séance de sprint en montée. Ils m'ont suivi bien sur 1km avant que je croise zélie et camille en sens inverse 
" IL Y A DES CHIENS !!!" 
Je crois que la peur dans mes yeux a été suffisamment convaincante pour qu'ils fassent demis tour sans poser d'avantage de questions.
Une fois nos esprits retrouvés on décide de faire un détour par une piste pour ne pas repasser par cette route. On retrouve les énormes flaques du matin, mais avec la boue en plus, nos gardes boue on la fâcheuse tendance à bien trop la garder, la boue. Ce qui a pour effet de ralentir puis de bloquer complètement les roues. Alors pas d'autre choix que de mettre les mains dedans pour continuer à avancer, des vrais petits cochons. C'est au moment d'un de ces arrêt technique "désembourbage" que la terrible nouvelle tombe tel un couperet... BRICOLE À DISPARU ! Zélie fait bien sûr demi tour à pied pour retrouver sa petite crassule, mais sans résultat. Bricole est donc perdue dans la guarigue albanaise juste entre l'autoroute et la voie de chemin de fer, un lieu de bivouac idyllique ironise Camille.
Ce soir on dors une fois de plus au sec chez les parents de Harry, un ami des grands parents de Camille. Mais pas question d'arriver hourdé de boue comme on l'est, on fait alors un arrêt au "LAVAZH" ou un jeune homme  nous met un coup de karscher sur nos trois vélos pour 200 lecke.

 

English version:

We let you follow our Albanian adventures. The holes in the road are equal to the warmth of the welcome, the deliciousness of the food and the diversity of the cultures. 

 

Monday 31st October. Slow awakening in the villa, round of pancakes (we take advantage of the comfort)! The bathroom takes the turn of a laundry, we have a package of dirty things! 

 

As we recycle waste so well here, we multiply it! (double aluminium).

 

 

Nico, a 50 year old bicycle traveler that Céline and Solal met earlier (Camille also met him at the Dubrovnik supermarket while Zélie was shopping) is still in Tirana. He calls us: while withdrawing money after three failures on "defective" ATMs (make sure who was defective?), he made a 0 error and of course the withdrawal worked. So he finds himself with too many Lëkes for the time he has left in Albania. So before his departure he goes to the apartment and we get back the Lëkes he has in excess, we deal with it: we adapt to the local customs! 

And as Tirana is the capital all the roads cross here. Baptiste, a friend of Adrien and Camille from prep school, is in road trip in the area. With Marie, Marguerite and Julie they are making a documentary on the impact of climate change on agriculture in Europe (and yes they are in agro at ENSAT), if you want to watch what they do, their project is called Mediaterreaimee on insta. We find them in a restaurant in Tirana, a basement that has everything of a typical inn. We communicate with big gestures, to nine it is already not clear between us then for the owners of the place it is complicated, but we end up ordering a little of everything (it was a little too much ^^). We go out of it with a swollen belly in the center of Tirana for 4€ each one!

 

We stroll in this capital which has nothing of the enormous city, the buildings make 3 floors at most, there are houses and gardens in the center. We devour a pastry shop, at least two baklavas and Céline and Zélie flash on a chocolate cake. We crack complete there!

 

We are in town, and the call of the party burns us, if we stay 3 days in Tirana it is also for that, we want to discover the Albanian night life. We are going to find a bar, but dressed as we are (that is to say pants of hike and down jacket not quite the dress-code of the city) that in the air more complicated than foreseen. Etienne (Florent or Sébastien, you choose) calls us in the street: "ah you are looking for a place to party? Here it is null it makes 2 months that I am there nothing, but I follow you". We settle down in a bar (nase) with the said Frederic "ah thank you to welcome me to your table" (we smile). We wait for the card, all 6 in a corner of this bar which we had been advised earlier in the day: the Colonial, strange place. It still passes a plombe before the waiter comes to take the order, well it is the hour of a round of Raki (strong local alcohol cf below). The waiter, as disdainful as he can be, tells us that it's the 600 Lëkes the Raki, his look finishes the sentence: with your look I don't think it's in your means. And then it passes repasses, Solal and Zélie whose patience is legendary lose it, and play with the coin to escape from this bar where we are clearly not welcome, thin it misses... well bah we have three tries and yes the second one is the good one. To the great despair of Camille and Céline who are uncomfortable to leave the bar like that. The waiter calls Adrien "but you just ordered", stoic he replies "it's too long". Proud to have held good, we laugh and we move towards the pub of next, Kevin (you will have understood that it is really a beautiful meeting) makes that to repeat that it is less worse (never really positive) and less expensive. The chic and stuffy atmosphere is replaced by a karaoke bar, it shouts, it sings, we feel a little better. The New Irish Pub has nothing new, nor of Irish but will make very well the deal. After some beers, we order a round of Raki (at 200 Lëkes here, that is 3 times less than on the other side of the wall). Too many bad memories for Zélie, that does not pass, she sprays her shot on Camille! The humiliation is total when the waiter says "it's too strong, not for the ladies". Zélie goes to the toilets, but it's been a while since she disappeared... Adrien notices that two Albanian girls are shouting at the door of the toilets, and yes to crown it all Zélie is locked up. A waiter arrives, that speaks in all the languages in front of this door (the situation is caucasian: stuck in the toilets of an Albanian bar that has of the stamp). One ends up understanding that it is necessary to pass the key under the door, and delivered. Camille pays a blow to the barman to thank him. It is the hour to go to put some French songs in this bar, but we are explained that after 10 pm it is necessary to pay the police: "a lot of corruption in Tirana". Well, a small concert by Adrien, Solal and Zélie will do the trick to end the evening in this bar which is empty. With our accoutrement impossible to return in club in spite of the palaverings of Adrien and Zélie (who supposedly presented the best), "we are the French climbing team" "we will make you a bad name" but nothing to make, we are going to pay the bouncer anyway. 

We return to sleep, much too late, it was not the best place to make the party but we will have laughed well!

 

Tuesday November 1st. We are slow at the beginning, we let the time to the last degrees of alcohol to be eliminated before setting out. After our enormous breakfast what we make? Well we are going to buy Byreks bydi, it is past noon. It is also necessary to taste all these pastries which make us the eye, between baklavas and all kinds of revisited chocolate cakes, we go out the loaded arms. Direction the international bookshop, we find an Albanian author translated in French, it will be the perfect novel for the reading aloud.

It is the hour of the Golden Spa Relax, and yes what we did not tell you it is that we reserved 1 hour of massage. After a month of cycling, our bodies put to the test, our muscles worked, the vibrations absorbed by our forearms on so many kilometers, we almost regret to have left between engineers and medicine, we miss a physiotherapist (do not hesitate to join us, it is an invitation against exchange of good practices). We enter, Adrien and Camille not quite has their ease, torn between the pleasant idea to relax and to take advantage, and the fact of being massaged by a stranger. They agreed to come, they can't go back. The light is subdued, it is a maze of oriental looking corridors, candles litter the floor. We are asked to wait in an alcove, a soft and sweet smell invades the room, in the half-light we guess the painting of a sunset on the wall, five letters are arranged to form the word RELAX: which intimates like an order to Camille and Adrien whose smile is tensed. And then we are each in turn taken by our masseuse in our own little room, we imagine each other with our little cup of tea. Inside, it is the mad laughter when one deposits us a small plastic pocket on the bathrobe, one visualizes the others putting on their small paper string. Each one lets himself go, alone we abandon ourselves to the hands which palpate us, roll, drum, kneading our body of the head to the foot. 60 minutes later we leave haggard, it is a luxury of which we are not used to, but each one is happy to be granted it.

Enough frills, we are hungry, the relaxation is cool, but that does not nourish (that would be known otherwise all the yoggimans would be obese). We move towards a restaurant which had conquered Nicolas a few days earlier, trendy atmosphere much better than the day before, the music is almost stronger and unquestionably of better taste. One brings us a mountain of Mezze (kind of tapas of local specialities), one struggles to finish, it was not necessary to let Camille and Zélie make a list of all the things which they wanted to taste (that is to say the quasi totality of the words registered on the card) and to give it to the waiter.

 

We drag ourselves as well as we can until our super first floor, filled and exhausted we collapse of tiredness. 

Wednesday, November 2nd. Never two without three, the alarm clock is once more to the glory of the slowness. Except for Solal who got up at the horrors (auroras for the intimate minority of people who like to get up early), to be at the opening of the store of bicycle and to change his pedals. Decimate be careful with your pedals, it can break!

Our mission of the day the BUNK'ART 1, bunker of the communist dictatorship arranged in museum. We cannot leave Tirana without knowing a word of the history of this country, we cannot leave this capital without having put the feet in a museum. 5 km separate us from Bunk'art and none of us has the intention to put his buttocks on a saddle today: if we go there it is on foot!

Room after room, corridor after corridor, the history of Albania (much more complex than we could have imagined) is drawn in our minds. The royalty dethroned by the Italian occupation of Mussolini, the arrival of Hitler, the communism arriving as a liberator at the end of the second world war, the democracy established only in 1990. The communist dictatorship had isolated the country, which lived in a real vacuum for about fifty years, and the Albanians only discovered bananas and coca-cola after 1990. For fear of a new invasion, the dictator had the country bunkerized, which currently counts 178,000, or one for every 11 inhabitants at the time.

 

Well, we'll stop boring you, but you'll be able to look like bosses at your next trivial pursuit party. We were delighted to learn what is not in our textbooks.

When we find the sunlight what do we do? Well, we'll find a Byrek and baklava (I'm sure you found it). We wedge a small Turkish coffee between time.

 

Solal, Céline and Adrien want to go for a walk in town. Camille and Zélie go home to relax a bit, and fight with the washing machine. They receive a call from their "personal shopper", Céline and Adrien have found a sublime pentalon for Zélie, they have to validate it on video, it perfectly saws Adrien's buttocks, it will be perfect!

Some of us go to get the evening meal, pitas. Solal and Camille bring back umpteenth baklavas for the dessert, the overdose is at its peak.

"Zélie, do you think that we can favor the appearance of diabetes there?"

I promise, then we stop.

Let's all go to bed, it's already the last night in this bed, what a bunch of vagabonds!!!

Thursday. All good things have an end, and this little expatriate roommate is not an exception. We release our first floor for 11 am, right on time as usual, after a small welcome polish. Objective of the day: to leave Tirana, direction Elbasan! A big highway connects the two cities, fortunately with a small national road. It seems that the olympic form which follows the days of break is missing this morning... The thighs are heavy, and we come to doubt to have really rested during this so long break! Yes: it seems that stopping in a capital city and enjoying it as much as possible is not as invigorating as we thought. No worry, we shall make a small day, anyway the afternoons became very short since the change of time. Must say that we made a small 1300 km due east without changing time zone, then at home the sun is there at 6:30 am but goes down at 4:30 pm... As much to say that with a late departure as this morning (11 am if you slept at the beginning of the paragraph), no need to hope to go far before the night darkens the road!

 

After having climbed a small pass which avoids us the motorway tunnel, we find a hillock slightly overhanging the road, which seems to us an ideal place to spend the night. Sunset in the first places and certainty to benefit from the first rays of the morning sun, what do people ask for? Without counting that the light wind dries the tent before dew and condensation soak it, it is certainly the paradise on earth!

 

Friday. The view offered by the road in balcony which unfolds in the morning has something of magic. It is one of these mornings when we are sure and certain to be where we want it, one of those when we take the measure of the luck that we have to be able to live that. At the bottom of the descent Adrien waits in front of one of the numerous stations of "Lavazh" (note: here, "zh" = "ge") which border the local roads. Seeing us arrive, three children come to meet us, greet us and especially try one by one all our bells, in order to establish a classification and to proclaim the bells of Solal and Céline winners of the contest. We cross the countryside until a village in which we look for food. While the remainder of the staff concentrates on the essential (WHERE CAN WE BUY BYREK IN THIS CITY PLEASE?), Céline and Camille advance towards a small shop in front of which an old man tinkers with bicycles. At the sight of the two loaded bicycles, the man disappears in the doorway, only to return with two grenades in his hands and hand one to each of them. The welcome above all. We discuss with our hands, since we don't have a common language, but it's almost enough. The rest of our flock arrives and again: disappearance, reappearance, grenades for everyone! The man's name is Enver. Zélie offers him her bicycle stem (the one she replaced by an adjustable version in Zadar), he looks happy and we leave each other with big smiling "Mirupafshim!", faleminderit Enver! 

 

Solal made a friend, determined to find us the last Byreks of the village, and we leave from here the filled bags, mission accomplished!

 

We continue our road and we stop behind an abandoned house whose garden will be used as camping for the night. This evening it is pasta with the pesto (that makes well 2 weeks that it did not arrive!) and Adri eats with a mini fork in plastoc after having lost a bet.

 

Saturday. We are awake by the rain on the cover of the tent. It's been a month since we heard this noise, the last shower dating from our passage at Adriano and Valentina's, north of Treviso (October 2nd). The luck that we have benefited until now makes almost easier the phase of acceptance: we will have to get wet today. We pack quickly and we go in the following commune to find a coffee where to comfort ourselves around one (or several?) local pastries (it is the replicas of the earthquake of Baklavas of Tirana). 

The bottom of the valley here is dotted with large towers of drilling. Towers at the feet of which we end up seeing clearly oil pumps. A little information on wikipedia confirms it: we are in the heart of the Albanian oil industry. An industry with a standard of quality and safety quite comparable with what we can find elsewhere, judge for yourself from the pictures of the famous pumps:

 

 

 

Another 5km to 5 then... It's the separation. Solal and Céline got us too drunk, so we push hard on the pedals to get rid of them, these big losers. In fact no, it didn't really happen like that, we were really sad to leave each other but our roads diverge to finish this crossing of Albania: they go straight to the south in the mountains while we will go more to the west, by the coast, with a point of passage in Vlora at a contact of Camille's grandparents. Kisses the loulous, we miss you already!

 

We continue our road while the rain forced of a notch, resigned to finish soaked. We keep in mind to pass the city of Fier, then to look for a shelter under which to put the tent. The edges of road abound in concrete shelters, unused ground floor (yes, here sometimes people build on 5 floors of reinforced concrete and live that the last two levels, leaving the rest in bare concrete), bunkers, etc. Not the greatest luxury but all you want is a place to change in the dry. 

 

At the end of a small road, Zélie suggests by seeing a pair of covered shelters which protect the tables of a café that we ask to sleep there. We make big signs to an old lady in her garden, who, after some signs and mimes of first quality calls in her turn the neighbor, who turns out to be the owner of the place. Dhoksa goes out of her house by pushing the heavy metal door and makes us the turn of the owner: we can stay, we have even right to a little light since the night falls soon (it is already 3 p.m. hein). We install the tent and begin to change to put on dry when she returns to offer us coffee. It is necessary to sit down, we carry out, and we make ourselves understand with great strength of signs/mimes. Arben, a young friend, arrives in his turn in company of the husband of Dhoksa who introduces himself as "Socrates" (one laughs well), then three men of the hamlet. We share a coffee then, at the departure of the three, Socrates and Arben make us understand that we cannot stay there, that it is cold, that we must come to eat and sleep in the house. Then they disappear, called by their work at the "Fabrika" of olive oil. Dhoksa takes over and invites us to his table. We have to eat: the bread is home-made. The cheese too, with the milk of the sheep that graze in the surroundings. And the omelet too, since the eggs are those of the chickens, the potatoes grow in the garden, the oil in which it cooks is that of the olives picked and pressed by Socrates. The turkey meat she fries is also raised in the garden. Impressed and honored, we taste everything, always communicating with the most inventive gestures. 

After eating, a little genealogy session during which Zélie presents our families and Dhoksa's family is presented. It is verified: Socrates is well called Socrates, and the grandson too !

 

We go to bed in the biggest room (no choice there...) and we sink quickly, exhausted by this wet day but warm, dry and with a full stomach. Conclusion for the least unexpected to these hours of soaked pedaling! 

 

Sunday

 

I got up gently around quarter to seven with the crowing of the roosters. The bass court had also given voice in the middle of the night (surely a small problem of synchro with the sun)... We agree to drink a hot cow's milk just fresh of the morning milking, before leaving. But we suspected it a little, we will also have to drink a coffee with Socrate and Arben before being able to escape.

This night in the inhabitant's house was a beautiful first experience, that proves to be natural and we are impressed by the facility of the exchanges (even with the barrier of the language). Other situations are for the moment more difficult to manage: when Camille and Adrien have to stay at the table to eat, while Zélie has the possibility to help to cook. Or when at the time of the photo souvenir of the morning on the phone of Arben zélie is not invited there.

We leave with a ray of sun in direction of Vlorë, that makes good after the Dantesque day of the day before! We print a track on which enormous puddles were formed, no choice that to pass in the middle to sound the depth of it, we leave all three with the chains to rinse and the soaked feet. Ah of the asphalt finally, but not for a long time... The beautiful road is transformed suddenly into a broad track defonée, (the reputation of the poor quality of the Albanian roads is thus verified). It's surely not today that we will keep our 20km/h average speed.

A bit later, Adrien is at the head of the pack (Cam and Zélie stopped to repair a tensioner):

I ride quietly on a downhill flat when I notice a big wrought iron gate on my right. Then I see four dogs running and barking towards the gate 

"Nice for once there's a property divider, no need to worry about dogs." 

But instead of stopping and barking at me at the gate, they run along the fence at my level, past me, and out of the property into a hole in the fence. I then find myself facing four German Shepherd type dogs who run after me, turn around and sprint uphill. They followed me well on 1km before I cross Zélie and Camille in opposite direction 

"THERE ARE DOGS!!!" 

I think the fear in my eyes was convincing enough for them to turn around without asking any more questions.

Once our spirits found we decide to make a detour by a track not to pass again by this road. We find the enormous puddles of the morning, but with the mud in more, our mud guards have the annoying tendency to keep it too much, the mud. What has for effect to slow down then to block completely the wheels. So no other choice but to put our hands in it to keep going, real little pigs. It is at the time of one of these technical stop "de-mudding" that the terrible news falls like a knife... BRICOLE IS GONE! Of course, Zélie turns around on foot to find her little crassule, but without result. Bricole is thus lost in the Albanian guarigue just between the freeway and the railway, an idyllic place of bivouac ironizes Camille.

Tonight we sleep once again in the dry at Harry's parents, a friend of Camille's grandparents. But no question of arriving hurriedly of mud as we are, we make then a stop to the "LAVAZH" where a young man puts us a blow of karscher on our three bikes for 200 lecke.