Bikeal Pékin

*English below*

 

Après un petit mois en Grèce on est contents de passer enfin la frontière Turque. Ça y est on est en Turquie, 3 mois pour y aller, 3 mois pour visiter et puis il nous restera 3 mois pour rentrer :) on vous livre nos premières impressions de cet immense pays qui a tant éveillé notre curiosité !

Lundi 5 décembre. Le vent a soufflé cette nuit et malgré notre super abris devant la plage, le sommeil de chacun a été mouvementé.

La journée ne s'annonce pas la plus belle du voyage avec au programme de nombreux kilomètres le long de l'autoroute... On se met alors en "mode Italie" les un derrière les autres et on avance sur cette portion bordée de carrières. On croise de nombreux camions qui transportent d'énormes blocs de marbres, c'est vraiment impressionnant. Le midi on s'arrête dans un village quasiment désert avant de partir rejoindre les plaines agricoles. Dit comme ça, ne donne pas forcément envie, et effectivement ce n'est vraiment pas très beau... On commence surtout sérieusement à se demander où est ce qu'on va pouvoir passer la nuit. Les nombreuses chapelles Grec laissent de la place petit à petit à quelques mosquées. La zone dans laquelle on se trouve a une histoire très compliquée à cause des conflits entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie, et cela se ressent dans le comportement des gens. On a alors l'idée de passer la nuit dans un café (ne vous inquiétez pas on a gardé notre tente mais depuis que l'on a goûté au confort du logement en dur c'est compliqué de revenir en arrière). On essaye alors une première fois sans succès dans un petit café market qui nous envoie 3 km plus loin dans un autre café. Mais la encore on comprends assez rapidement que ça ne va pas être possible. On continue alors notre route vers le prochain village où l'on avait repéré quelques chapelles. Mais Laura et Zélie ne se démontent pas et retentent leur chance dans le troquet du village. Au départ il accepte de nous laisser dormir sur sa terrasse, mais par empathie il finira par nous laisser les clefs de son bistrot pour la nuit. Il commence à faire froid dehors et le fait de rentrer dans cette pièce chauffée a un effet soporifique quasiment instantané. On échange tant bien que mal avec un des hommes présents dans le bistrot qui nous raconte sa vie de marin à sillonner les mers du monde à bord de pétroliers (oui là je romance un petit peu on a juste compris qu'il travaillait sur un tanker). Et oui une fois de plus il n'y a que des hommes dans la salle...
Le barman qui ne parle absolument pas anglais vient ensuite à notre rencontre pour nous proposer grâce à son traducteur de prendre une douche chez lui après son service. Laura et Zélie qui avaient déjà fait un brin de toilette dans les sanitaires, restent dans le bar après manger alors que Adrien et Camille prennent leurs affaires. On sort, et on voit qu'il monte dans sa voiture, on échange un rapide regard puis on s'enfile à l'arrière de cette voiture. Et oui après quasiment 3 mois on a fauté, on a fait 5 minutes de voiture. C'est impressionnant de voir la générosité de ce gars qui nous a fait rentré chez lui sans même chercher à nous pauser d'avantages de questions. Après une bonne douche et avoir décliné son offre de film en sa compagnie il nous reconduit jusqu'au bar où l'on retrouve les filles. De la chacun attend que le bar se vide en écrivant ou en faisant des petits bricolages. Avant de partir le patron remet une bûche dans le poêle et nous annonce qu'il faudra avoir tout rangé pour 7h demain matin. On se couche alors rapidement pour essayer de rattraper la nuit de la veille.

Mardi 6 décembre. Il fait nuit quand le réveil sonne, ça faisait bien longtemps que l'on ne s'était pas infligé ça. On commande chacun une boisson chaude pour le petit déjeuner, juste le temps d'avaler tout ça et de faire une photo avec Yanis que l'on se retrouve de nouveau sur la route, et de bonne heure.

Ce matin on a un monastère au bord de l'eau en ligne de mire. Il y a quelques jours nous étions au milieu des monastère des météores les popes des montagnes, et aujourd'hui nous sommes au milieu de l'eau avec les popes de l'eau. L'ambiance est mystique nous sommes le jour de la St Nicolas et des chants liturgiques accompagnent notre visite.

En sortant Zélie et Camille perdent la raison et achètent pour 10 euros de beignets et de loucum, promis on les mangeras avec parcimonie, ou pas...
On repart sur cette bande de terre entre mer, lac et marécage, au bord de la route on s'arrête discuter avec un doctorant qui recense les oiseaux migrateurs. On mange une vingtaines de kilomètres plus loin dans un petit kiosque avec vue sur mer d'un côté et sur les flamands rose de l'autre.

On quitte la mer pour rejoindre la plaine et les champs de coton, la route est rectiligne, chacun avance à son rythme. Alors qu'Adrien avait une envie pressante, Camille et Zélie (les deux gardiens du Pq) se trouvent trop loin... Il a alors du tester l'efficacité du coton Grec. Après experience il nous assure que c'est bien mieux que le rododindron de chez nous. La première chapelle est fermée, on continue notre route jusqu'à un vrai havre de paix. Une autre petite chapelle au milieu d'une clairière un peu à l'écart d'un village, il y a des canapés de l'eau et même l'électricité.

Nous sommes partis tôt ce matin, il est donc à peine 15h, les deux garçons en profitent pour faire une sieste pendant que Laura et Zélie partent faire quelques emplettes en ville. Ce soir c'est cheese Naan, châtaignes au feu de bois et comportée de légumes. La pluie écourte un peu la cérémonie de la tisane, mais nous sommes tous fatigués et contents de pouvoir nous allonger.

Mercredi 7 décembre. On émerge lentement, le confort des chapelles grecques nous avait presque manqué après 3 nuits de sevrage. Le thé chauffe, et une heure et demie plus tard on est partis. Sous la pluie fine type crachin breton qui nous tiendra bonne compagnie pour les jours qui suivent. L'objectif du jour est de dépasser la ville grecque d'Alexandroupolis pour se rapprocher au maximum de la frontière à passer le lendemain. Laura a aussi entendu parler de sources thermales dans le coin, peut-être qu'on se réchauffera dedans ce soir, qui sait ? L'expérience de la dernière fois n'avait déplu à personne et cette motivation nous aide à garder le sourire. Au bout de quelques heures le ciel se redégage et on profite même d'un timide rayon de soleil de temps à autre. On ne sait plus comment s'habiller : il pleut toutes les 20 minutes mais lorsque ça s'arrête et que le soleil revient la gore-tex est clairement de trop... Ça force une série de pauses qui finalement sont assez bienvenues ! À l'approche d'Alexandroupolis, on se trouve un coin de plage pour manger devant la mer, conscients qu'ensuite notre route s'en éloigne pour plusieurs jours au moins.

Après avoir englouti deux pots de hummus et déniché quelques jolis cailloux au bord de l'eau, on se remet en selle avec en tête une pause café au centre de notre dernière grande ville grecque. On s'attable, Camille passe la commande, les habitudes s'installent : deux cafés grecques avec un peu de sucre (un simple, un double), et deux doubles Cappuccino non sucrés mais équipé d'une dosette de sucre pour doser soi-même. Il faut dire que nos heures de repos pluvieuses à Thessalonique ont forcé les occasions de mieux se connaître aux tables des différents cafés...

Zélie et Laura profitent de ce contact avec les locaux pour se renseigner sur les potentielles sources chaudes : une des serveuses connait, mais dit que c'est fermé pour travaux et l'autre n'en a jamais entendu parler. C'est mauvais signe... 
On ne change pas de cap pour autant, ayant repéré une petite chapelle pour la nuit juste à côté des sources (chaudes ?). L'heure a bien tourné et le jour décline peu à peu. Sur les petites routes qui mènent à notre refuge de ce soir, on se sert pour la première fois de nos éclairages avant ! Il est 17h quand on arrive enfin à destination, l'endroit est parfait : la chapelle est bien assez grande pour nous accueillir tous les 4 et la rivière fera une douche efficace. Seul bémol : l'eau chaude n'est pas au rendez-vous. On s'en passera, depuis presque 2 jours il s'est mit à faire vraiment doux à nouveau et il n'est pas si difficile de se réchauffer une fois propre. Ce soir : risotto à la butternut. 

Jeudi 8 décembre. Réveil sous la pluie. Cette fois on a passé le stade de la fine bruine, ce sont bel et bien des gouttes. On se prépare, un peu à l'étroit sous le petit porche de la chapelle avant de se résigner à aller tremper nos vêtements et de s'en aller en direction de la frontière Turque.

Fallait bien dépenser les euros !

Malgré la météo l'ambiance est bonne, l'idée de rejoindre enfin la Turquie nous émerveille tous les 4 et c'est à peine si on remarque que la pluie a finit par s'arrêter. Le ciel, comme la veille, se dégage et laisse filtrer plus de lumière.

Les lignes droites se succèdent dans un paysage difficile à apprécier, avant d'apercevoir au loin un immense drapeau rouge floqué en blanc d'une grande lune et d'une petite étoile : la Turquie ! On se fraye un chemin entre les poids lourds à l'arrêt pour accéder au premier post de douane : sortie de la Grèce OK. Puis la route traverse un long no-man's-land, avant de grimper sur un immense pont. Au milieu, deux guérites se font face, les soldats qui les gardent ne sont pas vétus des mêmes uniformes, on comprend facilement que c'est ici que l'on franchit la ligne qui marque cette frontière. Deuxième no-man's-land puis un second passage de douane, turque cette fois. Un douanier s'approche et montre nos sacoches en prononçant quelques mots de turque : il veut qu'on ouvre. Tout ? Oui tout. Une à une on vide nos sacoches, on ouvre les sacs suspects qui se cachent encore dedans, attendant le "tamam" suivit du coup de menton en direction du contenant suivant. Une fois certain que notre linge sale et nos réserves de pâtes sont habilités à entrer en Turquie et que nous ne représentons pas une menace, nos passeports sont tamponnés et les terres Turques toutes à nous pour les prochains 90 jours (temps de séjour autorisé sans visa, pour les touristes, sur 6 mois glissants).

On rejoint la petite ville d'Ipsala pour un picnic en face de l'université locale (pas de quoi faire changer de cap trois étudiants en césure, l'endroit n'est que peu ravissant...), puis on repart pour une quinzaine de kilomètres jusqu'à Sultan. À l'entrée du village, une station service. On s'y arrête pour faire le plein (le réchaud, pas les vélos) et demander où on peut passer la nuit. Les paysages alentours ne sont vraiment pas propices au bivouac, les cultures labourées s'étendent à perte de vue et le temps est plus que maussade. Après plusieurs minutes d'incompréhension, Hassan Hussein nous ouvre gracieusement l'étage de son bâtiment, une maison abandonnée depuis longtemps mais dans laquelle on sera à l'abris. Seule condition, nous dit-il : on ne doit pas nous voir traîner devant la station service pendant la soirée et la nuit, les voisins pourraient parler et nuire à sa réputation. On n'avait pas prévu de glander dans le froid alors on accepte sans hésiter, une des pièces est même tapissée de lino au sol, on sera mieux que sur le carrelage !

Vendredi 9 décembre. " Les gars, les gars il est 7h30 ! " c'est Laura qui nous sort doucement du sommeil, on se rend compte que l'on avait oublié de mettre le réveil. Ah on est déjà en retard et on a pas encore commencé cette journée à rallonge : 106 km nous séparent de Lüleburgaz ! On accélère notre arrivée dans cette petite ville car Laura nous a parlé de la "Bike Academy", on sait pas trop ce que c'est mais le mec qui gère ça a l'air super sympa et on a hâte de découvrir le lieu. On est en train de repaqueter les vélos, lorsque Hassan-Hussein débarque téléphone à la main, il cherche visiblement à parler à quelqu'un. Camille est encore là-haut en train de finir de ranger, Adrien et Laura sont vers les vélos, Zélie qui passe par là se dirige vers lui. Il regarde ses pieds, attend bien 2 minutes complètes avant de daigner montre son téléphone, "j'ai acheté des beignets, venez !". Bon ben c'était pas si compliqué, on se retrouve tous dans ce petit bureau, à engloutir des beignets ( alors que le porridge et les tartines comblent déjà nos estomacs), et boire du jus de pêche en briquettes ! Il ne parle pas Anglais et nous pas Turc c'est donc son téléphone qui nous sert de traducteur. On finit enfin par se mettre en route, les garçons enthousiasmés par cette rencontre découvrent alors que Laura et Zélie n'ont vraiment pas vécu les choses de la même manière, on ne leur a pas adressé la parole, on ne les a pas regardé dans les yeux, elles repartent plutôt avec un goût amer. Ces sensations sont alors confirmées par Camille qui après avoir donné son contact pour récupérer les photos nous apprend que Hassan-Hussein ne lui a demandé que le sien et celui d'Adrien...
Premier contact avec la Turquie, plutôt mitigé, on le savait, mais là on le vit en vrai. Les gens sont accueillants, mais on ne vit pas tous les mêmes rencontres !

En route, direction Uzunköprü ( à vos souhaits), on avance sur les longues lignes droites à travers les plaines agricoles. " Ça m'oppresse tout ce plat, cette horizon sans montagnes !".
12h : on a parcourut 45km pour atteindre cette ville ( vous comprendrez que je ne réécrive pas ces lettres ^^). Efficace : repas midi, carte sim, cash money ! On pose les vélos en vrac devant la banque, pendant que Laura et Zélie papotaient en veillant dessus, un homme en costard sort ( ça y est il va nous demander d'enlever les vélos, ça fait trop vagabonds devant sa banque...), mais les apparences sont trompeuses, il parlent un peu anglais et il vient assouvir sa curiosité. Il nous proposent même un petit thé dans son bureau, ça rentre pas dans le timing on décline son offre. Quelques minutes plus tard, une femme sort de la banque avec un plateau de çay ( thé noir local servi dans un verre, ince Belli), on boit notre thé dans la rue, l'appel à la prière en fond sonore, là on y est !

On se remet en route vers 13h, Camille a dégoté des Pide pour midi, Zélie et Adrien ont acqui une carte sim (on sait pas trop de combien de GB, c'est un peu une carte mystère !), mais alors le cash c'est échec mission, les 10% de commission ont bien refroidi les troupes, on trouvera ailleurs ! On roule encore un bon moment histoire d'avoir fait la moitié avant de manger. Adrien et Zélie en profitent pour repenser le système de santé français, et puis celui de l'éducation aussi tant qu'on y est, pourquoi pas un service citoyen ? Enfin bref il est 14h lorsque l'on entre dans un café typique, empli de locaux (exclusivement des hommes). On nous sert 4 çay, on peut pique-niquer au chaud et au sec ! " Euh mais attendez on a pas retiré, on a pas de Lyra !" On est troooop nuls, comment on fait ? Heureusement Laura a 30 LT qu'une amie lui a données avant de partir, on peut même se permettre une deuxième tourne à "on LT" (10LT, soit 0,50€ les 4 thés). On se remet en selle sous la pluie, il nous reste encore du chemin. Là on doit tourner à gauche, mais à gauche c'est une piste boueuse, d'après la carte on a vraiment pas le choix si on veut aller à Lüleburgaz, après on peut changer de destination mais c'est pas le but. Va pour 3km de piste, sous la pluie, on s'enfonce plus ou moins, on glisse, on danse presque avec nos vélos sur un ventriglisse géant.

Au bout du compte on s'en sort, Adrien passe 5 bonnes minutes à débloquer sa roue "coincée par la boue accumulée dans celui qui doit la garder" (le garde boue quoi), faut dire qu'il avait aussi laissé la ficelle qui bloque son frein, il n'y avait pas que la boue, le problème venait d'entre la selle et le guidon ! Aller on rejoint la grosse route histoire d'arriver avant la nuit. Mais la grosse ben elle est vraiment grosse, deux fois deux voies séparées d'un terre-plein central, des camions lancés à vive allure. Quelle est la différence entre une bande d'arrêt d'urgence et un piste cyclable ? L'utilisation qu'on en fait ! Allumage des lampes et Vamos ! On arrive enfin à la BIKE AKADEMY il fait nuit, on ressemble plus à des dalmatiens qu'à des cyclistes.

La sécurité nous ouvre les portes du temple du vélo, on ne sait pas encore bien où l'on a atterri mais une chose est sûre on est pas les premiers cyclotouristes à mettre un pied ici. Une bonne douche chaude, des pâtes et au lit ! 

Samedi 10 décembre. Lent réveil au chaud, on est tranquille bile aujourd'hui ! Camille et Adrien vont chercher le petit-déj pendant que Laura et Zélie s'attellent à une petite session gainage sous l'oeil hilare de Inanç qui propose d'appeler une ambulance ! On fait alors la connaissance de cet homme qui fait vivre le lieu : Inanç. Son one man show du petit-déjeuner nous permettra d'en apprendre plus sur les traditions turcs ainsi que sur l'histoire de l'endroit où l'on se trouve. La municipalité de Lüleburgaz a réuni des fonds pour créer un lieu de rencontres sociales et sportives. Fondée en 2016 la football académie est la première à avoir vu le jour à Lüleburgaz, car comme dans de nombreux pays le foot a une place centrale en Turquie ! La seconde est la woman academy, fondée en 2017 pour permettre aux femmes de se rencontrer, et de s'émanciper, elle contient une salle de conférence, des logements d'accueil pour que les femmes puissent échapper à l'emprise de leur mari. En 2018 c'est la bike academy qui est construite avec une piste cyclable, un système de prêt de vélos, des ateliers de réparation, des ateliers pour les enfants, et un lieu d'accueil des voyageurs à vélo !!! Ensuite c'est la food academy qui voit le jour en 2019, où se dérouleront des cours de cuisine qualifiants, ainsi que la délivrance de plateaux repas gratuits pour les plus démunis. Après c'est un peu parti en cacahuète, en 2020 ils ont fondés la remote control car academy :)
Nous sommes tellement émerveillés par cet endroit, il en faut dans toutes les villes du monde ! Mais Inanç nous narre sa réalité, il est déçu car tant d'argent a été investi mais le lieu ne vit pas, il n'y a pas de conférences, les logements pour les femmes n'ont jamais été occupés, personne ne vient emprunter les vélos ou au cours de cuisine... c'est de la poudre aux yeux pour faire beau. Inanç : "si je n'étais pas là il y aurait juste un jardinier qui entretiendrait les parterres de fleurs, mais personne dans les locaux !".
Ah mais la tradition du café Turc faut que je vous raconte ça nous lance Inanç, on est là tous les 4 autour de la table du petit-déjeuner, ainsi qu'un couple catalans (qui au passage ont un super van !!), pendant qu'Adrien enchaîne les tournées de pancake, on en apprend plus sur l'histoire du café Turc. Lorsque des pères décident de marier leurs enfants, les familles se rencontrent. La future (ou non) mariée doit préparer un café à son promis. Si elle ne veut pas se marier avec lui elle ajoute du sel et du poivre noir pour le faire comprendre subtilement au garçon. Celui ci le fait alors savoir à ses parents et toute la famille SE CASSE DE LA, WALAH C'EST CHAUD LA MARIEE ELLE VEUT PAS DE MOI ! Lorsque le petit dej fût terminé, on est parti mettre un BON coup de polis?h aux vélos ! On était là, pieds nus sur l'asphalte à frotter nos cassettes, dans un bled perdu de la Turquie... on a même pu les sécher au compresseur ! C'est vraiment l'endroit rêvé d'un cyclotouriste ! On a partagé un plat de pâtes à 17h avec Inanç après avoir étendu la 3ème lessive de la journée. Une journée décalée dans les horaires, dans les modes de vies, en tout points mais tellement riche !

Dimanche 11 décembre. C'est le jour de repos de Inanç, alors on a prévu de visiter un peu cette bourgade. Découverte des cafés. Recherche de moins de 10% de change, et on a pas trouvé, Camille s'est juste fait arnaquer ! On finit la soirée dans le seul bar qui vend de l'alcool de cette ville.
On vous laisse parce que l'on devient MAVI ! (Ça veut dire bleu pour ceux qui n'ont pas vécu 2 ans ici :)). 

 

*English*

Monday 05/12

 

The wind blew last night and in spite of our great shelter in front of the beach, the sleep of everyone was eventful. The day does not look like the most beautiful of the trip with the program of numerous kilometers along the highway... We put ourselves then in "Italy mode" the one behind the others and we advance on this portion bordered of quarries. We cross many trucks which transport enormous blocks of marbles, it is really impressiv

At noon we stop in a village almost deserted before leaving to join the agricultural plains. Said like that, does not give necessarily desire, and indeed it is not really very beautiful... And especially we begin seriously to wonder where is what we are going to be able to spend the night. The numerous Greek chapels leave place little by little to some mosque. The zone in which we are in a very complicated history because of the conflict between Greece, Bulgaria and Turkey, and that is felt in the behavior of people. We have then the idea to spend the night in a café (don't worry we kept our tent but since we tasted the comfort of the accommodation in hard it is complicated to go back). We try then a first time without success in a small market café which sends us 3 km farther in another café. But still we understand rather quickly that that is not going to be possible. We continue then our road towards the next village where we had spotted some chapels. But Laura and Zélie don't give up and try again their chance in the bar of the village. At the beginning he agrees to let us sleep on his terrace, but by empathy he will end up leaving us the keys of his bistro for the night. It begins to be cold outside and the fact of entering in this heated room has an almost instantaneous soporific effect. We exchange as well as we can with one of the men present in the bistro who tell us his life of sailor to furrow the seas of the world on board of oil tankers (yes there I romance a little bit we just understood that he worked on a tanker). And yes once again there are only men in the room..

The bartender who does not speak English at all then comes to meet us to propose us thanks to his translator to take a shower at his place after his service. Laura and Zélie who had already made a bit of toilet in the toilets, remain in the bar after eating while Adrien and Camille take their business

We go out, and we see that he goes up in his car, we exchange a quick glance then we slip into the back of this car. And yes after almost 3 months we made a mistake, we made 5 minutes of car. It is impressive to see the generosity of this guy who made us returned at home without even trying to pauser us of advantages of questions. After a good shower and to have declined his offer of film in his company he drives us back to the bar where we find the girls. Of the each one waits that the bar empties itself by writing or by making small handicrafts. Before leaving the owner puts back a log in the stove and announces us that it will be necessary to have everything tidied up for 7 am tomorrow. We go to bed then quickly to try to catch up the night of the day before

 

Tuesday 06/

 

It is dark when the alarm clock rings, that made a long time that we had not inflicted that. We order each one a hot drink for the breakfast, just the time to swallow all that and to make a photo with yanis that we find ourselves again on the road, and early. This morning we have a monastery at the edge of the water in line of sigh

A few days ago we were in the middle of the monastery of the meteors the popes of the mountains, and today we are in the middle of the water with the popes of the water. The atmosphere is mystical, it is St. Nicholas' day and liturgical songs accompany our visit. While leaving Zélie and Camille lose the reason and buy for 10 euros of doughnuts and loucum, promised we will eat them with parsimony, or not..

We leave on this strip of land between sea lake and swamp, at the edge of the road we stop to discuss with a PhD student who counts the migratory birds. We eat about twenty kilometers farther in a small kiosk with sight on sea on a side and on pink flamingos of the other

We leave the sea to join the plain and the fields of cottons, the road is rectilinear, each one advances at its rhythm. Whereas Adrien had a pressing desire, Camille and Zélie (the two guards of the Pq) being too far... He then had to test the efficiency of the Greek cotton. After experience he assures us that it is much better than the rododindron of our house

 After a first closed chapel we continue our road until a true haven of peace. Another small chapel in the middle of a clearing a little apart from a village, there are sofas of water and even electricity. We left early this morning, so it's barely 3pm, the two boys took the opportunity to have a nap while Laura and Zélie went shopping in town. Tonight it's cheese Naan, chestnut on the wood fire and vegetables. The rain shortens a little the ceremony of the herbal tea, but we are all tired and happy to be able to lie down

 

 Wednesday 07/12

We emerge slowly, the comfort of the Greek chapels had almost missed us after 3 nights of weaning. The tea heats, and one hour and half later we left. Under the fine rain type Breton drizzle which will hold us good company for the days which follow. The objective of the day is to pass the Greek city of Alexandroupolis to get closer to the border to be crossed the next day. Laura also heard about thermal springs in the area, maybe we will warm up in them tonight, who knows? The experience of the last time had not displeased anybody and this motivation helps us to keep the smile. At the end of some hours the sky becomes again clear and we even benefit from a timid ray of sun from time to time. We do not know how to dress any more: it rains every 20 minutes but when that stops and that the sun returns the gore-tex is clearly of too much... That forces a series of pauses which finally are rather welcome! At the approach of Alexandroupolis, we find a corner of beach to eat in front of the sea, conscious that then our road moves away from it for several days at least. After having swallowed two pots of hummus and unearthed some pretty stones at the edge of the water, we get back in the saddle with in mind a coffee break in the center of our last big Greek city. We sit down, Camille places the order, the habits settle: two Greek coffees with a little sugar (a simple, a double), and two double Cappuccino not sweetened but equipped with a pod of sugar to dose itself. It must be said that our rainy hours of rest in Thessaloniki have forced the opportunities to know each other better at the tables of the different cafés..

Zélie and Laura take advantage of this contact with the locals to get information about the potential hot springs: one of the waitresses knows, but says that it is closed for works and the other one has never heard about it. It is bad sign...

We do not change course for as much, having located a small chapel for the night just next to the sources (hot?). The hour turned well and the day declines little by little. On the small roads which lead to our refuge of this evening, we use for the first time our lights before! It is 5 p.m. when we arrive finally at destination, the place is perfect: the chapel is quite big enough to welcome us all 3 and the river will make an effective shower. The only drawback: the hot water is not there. We will do without it, since almost 2 days it began to make really soft again and it is not so difficult to warm up once clean. Tonight: risotto with butternut.

 

Thursday. Wake up under the rain. This time we passed the stage of the fine drizzle, they are well and truly drops. We get ready, a little cramped under the small porch of the chapel before resigning ourselves to go to soak our clothes and to leave in direction of the Turkish border. In spite of the weather the atmosphere is good, the idea to join finally Turkey amazes us all 4 and it is hardly if we notice that the rain finally stopped. The sky, as the day before, clears and lets filter more light. The straight lines follow one another in a landscape difficult to appreciate, before seeing in the distance a huge red flag flocked in white of a big moon and a small star: Turkey! We make our way between the heavy lorries to the stop to reach the first post of customs: exit of Greece OK. Then the road crosses a long no-man's-land, before climbing on a huge bridge. In the middle, two sentry boxes face each other, the soldiers who guard them are not dressed in the same uniforms, we easily understand that it is here that we cross the line which marks this border. Second no-man's-land then a second passage of customs, Turkish this time. A customs officer approaches and shows our bags by pronouncing some words of Turkish: he wants that we open. All of it? Yes everything. One by one we empty our bags, we open the suspicious bags which are still hidden inside, waiting for the "tamam" followed by the blow of chin in direction of the following container. Once certain that our dirty linen and our reserves of pasta are authorized to enter Turkey and that we do not represent a threat, our passports are stamped and the Turkish lands all to us for the next 90 days (authorized time of stay without visa, for the tourists, on 6 months sliding)

 

We join the small city of Ipsala for a picnic in front of the local university (not enough to make change of course three students in caesura, the place is only little charming...), then we leave for about fifteen kilometers until Sultan. At the entrance of the village, a gas station. We stop there to fill up (the stove, not the bikes) and ask where we can spend the night. The surrounding landscapes are really not favourable to the bivouac, the ploughed cultures extend as far as the eye can see and the weather is more than gloomy. After several minutes of incomprehension, Hassan Hussein graciously opens us the floor of his building, a house abandoned for a long time but in which we will be sheltered. The only condition, he tells us: we must not be seen hanging around in front of the gas station during the evening and the night, the neighbors could talk and harm his reputation. We had not planned to hang around in the cold then we accept without hesitation, one of the rooms is even lined with lino on the ground, we shall be better than on the tilin

 

Frida

"Guys, guys it is 7:30 am! "it is Laura who takes us out of the sleep, we realize that we had forgotten to put the alarm clock. Ah we are already late and we did not start yet this long day: 106 km separate us from Lüleburgaz! We accelerate our arrival in this small city because Laura spoke to us about the "Bike Academy", we don't know too much what it is but the guy who manages that seems very nice and we look forward to discover the place. We are in the process of repacking the bikes, when Hassan-Hussein (our host of the service station) arrives telephone in the hand, he looks visibly to speak to somebody. Camille is still up there finishing tidying up, Adrien and Laura are towards the bikes, Zélie who passes by goes towards him. He looks at his feet, waits for 2 full minutes before deigning to show his phone, "I bought doughnuts, come! Well, it was not so complicated, we find ourselves all in this small office, to swallow doughnuts (whereas the porridge and the toasts fill already our stomachs), and to drink peach juice in briquettes! He doesn't speak English and we don't speak Turkish, so his phone is used as a translator. We finally put ourselves on the road, the boys enthusiastic by this meeting discover then that Laura and Zélie did not really live the things in the same way, we did not address them the word, we did not look them in the eyes, they leave rather with a bitter taste. These feelings are then confirmed by Camille who, after having given her contact to get the photos, tells us that Hassan-Hussein only asked her and Adrien's...

First contact with Turkey, rather mitigated, we knew it, but here we live it in real. People are welcoming, but we don't all live the same meetings

On the road, direction Uzunköprü (with your wishes), we advance on the long straight lines through the agricultural plains. "That oppresses me all this flat, this horizon without mountains!

12:00: we covered 45km to reach this city (you will understand that I do not rewrite these letters ^^). Efficient: lunch, sim card, cash money! We put the bikes in bulk in front of the bank, while Laura and Zélie chatted by watching over them, a man in a suit goes out (that's it, he is going to ask us to remove the bikes, that makes too much vagabonds in front of his bank...), but appearances are deceiving, he speaks a little English and he comes to satisfy his curiosity. He even proposes us a small tea in his office, but that does not fit in the timing we decline his offer. A few minutes later, a woman leaves the bank with a tray of çay (local black tea served in a glass, ince Belli), we drink our tea in the street, there we are!

We set out again towards 1 pm, Camille found Pide for noon, Zélie and Adrien acquired a sim card (we don't know too much how many GB, it is a little a mystery card!), but then the cash it is failure mission, the 10% of commission cooled well the troops, we will find elsewhere! We drive again a good moment to have made the half before eating. Adrien and Zélie take the opportunity to rethink the French health system, and then the one of education too, why not a citizen service? Anyway it is 2 pm when we enter in a typical café, full of locals (exclusively men). We are served 4 çay, we can picnic in the warmth and in the dry! "Uh but wait we did not withdraw, we do not have Lyra!" We are troooop suckers, how we make? Fortunately Laura has 30 LT that a friend gave her before leaving, we can even afford a second turn to "on LT" (10LT, that is 0,50€ the 4 teas). We go back in the saddle under the rain, we still have some way to go. There we have to turn to the left, but to the left it is a muddy track, according to the map we have really no choice if we want to go to Lüleburgaz, after we can change destination but it is not the goal. Go for 3km of track, under the rain, we sink more or less, we slide, we almost dance with our bikes on a giant wind-slide.At the end we get out of it, Adrien spends 5 good minutes to unblock his wheel "stuck by the one accumulated in the mudguard", it is necessary to say that he had also left the string which blocks his brake, there was not that the mud, the problem came from between the saddle and the handlebar!

Go we join the big road history to arrive before the night. But the big ben it is really big, two times two lanes separated from a central median, trucks launched at high speed. What is the difference between a hard shoulder and a bike lane? The way it is used! Lighting of the lamps and Vamos! We arrive finally at the BIKE AKADEMY it is night, we look more like dalmatians than cyclists. The security opens us the doors of the temple of the bicycle, we do not know yet well where we landed but a thing is sure we are not the first cyclotourists to put a foot here. A good hot shower, pasta and in bed!

Saturday Slow wake up in the warmth, we are quiet bile today! Camille and Adrien go to look for the breakfast while Laura and Zélie work on a small sheathing session under the hilarious eye of Inanç who proposes to call an ambulance! Then we meet this man who makes live the place: Inanç. His on man show of the breakfast will allow us to learn more about the Turkish traditions as well as about the history of the place where we are. The municipality of Lüleburgaz has raised funds to create a place for social and sports meetings. Founded in 2016 the soccer academy is the first one to be established in Lüleburgaz, because like in many countries soccer has a central place in Turkey! The second is the woman academy, founded in 2017 to allow women to meet, and to emancipate themselves, it contains a conference room, accommodation for women to escape the grip of their husbands. In 2018 it is the bikes academy that is built with a bike path, a bike loan system, repair workshops, workshops for children, and a place to welcome travelers on bikes!!! Then it's the food academy that will be created in 2019, where cooking classes will be held, as well as the delivery of free meals for the most underprivileged. After that it went a bit to hell, in 2020 they founded the remote control car academy :) 

We are so amazed by this place, we need it in every city in the world! But Inanç tells us his reality, he is disappointed because so much money has been invested but the place does not live, there are no conferences, the accommodation for women has never been occupied, nobody comes to borrow the bikes or to the cooking class... it's all smoke and mirrors. Inanç: "if I wasn't here there would just be a gardener who would maintain the flowerbeds, but nobody in the premises!

Ah but the tradition of the Turkish coffee has to be told to you that throws us Inanç, we are there all 4 around the table of the breakfast, as well as a Catalan couple (who by the way have a super van!!), and while Adrien enchaîne the rounds of pancake, we learn more about the history of the Turkish coffee. When fathers decide to marry their children, the families meet. The bride-to-be (or not) has to prepare a coffee for her promised one. If she doesn't want to marry him, she adds salt and black pepper to make the boy understand subtly. The boy then lets his parents know and the whole family GET OUT OF THE WALAH IT'S HOT THE WEDDING DOESN'T WANT ME! 

When the breakfast was finished, one left to put a GOOD blow of polis?h to the bikes! We were there, bare feet on the asphalt to rub our cassettes, in a lost village of Turkey... we could even dry them with the compressor! It is really the dreamed place of a cyclotourist! We shared a dish of dough at 17h with Inanç after having hung the 3rd washing of the day. A day shifted in the schedules, in the ways of life, in all points but so rich!

 

Sunday It is the day of rest of Inanç, then we planned to visit a little this village. Discovery of the cafes. Search of less than 10% of change, and we did not find, Camille was just ripped off! We finish the evening in the only bar which sells alcohol in this city.

We leave you because we become MAVI!