Bikeal Pékin

 

English version below 

5 jours hors du temps au Monténégro. On est tous d'accord pour dire que c'est la plus belle traversée de pays. Les gens étaient souriants. La baie de Kotor est unique, l'entrée dans les terres en montagne par la Serpentine, la descente sur le lac de Skadar, autant de paysages, d'ambiances, dont on ne pouvait se lasser, qui nous ont laissé en haleine tout le long. On vous laisse découvrir ce beau pays que l'on a traversé !

Lundi 24 octobre 

Remis par notre super pause on est efficace, et à l'heure, même un petit peu en avance. Et oui ce matin on a rendez-vous avec Céline et Solal entre 10h et 10h30 à la bifurcation ( ça paraît vague comme ça hein, bah... ça l'était). Contents d'arriver à 9h45 à la dite bifurcation, tout du moins celle que l'on pensait être le lieu du rendez-vous. On publie les photos et oui là on avait du réseau, et puis l'heure tourne. Bon on leur laisse jusqu'à 11h et puis après va falloir y aller, tu penses qu'ils nous ont oubliés ? Peut-être un problème meca et ils n'ont pas de réseau ? Les hypothèses vont de bon train mais on ne tique pas sur La bifurcation, yen a qu'une c'est une évidence. Il est 11h lorsque l'on reçoit l'appelle de Solal, c'était moins une, eux aussi ca fait un moment qu'ils nous attendent à La bifurcation et visiblement c'est pas la même. On regarde la carte on capte que l'on est pas arrivés par le même endroit d'où le quiproquo et lorsque l'on finit par se retrouver la journée est bien avancée. Ils sont accompagnés de celui qui se présente comme Dom et qui nous accompagnera un bout de la journée.
Ça y est on roule vers la frontière qui nous fera sortir de l'UE. On quitte la Croatie qui nous a accueillit trois semaines non sans un petit pincement au cœur, on s'était habitués aux Croates, aux kunas et à la beauté de cette côte. Il fait beau, c'est légèrement descendant, on est heureux de se diriger vers le Monténégro qui nous accueille à bras ouverts. Nos passeports tamponnés, applaudis par les douaniers, nous nous dirigeons vers la baie de Kotor. Ici c'est pas l'UE mais c'est l'euro, allez comprendre ^^. Adrien et Zélie vont faire le premier plein Montégrin histoire de pouvoir faire cuire la multitude de légumes que Camille et Solal s'offrent pour 1€59. Le pic-nic au bord de l'eau à Igalo se transforment en rassemblement de cyclotourisme. Un couple d'Allemands qui se dirigent vers Athènes se joignent au repas. Une famille polyglotte ( on arrive pas à se mettre d'accord sur leur nationalité mais ils parlent allemands et italiens), le père tire une carriole pour le plus jeune des enfants, le plus âgé pédale presque tout seul : sa roue avant est fixé sur le vélo de sa mère. Ils n'ont que 4 sacoches par vélos, ils sont moins chargés que nous alors qu'ils sont 4. Ça fait rêver...
L'après-midi on rattrape notre matinée improductive, on fait le tour de l'incroyable baie de Kotor.

On a laissé Dom au ferry lui va couper, il a rendez-vous dans 6 jours un peu loin en Albanie.
Tous les 100m on voit des panneaux "no camping", d'un côté c'est l'eau, de l'autre ça monte raide : ça va être coton de trouver un bivouac. On remplit l'eau dans un bar, et on prend la température locale : " Monténégro is free, all free". Il voulait même que l'on bivouac sur le ponton devant son bar, ça nous rassure mais on va quand même aller voir un peu plus loin. Une terrasse au bord de l'eau de l'une de toutes ses maisons fermées fera très bien l'affaire, oui mais laquelle il y en a troooop. Ben celle où l'on trouve une demi-tablette de Milka bien sûr. On se jette tous les trois dessus, au grand dam de Solal qui est horrifié. On installe la douche le long de la petite route, on se douche, nus comme des vers au milieu de la route quoi ! Céline et Solal sont pas au bout de leurs peines avec nous hihi ! On tend un tarp à la haie et on dort là, au milieu de cette baie c'est encore dingo !

Mardi 25 octobre 

On se réveille au milieu de cet énorme cirque, l'eau est calme, l'impression d'être encore dans nos rêves. Camille se bat avec le réchaud, ce matin c'est pas son jour, et quand ça veut pas, ben ça veut pas, mais après deux démontages, débouchage, c'est agiter la bouteille qui résoudra le problème, on le rajoute dans la liste des astuces du réchaud ! Kotor est une jolie petite ville fortifiée dans laquelle on s'offre café et chocolat chaud, non sans une petite appréhension quant à l'ascension qui nous attend.

Effectivement on est au pied de la "serpentine", comme son nom l'indique c'est une route en lacets qui nous permet de surplomber la baie de Kotor.

C'est une route mythique, on en a entendu que du bien, mais va falloir monter pour s'offrir le panorama ! C'est parti, petit rythme, ça avance bien, c'est pas trop raide, Adrien trouve une nacelle en fer, Zélie le prend en photo.

Le couple d'Allemands rencontré la veille nous rattrape, on rejoint également les deux françaises qui nous offrent des pancakes pour l'attaque de cette montée. On forme alors une lente procession qui s'élève lacets après lacets.

On pic-nic tous ensemble dans le restaurant d'altitude du coin, on est neuf autour de la table, on a chacun nos chemins, nos habitudes ( oui le couple allemands mélange pâte à tartiner et fromage sur leurs sandwichs), nos objectifs et pourtant on se retrouve tous sur la même route aujourd'hui.

On se sépare, chacun rejoint sa route prévisionnelle, contents d'avoir partagé cette ascension improbable au milieu du Monténégro. Nous on reste tous les cinq, ça marche bien notre équipe. Il nous faut de l'eau on est à sec, on tente de demander à un restau un peu plus loin, mais ici on est pas connecté au réseau d'eau potable. Ils la payent, ils veulent bien nous en donner un peu, on sent que c'est important, on rigole pas avec l'eau ! Mais il nous faut nos 25L quotidiens on va trouver une autre solution, quoi de mieux que la citerne d'une maison à vendre ? Parfait avec le filtre ça sera nickel ! Adrien et Camille vont prospecter pour trouver le bivouac idéal, Solal, Céline et Zélie s'attellent au cambriolage de 15 L d'eau. Solal remplit la bassine pliable (ustensile très pratique, on va s'en doute passer à l'acquisition), Zelie pompe parce qu'il vaut mieux pomper et que rien ne se passe que prendre le risque de ne pas pomper et qu'il se passe quelque chose de pire (cf shadok), Céline fait le guet et annonce chaque voiture ce qui oblige Solal à se jeter sous l'escalier. Braquage terminé, on remonte, et on suit le jeu de piste de flèches en branches laissées par les gars. Grand pré ensoleillé qui nous permet de tout faire sécher, on s'étale comme d'hab. Camille finit son drapeau ça claque ! Adrien va prendre de la hauteur le temps d'un petit run sur la bosse au dessus. Zélie peint une petite aquarelle depuis les rochers qui dominent le bivouac.

Cuisine aux réchauds à bois, pas de carburant brûlé aujourd'hui !

Mercredi 26 octobre.

La nuit à été fraîche, le givre sur les tentes en témoigne, on peine à trouver la motivation pour sortir de nos duvets. Le soleil arrive enfin à un angle de la clairière, où tout le monde migre pour prendre le petit déjeuner ! On décole du bivouac vers 10h30 une fois les tentes, matelas, et autre duvets sont à peu près secs (on en profite tant que c'est possible). On descend dans le fond de la vallée ou quelques vaches paissent dans des clairières qui commencent à prendre les couleurs d'automne.

De la fumée s'échappe des cheminées, et dans tous les jardins les tas de bois fendus annoncent le début de l'hiver. Ça fait vraiment du bien de voir un peu l'intérieur des terres, c'est magnifique !

Après deux trois lacets pour passer un col, on attaque une grande descente vers Cetinje (ancienne capitale royale du Monténégro) ville pas bien plus grande que Valence où l'on décide de pique-niquer dans un parc.

Le soleil est radieux, nous sommes juste en dessous d'une colline où les arbres prennent des teintes jaunes orangées sur laquelle flotte un grand drapeau Montenegrin rouge sang.

La pause s'éternise, mais il commence à faire chaud au soleil et on aimerait atteindre le lac de Skadar avant la nuit. On redescend donc (et oui il faut bien redescendre tout ce qu'on a monté la veille) sur une petite route qui devient vite une piste complètement défoncée par le temps, ça y est on a vraiment l'impression d'être au bout du monde !

Sur cette piste les rencontres avec d'autres cyclos se multiplient (un hollandais qui revient de Chine, un couple d'Allemands qui arrive de Grèce, et un trio d'allemands et d'italiens avec une caliole et un chien qui ne semblent pas bien savoir où ils vont).

On avale les kilomètres de descente en suivant un cours d'eau (et en le quittant de temps à autre pour mieux remonter) pour arriver au dessus du lac. Il est déjà 15h30, le soleil est bien bas et l'on comprend que le bivouac au bord du lac qui ressemble fortement à une mangrove ne va pas être possible. On refait donc une dizaine de kilomètres au soleil couchant pour que Zélie trouve un spot convenable, alors que les garçons étaient partis voir la "bivouacabilité" du cimetière de la chapelle voisine.

Il est bien tard, c'est tout juste pour prendre la douche avant qu'il ne fasse trop froid ! Un bon repas et au lit.

Jeudi 26 octobre.

On se réveil avec le jour. Comme prévu le taux d'humidité est sacrément élevé, c'est pas pour rien que l'herbe est si verte sous la tente ! Zélie, Solal et Céline ont roupillé tranquillement pendant qu'Adrien et Camille sont allés chercher les premiers rayons du soleil qui se lèvent au dessus du lac, visible depuis la route. Les seconds rayons de soleil donnent un coup de main au réchaud qui brûle sous la gamelle de thé, le petit déjeuner est dressé et on réchauffe, nous aussi.

On ne doit pas être bien pressés, le coup d'envoi de nos premiers tours de pédales se fait autour de 10h30... La route commence par descendre ce matin, deux lacets qui surplombent l'extrémité ouest de l'étendue d'eau. La vue est à se damner, avec la lumière dorée du matin et les îlots se détachant des pentes raides qui plongent dans le lac. Réveil surnaturel.

On arrive à la petite ville de Virpazar, au bord du lac, où l'on fait le plein de nourriture pour la journée. Il est encore tôt pour se charger et il y a l'air d'avoir d'autres villages sur notre route mais bon celui-ci est écrit un peu plus gros sur la carte et il n'a déjà pas des allures de métropoles, alors on assure nos arrières. Et on remonte en face de notre descente du matin. La route est balisée comme une piste cyclable, reliant Virpazar et Ctkla (toujours pas de faute de frappe). Elle n'est d'ailleurs pas bien plus large qu'une vélo-voie double sens et peu fréquentée, on est vraiment tranquilles.

La pente, par contre, ne nous laisse pas de répit : on passe les 3/4 de la matinée à grimper les 8% de ce balcon avec vue (pour ceux qui se sentent un peu perdus, 8% ça a beau être moins que les impressionnants 12% d'usages en Croatie, ça reste une montée où on prend son temps hein...). En haut, Zélie et Camille qui ferment la marche ont l'oeil attiré par un panneau bleu défoncé avec écrit "Voda" : un puit en béton est caché dans les broussailles, une simple bouteille en plastique sert de seau ! Improbable découverte... Pic-nic avec la vue à nos pieds, on gave de grands wraps avec des pois-chiches, de cacahuètes, du Ajvar (aaah bah ouai pour savoir c'que c'est faut lire les billets d'avant hein) et du fromage frais, c'est une sacrée combinaison de pic-nic que nous ont soufflé Solal et Céline et qui avait déjà fait ses preuves sur le port de Rab, en Croatie (pareil hein, faut être attentifs pour si vous voyez pas où ça peu bien être !). Petite sieste pour certains et on repart ! Pas pour long en réalité : un second puit apparaît sur la gauche au bout de 200 mètres et on décide d'en filtrer l'eau pour remplir au max toutes nos réserves. Et ça fait un paquet de flotte !

Avec les stocks des deux nouveaux colocs on monte bien à 25 Litres donc ça demande un peu de temps... On embraye sur un brin de lessive et, une heure plus tard on repart ! Adrien remarque très justement, en désignant notre lieu de pic-nic encore visible, qu'en près de 2h30 on n'a pas tellement avancé ...  C'est pas bien grave, l'endroit ne nous donne pas envie de fuire, au contraire ! Après une petite heure de remontée, on arrive au col de Livari. Vue imprenable toujours, et la lumière de fin de journée en fait ressortir les ombres et reliefs. C'est l'heure de trouver un endroit où s'arrêter ! On emprunte une piste presque au hasard, sous de grands châtaigners. Adrien fait les yeux doux au pilote d'un petit tracteur et revient avec les poches remplies de marrons, pour le plus grand bonheur de Zélie. On déniche au milieu de fougères brûlées par l'été, un terrain de foot à l'abandon qui fera un super camping pour nos deux tentes.

La boîte de conserve des pois-chiches de midi se transforme en poêle à châtaignes en trois coups de foret (oui, on a un foret de 7mm, on sait jamais ok? En vrai on l'a trouvé au bord de la route) entre les mains de Zélie. Les réchauds à bois donnent un air de camp manouche à nos bivouac à 5, c'est fou comme la lumière jaune d'un feu de bois peut être réconfortante.

Solal, qui est équipé d'un compteur kilométrique, nous pose la question fatidique autour du feu : "à votre avis, combien de kilomètres aujourd'hui ?". Les paris fusent, et ... 28. Oui 28. Une demie mâtiné italienne a suffit à nous coucher tous les 5. On s'y attendait un peu mais c'est rigolo de constater que notre rythme peut être aussi variable !

Vendredi 27 octobre.

C'est aujourd'hui qu'on devrait passer notre seconde frontière hors UE et entrer en Albanie. On traverse les petites montagnes dans lesquelles serpente la route paradisiaque qui nous guide pour la 3ème journée consécutive. Les forêts de châtaigners (très bien entretenues, pour faciliter le ramassage des fruits) se succèdent, entrecoupées de garigues plus dégagées et de petits villages. C'est dans l'un d'eux qu'on recroise cette famille hors-normes, avec leurs deux enfants et une remorque, qui se sont fait offrir le p'tit déj' par une gentille grand mère locale. Cette même dame insiste pour qu'on prenne une photo d'elle au milieu de nos vélos, comme émerveillée par une telle concentration de bicyclettes devant sa maison. On monte un petit col, puis on bascule côté mer, en laissant le lac et ses points de vue de toute beauté derrière nous.

La redescente sur Vladimir est périlleuse, la qualité de la route est plus que variable. Au loin, on entend notre premier Muezzin appeler à la prière, petite prise de conscience du changement de culture qui s'opère avec les kilomètres. En bas, on cherche à faire un plein de courses et d'eau. Pour la mangeaille on a ce qu'il faut, la supérette est équipée, mais pour l'eau c'est le début de la zone de doute.

Le bar d'en face nous informe que l'eau du réseau n'est pas potable et on filtre donc de quoi remplir nos gourdes. On le sait : en Albanie l'eau n'est pas potable et pour ne pas acheter de bouteilles il faudra systématiquement filtrer tout ce qu'on veut boire. Petit pic-nic avant de passer la frontière, le dernier au Monténégro donc. Et puis passage à la douane, où Zélie tente un timide "would it be possible to have the stamp on our passeports please ?" Et où le douanier pressé lui fait bien comprendre qu'il a plus important à traiter dans la minute... Tant pis pour cette fois ! On est donc en Albanie. Enfin. Ce pays, on l'avait repéré sur la carte en se disant "tu vois j'pense que quand on sera là, ben on sera sacrement dépaysés déjà...". Ça nous semblait déjà loin, si différent, le premier pays où l'islam prend en partie le pas sur le christianisme, où le niveau de vie est à ce point incomparable avec le nôtre. Aussi l'un de ceux où l'on nous avait décrit un peuple si accueillant et généreux, au contact facile. Ça ne rate pas en tout cas. Deux kilomètres après la frontière, en traversant le premier village, les signes de bras de cette grand-mère qui travaille un potager bien garnis ne trompent pas : il faut s'approcher de la clôture. Elle s'approche aussi, les mains chargées de mandarines et suivie de sa petite fille (certainement) à qui elle intime d'aller en chercher d'autres. La marchandise est malicieusement glissée sous le grillage (car du haut de son metre 40 les passer au dessus n'est pas envisageable...) on se sépare avec de grands sourires en travers du visages, un peu frustrés de ne pas encore savoir dire merci en Albanais. On se fait comprendre par trois geste, les mains jointes et un petit mouvement de tête, une main à plat sur le cœur, la tête qui s'incline sur le côté, les yeux qui se plissent. La suite reste cohérente : chaque voiture croisée nous claxone et une main sort de la fenêtre en faisant signe. Une horde d'enfants sortis de l'école peut-être nous croise sur leurs vélos et on se tape les mains comme deux équipes de sportifs se saluent. Les "Hello how are you ?!" "Where from ??" "Albania beautiful ??" fusent et ça devient sérieusement impératif de savoir pédaler avec une seule main pour pouvoir répondre aux signes qui nous sont adressés. Incroyable. En une heure on a le sentiment d'avoir eu avec les gens de cet endroit plus de contact qu'avec l'ensemble des gens croisés sur la route. 

On trouve un bivouac au bout d'une piste, un peu à l'écart du village d'Oblikë.

Ce soir c'est formation sculpture sur bois, avec pour premier objectif une cuillère en bois. Zélie, Solal et Adrien y passent une bonne partie de la nuit pendant que Céline et Camille roupillent dans les tentes.

Samedi 28 octobre. 

( Accident de pâte à tartiner hein )

En route pour Shkodër, notre première grosse ville Albanaise. On est pas déçus, pour le coup on est à l'autre bout du monde, ça grouille dans tous les sens. Des vendeurs de toutes sortent jonchent le bord de la route qui nous fait entrer dans la ville. Des voitures garées sur la route, des vélos, des triporteur bricolés, souvent à contre-sens, des tranchées dans la route, nous obligent à rouler lentement et nous nous imprégnons de cette ambiance orientale ! Une mission : trouver des cartes sims pour récupérer du réseau et rassurer les mamans :)
On retire des Lekë la monnaie locale ( 117.99 Lekë = 1€). Après un plein au marché, des Byreks (ici ça s'écrit comme ça), on reprend la route.
Alors que l'on cherche un endroit pour le pic-nic, et que pour l'instant tout ce que l'on a vu c'est pas ouf. Adrien en-tête de peloton aperçoit deux sacoches disparaîtrent derrière une voiture, devant un petit café tout mignon, ceux sont deux suisses-allemandes qui sont sur le trajet retour, et qui pensaient manger là en prenant un café. Qu'à cela ne tienne, on s'installe. Le petit monsieur propriétaire de ce boui-boui, nous rapprochent des tables, nous amène et ramène des serviettes, des couverts, de l'eau fraîche (on ne l'a pas tous bu, au risque d'un cadeau empoisonné, mais à ce jour les estomacs ont résisté à cette épreuve). Ce monsieur appelle même sa fille, en visio bien sûr, qui elle parle anglais pour être sur que nous ne manquons de rien, décidément ici on se rend compte que l'hospitalité prend une autre dimension. Les deux voyageuses nous indiquent leur lieu de bivouac de la veille, au bord de la rivière, trooop bien apparemment à 35km de là, c'est parfait on le vise. L'après-midi ça file, ces grandes étendues plates ne nous donnent pas envie de s'attarder, on continue de déclencher sur notre passage des "hello" "how are you?" "Where do you come from ? " " heeee tourists !!".

A quelques kilomètres du lieu de bivouac, on est hélés par Arben qui nous convie à prendre un café dans la bâtisse devant nous. C'est en fait un petit bar, trois locaux sont à l'intérieur, notre arrivée éveille la curiosité. On comprend tant bien que mal que l'un d'eux est marié à une française. On entame une discussion avec Arben, tous les 3 autour d'une bière locale la Tirana, Solal et Céline optent pour un café. Chaque phrase est ponctuée de "Albanie no problem" et puis Arben répète " on sait pas" avec son accent à couper au couteau on rit. La bière montant, le stock de vocabulaire anglais de Arben s'épuisant, la langue des signes prend le dessus accompagnée de bruitages. Zélie et Camille essayent d'expliquer que l'on doit y aller, on doit pédaler (mouliné de bras), parce qu'on est fatigués ( désigne les cuisses + couik) pour aller se coucher ( deux mains sous la tête). On échange un numéro au cas où on voudrait aller faire la fête dans l'auberge à 10km, "on sait pas" :)!! Il est un peu tard et on cuit, légèrement joyeux, mais heureusement on a un lieu de bivouac tout cuit trouvé par nos suisses-allemandes. Mais c'est la désillusion, le point GPS indiqué est au bord de la route, c'est nase va falloir chercher. On prend un pont décrépi, qui nous amène sur une grosse grosse route, whaaa ca va être chaud ce soir ... Camille finit par nous dégoter un bout de clairière dans le lit de la grosse rivière, ça ira parce qu'on en peut plus. Mais le lieu figure tout de même dans le top 5 des pires bivouacs.

Les gars s'attèlent à la cuisine du couscous ! Zélie dégotent un appartement à Tirana où l'on aimerait passer quelques jours pour se reposer, on est exigeant il faut pouvoir poser les vélos dans un endroit safe, une machine à laver, 5 places : on trouve l'endroit qu'il nous faut ! On va se coucher histoire de quitter au plus vite demain matin ce lieu !

Dimanche 30 octobre. 

C'est parti direction Tirana, 60km nous sépare de notre logement, on a pour objectif d'être la bas pour 13h, faut rouler. Notre route passe sous un pont d'autoroute, lorsque l'on s'en approche de plus en plus de voiture sont garées dans tous les sens, des gens traversent la route n'importe où, mais qu'est-ce qu'il se passe ici ? Et là un spectacle hors norme s'offre à nous, sous ce pont, sur la route, c'est le marché. Des poules, des cochons vivants dans des cages ou juste les pattes attachés, on roule au pas, et puis il y a des tout que des nappes au sol, du robinet de salle de bain au perfo Bosch, du groupe électrogène aux disques durs d'ordinateurs démontés, des transistors, un de montres, des légumes, de la vaisselles, des chaussures et tout ce que vous pouvez imaginer. On pouvait même changer de velo si on voulait. Ici on est les seuls touristes, ça chuchote derrière nous "tourists", mais toujours souriant !
Et endiamo on attaque les grands plats, on récupère notre rythme italien, on avance. Petite pause croissants clémentines et ça repart. On arrive à Tirana, on zigzag dans les dédales de cette ville et à 13h on arrive épuisés, affamés, rue Mustafa Demiri. L'appartement est parfait et va nous accueillir pour ces 3 prochains jours. On va pouvoir se reposer, ça fait 1 mois et demi que l'on ne s'est pas posé si longtemps au même endroit ! 

On s'excuse pour le retard, on avait un peu oublié nos téléphones au fond des sacoches ces derniers temps ! C'est plutôt bon signe malgré tout :) 

 

English version:

Monday

Recovered by our great break we are efficient, and on time, even a little bit in advance. And yes this morning we have an appointment with Céline and Solal between 10 and 10:30 am at the junction (it seems vague like that, well... it was). Happy to arrive at 9:45 am at the said fork, at least that which we thought to be the place of the appointment. We publish the photos and yes there we had network, and then the hour turns. Well we leave them until 11 am and then we have to go, you think that they forgot us? Maybe a meca problem and they don't have network? The hypotheses go of good train but we do not tick on the fork, there is only one it is an evidence. It is 11 am when we receive the call of Solal, it was less one, they also that makes a moment that they wait for us in The bifurcation and obviously it is not the same one. We look at the map we understand that we did not arrive by the same place where the misunderstanding and when we end up finding each other the day is well advanced. They are accompanied by the one who introduces himself as Dom and who will accompany us a part of the day. 

That's it we drive towards the border which will make us leave the EU. We leave Croatia which welcomed us three weeks not without a small twinge in the heart, we had got used to the Croats, to the kunas and to the beauty of this coast. The weather is good, it is slightly descending, we are happy to go to Montenegro which welcomes us with open arms. Our stamped passports, applauded by the customs officers, we move towards the bay of Kotor. Here it's not the EU but it's the euro, go figure ^^. Adrien and Zélie go to the first full Montégrin to cook the multitude of vegetables that Camille and Solal offer themselves for 1€59. The picnic at the water's edge in Igalo turns into a bicycle touring meeting. A couple of Germans who are heading to Athens join the meal. A multilingual family (we can't agree on their nationality but they speak German and Italian), the father pulls a cart for the youngest child, the oldest pedals almost alone: his front wheel is fixed on his mother's bike. They have only 4 panniers by bike, they are less loaded than us whereas they are 4. That makes dream... 

The afternoon we catch up our unproductive morning, we make the tour of the incredible bay of Kotor. We left Dom to the ferry he is going to cut, he has appointment in 6 days a little far in Albania. 

Every 100m we see signs "no camping", on a side it is the water, on the other it goes up steeply: it is going to be cotton to find a bivouac. We fill water in a bar, and we take the local temperature: "Montenegro is free, all free". He even wanted that we bivouac on the pontoon in front of his bar, that reassures us but we are going to see a little further. A terrace at the edge of the water of one of all his closed houses will do very well, yes but which one there is too much. Well, the one where we find half a Milka bar of course. We throw ourselves all three on it, to the great displeasure of Solal who is horrified. We install the shower along the small road, we shower, naked like worms in the middle of the road what! Céline and Solal are not at the end of their sorrows with us hihi! We stretch a tarp to the hedge and we sleep there, in the middle of this bay it is still crazy!

 

Tuesday 

We wake up in the middle of this enormous circus, the water is calm, the impression to be still in our dreams. Camille fights with the stove, this morning it is not its day, and when that does not want, well that does not want, but after two dismountings, uncorking, it is to shake the bottle which will solve the problem, one adds it in the list of the tricks of the stove! Kotor is a pretty small fortified city in which we offer ourselves coffee and hot chocolate, not without a small apprehension as for the ascent which awaits us. Indeed we are at the foot of the "serpentine", as its name indicates it is a road in laces which allows us to overhang the bay of Kotor. It is a mythical road, we heard of it only of good, but is going to be necessary to go up to offer itself the panorama! Here we go, little rhythm, it goes well, it is not too steep, Adrien finds an iron basket, Zélie takes a picture of it.

The German couple met the day before catch up with us, we also join the two Frenchwomen who offer us pancakes for the attack of this rise. We form then a slow procession which rises laces after laces. We picnic all together in the restaurant of altitude of the corner, we are nine around the table, we have each our ways, our habits (yes the German couple mix paste to spread and cheese on their sandwich), our objectives and nevertheless we find ourselves all on the same road today. 

We separate, each one joins his planned route, happy to have shared this improbable ascent in the middle of Montenegro. We stay all five, it works well our team. We need water we are dry, we try to ask to a restaurant a little further, but here we are not connected to the drinking water network. They pay it, they want to give us some, we feel that it is important, we don't joke with the water! But we need our daily 25L, we'll find another solution, what better than the tank of a house for sale? Perfect with the filter it will be perfect! Adrien and Camille go prospecting to find the ideal bivouac, Solal, Céline and Zélie get down to the task of stealing 15L of water. Solal fills the collapsible basin (a very practical utensil, we're going to buy it), Zelie pumps because it's better to pump and nothing happens than to take the risk of not pumping and something worse happens (cf shadok), Céline keeps a lookout and announces each car which forces Solal to throw himself under the stairs. Finished robbery, we go up, and we follow the game of track of arrows in branches left by the guys. Big sunny meadow which allows us to dry everything, we spread out as usual. Camille finishes his flag that slaps! Adrien goes to take some height the time of a small run on the bump above. Zélie paints a small watercolor from the rocks which dominate the bivouac. Cooking with wood stoves, no fuel burned today!

 

Wednesday

The night was fresh, the frost on the tents testifies it, we hardly find the motivation to leave our comforters. The sun arrives finally at an angle of the clearing, where everybody migrates to take the breakfast! We take off from the bivouac around 10:30 am once the tents, mattresses, and other comforters are about dry (we take advantage of it as long as it is possible). We go down in the bottom of the valley where some cows graze in clearings which begin to take the colors of autumn. Smoke escapes from the chimneys, and in all the gardens the piles of split wood announce the beginning of the winter. It's really good to see a little bit of the inland, it's beautiful! After two three laces to pass a pass, we attack a big descent towards Cetinje (ancient royal capital of Montenegro) city not much bigger than Valencia where we decide to picnic in a park. The sun is radiant, we are just below a hill where the trees take orange yellow tints on which floats a big blood red Montenegrain flag. The break drags on, but it begins to be hot in the sun and we would like to reach the lake of skadar before the night. We go down again (and yes it is necessary to go down again all that we went up the day before) on a small road which becomes quickly a track completely broken by the weather, that's it we really have the impression to be at the end of the world! On this track the meetings with other cyclists multiply (a Dutchman who returns from China, a German couple who arrives from Greece, and a trio of German and Italian with a caliole and a dog who seems not to know well where they go). We swallow the kilometers of descent by following a court of water (and by leaving it from time to time to go up better) to arrive above the lake. It is already 3:30 pm, the sun is very low and we understand that the bivouac at the edge of the lake which strongly looks like a mangrove is not going to be possible. We thus redo about ten kilometers in the setting sun so that zélie finds a suitable spot, whereas the boys had left to see the "bivouacability" of the cemetery of the nearby chapel. It is quite late, it is just to take the shower before it is too cold! A good meal and in bed.

 

Thursday. We wake up with the day. As expected the humidity is really high, it's not for nothing that the grass is so green under the tent! Zélie, Solal and Céline slept quietly while Adrien and Camille went to look for the first rays of the sun which rises above the lake, visible since the road. The second rays of sun give a hand to the stove which burns under the bowl of tea, the breakfast is prepared and we warm up, too. We must not be in a hurry, the kick-off of our first turns of pedals is done around 10:30 am... The road begins by going down this morning, two laces which overhang the western end of the expanse of water. The view is to die for, with the golden light of the morning and the islands standing out from the steep slopes that plunge into the lake. Supernatural awakening. We arrive at the small city of Virpazar, at the edge of the lake, where we fill up with food for the day. It is still early to be loaded and there seems to be other villages on our road but this one is written a little bigger on the map and it has already not allures of metropolis, then we assure our backs. And we go up in front of our descent of the morning. 

 

The road is marked out as a cycle track, connecting Virpazar and Ctkla (still no typing error). It is not much wider than a two-way bicycle lane and little frequented, we are really quiet. The slope, on the other hand, does not leave us any respite: we spend the 3/4 of the morning to climb the 8% of this balcony with view (for those who feel a little lost, 8% it is even less than the impressive 12% of uses in Croatia, it remains a rise where we take our time eh?) At the top, Zélie and Camille who are closing the march have the eye attracted by a broken blue panel with written "Voda": a concrete well is hidden in the undergrowth, a simple plastic bottle is used as bucket! Improbable discovery... Picnic with the sight at our feet, we fill big vraps with chickweights, peanuts, Ajvar (aaah bah yeah to know what it is is necessary to read the tickets of before hein) and of the fresh cheese, it is a sacred combination of picnic that blew to us Solal and Céline and which had already made its proofs on the port of Rab, in Croatia (same hein, is necessary to be attentive for if you do not see where that can well be!) Small nap for some and we leave!

 

Not for long in reality: a second then appears on the left at the end of 200 meters and we decide to filter the water to fill to the max all our reserves. And that makes a lot of water! With the stocks of the two new roommates we go up well to 25 Liters so that asks for a little time... We embraye on a bit of washing and, one hour later we leave again! Adrien notices very precisely, by pointing out our place of picnic still visible, that in almost 2:30 we did not advance so much... It is not very serious, the place does not give us desire to flee, on the contrary!

 

After a small hour of ascent, we arrive at the pass of Livari. The view is still breathtaking, and the light of the end of the day brings out the shadows and reliefs. It is the hour to find a place where to stop! We take a track almost at random, under big chestnut trees. Adrien makes the soft eyes to the pilot of a small tractor and returns with the pockets filled with chestnuts, for the biggest happiness of Zélie. We unearth in the middle of ferns burned by the summer, a ground of soccer to the abandonment which will make a super camping for our two tents. The can of chickweights of noon is transformed into stove to chestnuts in three blows of forest (yes, we have a forest of 7mm, we never know ok?) between the hands of Zélie. The wood stoves give an air of gypsy camp to our bivouac to 5, it is crazy as the yellow light of a wood fire can be comforting.

 

Solal, who is equipped with an odometer, asks us the fateful question around the fire: "in your opinion, how many kilometers today? The bets are flying, and ... 28. Yes 28. Half an Italian morning was enough to put us down all 5 of us. We expected it a little bit but it's funny to see that our rhythm can be so variable!

 

Friday. It is today that we should cross our second border out of EU and enter in Albania. We cross the small mountains in which winds the paradisiac road which guides us for the 3rd consecutive day. The forests of chestnut trees (very well maintained, to facilitate the collection of the fruits) follow one another, interspersed with garigues more cleared and small villages. It is in one of them that we meet again this unusual family, with their two children and a trailer, who have been offered breakfast by a kind local grandmother. This same lady insists so that we take a photo of her in the middle of our bikes, as amazed by such a concentration of bicycles in front of her house. We go up a small pass, then we switch side sea, by leaving the lake and its points of view of any beauty behind us. The descent on Vladimir is perilous, the quality of the road is more than variable. In the distance, we hear our first muesine calling to the prayer, small awareness of the change of culture which takes place with the kilometers. At the bottom, we try to make a full of race and water of the village which carries its first name of man. For the food we have what it is necessary, the mini-market is equipped, but for the water it is the beginning of the zone of doubt. The bar of opposite informs us that the water of the network is not drinkable and we filter what to fill our gourds. We know it: in Albania the water is not drinkable and to avoid buying bottles we will have to systematically filter all what we want to drink. 

 

Small picnic before crossing the border, the last one in Montenegro. And then passage to the customs, where Zélie tries a timid "would it be possible to have the stamp on our passports please ? And where the hurried customs officer makes her understand that he has more important things to deal with in the minute... So much the worse for this time! 

 

So we are in Albania. Finally. This country, we had located it on the map by saying to ourselves "you see I think that when we will be there, well we will be sacrement disoriented already...". It seemed to us already far away, so different, the first country where Islam partially takes the lead over Christianity, where the standard of living is so incomparable with ours. Also one of those where we had been described a people so welcoming and generous, with easy contact. 

 

It does not fail in any case. Two kilometers after the border, crossing the first village, the signs of this grandmother's arms working a well-stocked vegetable garden do not deceive us: we must approach the fence. She also approaches, her hands loaded with mandarins and followed by her granddaughter (certainly) to whom she tells to go and get some more. The goods are maliciously slipped under the fence (because from the top of its metre 40 to pass them above is not conceivable...) we separate with big smiles across the faces, a little frustrated to know how to say thank you yet in Albanian. We make ourselves understood by three gestures, the joined hands and a small movement of head, a hand flat on the heart, the head which inclines on the side, the eyes which are folded. The rest remains consistent: each car we pass claxons us and a hand comes out of the window waving. A horde of children out of the school perhaps crosses us on their bicycles and we clap our hands as two teams of sportsmen greet each other. The "Hello how are you ?!" "Where from ??" "Albania beautiful ??" are coming and it becomes seriously imperative to know how to pedal with only one hand to be able to answer the signs that are addressed to us. Incredible. In one hour we have the feeling to have had with the people of this place more contact than with all the people crossed on the road. 

 

We find a bivouac at the end of a track, a little apart from the village of Oblikë. This evening it is training on wood sculpture, with for first objective a wooden spoon. Zélie, Solal and Adrien spend a good part of the night there while Céline and Camille snooze in the tents. 

Saturday

 On the road for Shkodër, our first big Albanian city. We are not disappointed, for the blow we are at the other end of the world, that swarms in all the directions. Vendors of all kinds litter the edge of the road which makes us enter the city. Cars parked on the road, bicycles, three-wheeled vehicles, often against the grain, trenches in the road, force us to drive slowly and we soak up this oriental atmosphere! A mission: to find sims cards to recover the network and to reassure the moms :) 

We withdraw Lekë the local currency (117.99 Lekë = 1€). After a full at the market, Byreks (here that is written like that), we take again the road. 

While we look for a place for the picnic, and that for the moment all that we saw it is not ouf. Adrien in head of pack sees two bags disappearing behind a car, in front of a small cute café, they are two Swiss-Germans who are on the return journey, and who thought of eating there by taking a coffee. Never mind, we settle down. The small gentleman owner of this bar, bring us closer to the tables, brings us and brings back napkins, cutlery, fresh water (we did not all drink it, at the risk of a poisoned gift, but to this day the stomachs resisted to this test). This gentleman even calls his daughter, in video of course, who speaks English to be sure that we do not miss anything, decidedly here we realize that the hospitality takes another dimension. The two travelers indicate us their place of bivouac of the day before, at the edge of the river, too well apparently to 35km of there, it is perfect we aim it. The afternoon it goes, these big flat expanses do not give us desire to linger, we continue to trigger on our passage of "hello" "how are you?" "Where do you come from? " "heeee tourists!!". To some kilometers of the place of bivouac, we are hailed by Arben who invites us to take a coffee in the building in front of us. It is in fact a small bar, three locals are inside, our arrival arouses the curiosity. We understand as well as we can that one of them is married to a Frenchwoman. We begin a discussion with Arben, all 3 around a local beer the Tirana, Solal and Céline opt for a coffee. Every sentence is punctuated of "Albania no problem" and then Arben repeats "we do not know" with his accent to cut in the knife we laugh. The beer rising, the stock of English vocabulary of Arben being exhausted, the language of the signs takes the top accompanied by sound effects. Zélie and Camille try to explain that we have to go, we have to pedal (mouliné of arms), because we are tired (indicates thighs + couik) to go to bed (two hands under the head). We exchange a number in case we would like to go to party in the inn to 10km, "we do not know":)! It is a little late and we cook, slightly joyful, but fortunately we have a place of bivouac all cooked found by our Swiss-German women. But it is the disillusionment, the indicated GPS point is at the edge of the road, it is nase is going to be necessary to seek. We take a decrepit bridge, which brings us on a big road, whaaa that is going to be hot this evening... Camille ends up finding us a piece of clearing in the bed of the big river, that will go because we can not stand it anymore. But the place is still in the top 5 of the worst bivouacs. The guys get down to the cooking of the couscous! Zélie find an apartment in Tirana where we would like to spend some days to rest, we are demanding it is necessary to be able to put the bikes in a safe place, a washing machine, 5 places: we find the place which we need! We are going to lie down history to leave as soon as possible tomorrow morning this place!

 

Sunday

 It is left direction Tirana, 60km separates us from our accommodation, we have for objective to be there for 1 p.m., it is necessary to roll. Our road passes under a bridge of freeway, when we approach it more and more cars are parked in all the directions, people cross the road anywhere, but what it occurs here? And there a spectacle out of standard offers itself to us, under this bridge, on the road, it is the market. Chickens, live pigs in cages or just with their legs tied, we ride at a pace, and then there are everything from tablecloths on the ground, from the bathroom faucet to the Bosch drill, from the generator to the disassembled computer hard drives, transistors, watches, vegetables, dishes, shoes and everything else you can imagine. We could even change bikes if we wanted. Here we are the only tourists, it whispers behind us "tourists", but always smiling! 

And endiamo we attack the big dishes, we recover our Italian rhythm, we advance. Small pause clementines croissants and that sets out again. We arrive to Tirana, we zigzag in the mazes of this city and at 1 pm we arrive exhausted, hungry, Mustafa Demiri street. The apartment is perfect and is going to welcome us for these next 3 days. We are going to be able to rest, that makes 1 month and half that we did not settle so long in the same place!