Bikeal Pékin

Attention rupture de rythme ! On s'installe pour la semaine dans ce camping sacrément confort au pied des falaises rouges de Leonidio. On troque nos casques de vélo pour une paire de chaussons d'escalade et redevient familiers avec le frisson de la verticalité, une belle pause dans notre routine à pédale ! On a même finit par se faire des potes au camping, comme quoi la vie de sédentaire a aussi quelques bons côtés !

Lundi: 

Globalement nos jours se déroulent de la même manière, on fait du multi activité c'est chouette : vélo, marche d'approche jusqu'en bas de la falaise, et escalade. 

Aujourd'hui est notre 2 ème jour de grimpe, sur un spot sympa et plus tranquille niveau grimpe que la veille. On réussi à y monter plus tôt pour échapper à la chaleur dès que le soleil sort. 

 Cam a encore bien mal aux pieds dans les chaussons, ils ne lui font pas de cadeau !

Au camping, nous sommes entourés de camping-cars qui jouent au concours de la plus grosse maison roulante. Toujours pas mal d'allemands, d'autrichiens et hollandais. Ils sont tous équipés comme jamais, vélos dernier cri. On commence à être adoptés, ils s'inquiètent même quand on rentre tard le soir. Premier soir où les grillons chantent, et ils s'en donnent à coeur joie. On profite des poêles qu'on a ici pour faire une omelette aux épinards frais. 

Mardi: 

Troisième journée de grimpe, dans un spot avec une belle vue sur Leonidio. On fait de belles voies, et la douleur des pied de Cam diminue petit à petit.

En rentrant, on s'allonge sur le hamac, et là on sombre sans s'y attendre dans deux heures de sieste intenses. S'en suit une baignade pour se réveiller.

Le soir on est allé faire un tour au fameux bar Panjika, LE bar des grimpeurs de Leonidio. C'est un village qui est assez sympa car il y a des parkings où les vans peuvent rester, avec toilettes et douches proches, et ça ne semble pas être dérangeant de se garer quelques jours au pied d'une marche d'approche d'un spot. Malgré que l'on soit pas mal d'étrangers, les locaux restent très souriants et conviviaux. 

 En rentrant on cueille les nèfles d'un des arbres que l'on avait repéré. On en a repéré quatre. En ce moment c'est ventrées de nèfles, car toutes celles qui sont orientées sud sont bien sucrées ! 

Un vent assez fort se lève chaque soir, car les montagnes au pied desquelles nous sommes se réchauffent la journée, et l'eau de la mer est encore bien froide, le contraste crée un bon courant d'air. 

Mercredi : 

Allé aujourd'hui c'est la pause, on laisse les pieds et les doigts tranquille ! On prend le temps de faire des pancakes. Beurre, sel, sucre, citron, tahin, peanut butter, nèfles...des délices.

Le camping se vide, se remplit, se vide, ça tourne bien.

Un tour sur le port pour voir si notre mot y était encore. Envolé sûrement cette nuit. Mais nous y avons rencontré un couple de français sympas. Ils voyagent depuis un an sur leur voilier. Ils nous expliquent que le navire militaire que l'on voyait ce matin au large était un bateau de contrôle tentant de prendre en flagrant délit ce qui se trame à la frontière des eaux grecques et internationales : la Russie donne à boire son pétrole aux bateaux grecs, qui se chargent de les ramener en Europe, par Kalamata. Damien les voit sur son radar , les navires russes étant sous faux pavillons des îles Caïmans entre autre.

Ce soir c'est réunion vidéo avec les copains pour organiser notre prochain évènement à vélo dans le Devoluy (venez voir, ça sera sympa).

Jeudi.

Aujourd'hui on va voir Sabaton, un secteur dont la falaise est orientée sud-est et fait face à la mer. Qui dit est, dit ombre et fraîcheur l'après midi, alors pas de précipitation, on ira après manger. La matinée est consacrée à imiter nos voisins camping-caristes, càd à larver dans le hamac en attendant notre heure et en laissant le soleil nous chauffer les orteils. On se permettra toutefois d'ajouter à ce hobby des plus fantasques une petite heure de guitalele, et notre duo fait son petit effet sur le club des transats. 

À Sabaton, Alicia s'entête dans une voie un peu rude, grimpant dans un rocher tout rouge et bien surplombant, dont les prises ont été marquées par d'innombrables passages de mains couvertes de magnésie : ça tombe bien, on n'a pas la nôtre ! Avec une bonne dose d'huile de coude les difficultés tombent les unes après les autres et c'est la prise du jour !

Le soir on déballe notre matos pour la cuisine dans la halle commune et pour la première fois on n'est pas tous seuls : Hermine et Paul, un couple de français en bicyclette, et Jakomo et Kristina, un couple d'allemands en van se joignent à nous pour boire une bière ou un verre du vin local (bouteille en plastique mais la forme ne saurait faire trop de tors au fond, il était bon) et raconter ou écouter les pépites des voyages de chacun. Une chouette soirée !

Vendredi.

Le secteur du jour s'appelle Mars. Il est réputé ici, et on nous en a tellement parlé qu'on a décidé d'aller y faire un tour même si peu de voies nous seront accessibles. Orientation : SE. Vous avez saisi, on ne s'envole pas aux aurores, et c'est à 14h30, une fois que tout est prêt, que l'on découvre notre premier pneu mou de cette série d'étapes communes : le biclou d'Ali a besoin d'un arrêt au stand avant même de prendre le départ. Léger retard somme toute supportable : c'est les vacances au camping non ? 

Après une approche d'une petite demie heure, on arrive au pied de Mars. La falaise (ou la grotte) porte bien son nom, la roche est d'un rouge orangé flamboyant, et les colonnettes qui la sculptent sont striées de noir et de gris au point qu'on se croirait presque sur la planète rouge !

Le niveau est trop exigeant pour nous mais on passe un long moment à observer avec un peu de fascination les gibbons qui se balancent dans cet immense dévers. Puis Alicia part à l'assaut de l'unique 6a+ du secteur, seule voie que l'on peut se permettre d'essayer ici, légèrement sur la gauche de la gueule de la falaise dans laquelle pendouillent les Germains (la densité d'allemands sur le secteur était de 100% avant notre arrivée). Au milieu de la marche du retour, on trouve une autre voie dans notre niveau, ni une, ni deux nous voilà chaussons aux pieds et corde nouée. 

Samedi. 

La leçon de la veille nous a fait changer de stratégie : pour ce dernier jour sur les parois grecques on se bouge dès le matin. Une belle matinée de grimpe sur les longues faces verticales de Dornröschen (toutes les voies sont nommées en allemand ici ...) qui clôture en beauté cette semaine de pause ! 

Ce soir le bar Panjika propose une jam-session avec scène ouverte, et notre bienfaiteur tchèque (propriétaire de notre second baudrier pour la moitié de la semaine) y jouera certainement. Jakomo et Kristina nous proposent de commencer par une pizza tous les 4 avant d'aller voir ça et c'est un plan qui sonne juste ! Chouette moment !

Dimanche.

Ce matin on ne se presse pas : la courte nuit impliqué par la bonne soirée de samedi à laquelle viennent s'ajouter les fines gouttelettes d'une bruine matinale nous retiennent jusqu'à 13h30 au camping. Puis, après un pic nic sur la plage, une fois que tout est remballé et que les adieux aux copains sont faits, on se remet en selle ! La pluie a cessé et on gravi notre petit col au sec et au chaud. Comme toujours, ça "bucole un max" arrivés sur le plateau vallonné et couvert de garigue.

Petite rediffusion des dernières actualités en humour pour faire passer la pilule de ce retour des crampes aux fessiers, puis on déniche notre camping pour la nuit : de grands prés couverts d'immenses chênes dont les feuilles sortent tout juste, c'est vert, c'est plat, c'est joli : on signe !

Une petite heure plus tard passent sur la route un troupeau de cyclistes français. En voyant les grands signes ils s'arrêtent et on discute quelques minutes : ils sont 5, ont tous la soixantaine bien tassée et l'aîné a même soufflé ses 80 bougies ! La fraîcheur de notre petit plateau du Larzac grec ne les enchante pas et ils préfèrent descendre jusqu'à la mer (attention, avec des plans comme ça on finit par se farcir 500m en bonus souvent...). Peut être se croisera-t-on demain ? 

 

Aller grosses bises !