Bikeal Pékin

Aller hop ! On a bouclé le tour du pouce de ce Péloponnèse aux allures de main humaine ! Une semaine au bord de l'eau que l'on termine avec les fête de Pâques, une sacrée institution par ici... 

Petite émotion en réalisant que ceci est le billet de la 30e semaine sur la route, ça commence à faire un paquet ! 

Bonne lecture !

 

Lundi 10/04.

Aujourd'hui on vise Méthana, une presqu'île réputée pour ses sources chaudes sulfureuses. On nous a dit que l'odeur se fait sentir en arrivant dans la petite ville qui porte le même nom que cette bande de terre, et c'est carrément vrai ! Les quelques spots sont facilement repérables dès lors qu'on s'est arrêté devant une petite chapelle et qu'Alicia en a profité pour demander à un Pope si il savait où on pouvait se plonger dans l'eau chaude... On trouve donc tous les bassins, mais la déception est rapide : l'eau est sacrément sale et franchement pas si chaude (entre 25 et 30°c, ça fait pas le poid quand on pense aux 40°c des fois d'avant...). On renonce donc à s'immerger, ça fait pas envie. C'est pas grave, on profite de la vue, en avalant notre pique nique puis on s'installe dans un petit café pour dévorer un dessert local et faire charger les batteries.

Pendant ce temps le ciel se charge carrément et sur notre route vers la terre principale une première averse nous cueille : branle-bas de combat pour couvrir la guitalele d'Alicia qui n'est pas encore protégée et on se met en quête d'un bivouac. La pluie s'est arrêtée quand on s'installe, petite douche et les premières gouttes de l'averse suivante nous poussent à monter la tente vitesse grand V pour nous y réfugier. Cette seconde averse n'est pas de celle qui passent visiblement, elle nous tiendra toute la nuit et on se résoudra à cuisiner avec seulement les mains qui sortent de la tente pour touiller la Bombine (plat méditerranéen à base de tomates et patates) qui a décidément bien du mal à cuire avec les rafales de vents... 

Mardi.

La pluie nous pousse à la grasse matinée, on larve en attendant une trouée qui nous permette de tout remballer sans se mouiller. On a misé sur le bon cheval on dirait, et autour de 10h30 le ciel se dégage enfin, et pour de bon ! 

On file rejoindre Galatas, petite ville très mignonne à la configuration un peu spéciale : une île fait face au petit port, distante de moins de 100m de la côte, et sur l'autre rive se trouve Poros, très sympathique décors pour ce pique nique au soleil.

L'après-midi est consacrée au franchissement d'un petit col, pour passer au sud de ce premier doigt du Péloponnèse. Une fois revenus au bord de l'eau, on longe la mer sur une petite route très peu fréquentée, au plus près du sable et en face de l'île d'Hydra. Encore des paysages plutôt chouette ! On campera sur une colline en surplomb de la route pour un peu de vue et de soleil, ce soir on vous poste enfin le billet de la semaine dernière, avec deux petits jours de retard, pile poil synchro avec Adri et Zélie !

Mercredi.

On reprend la route plein ouest, direction Kranidi pour y trouver de quoi manger : au menu maxi salade avec tout ce qui nous tombe sous la main et le reste de pâtes de la veille, une réussite !

On se trouve une petite chapelle paradisiaque au bord de l'eau pour la nuit, les gens qui passent sont souriants et communiquent volontier. L'eau que l'on a trouvé à l'église du dernier village était salée... Heureusement Alicia s'en est vite rendu compte et on a acheté de l'eau en bouteille avant de s'éloigner de la civilisation (aïe la conscience qui pleure) pour ne pas finir en fruits-secs.

Jeudi.

Le soleil chauffe la paroie de la tente alors qu'il n'est pas encore 8h. On plie le camp et se lance à l'assault des petites montagnes au nord, passage obligatoires avant de retrouver la mer. On avait prévu de faire un plein de courses à Fourni, mais apparemment il n'y a pas de commerce à l'exception de cette petite ferme qui vend de la viande et du fromage : on aura au moins de la feta ! On poursuit et fait le détour par Didyma avec le fole espoir de trouver du pain et peut-être quelques légumes pour le soir... Bingo ! Un minuscule primeur et 3 boulangeries nous comblent et on s'arrête quelques km plus loin pour manger notre butin et s'offrir le luxe d'une p'tite sieste (3 assoupissements consécutifs pour moi...). On grimpe jusqu'au minuscule village de Peleis, désert et majoritairement en ruines, où l'on s'arrête quelques minutes pour regarder la carte. Un homme a du nous entendre parler français et s'approche pour discuter dans notre langue : il a vécu 15 ans à Châteauroux, honte à nous de ne pas savoir placer ça sur une carte... "Vous venez voir le monastère ?" Ah ! Il y a un monastère ? Eh ben oui alors hein ! On se lance sur la piste que nous avions de toute façon prévu de parcourir après qu'il nous ai recommandé de n'aller "jamais à droite, jamais à gauche, toujours tout droit". 

Plus loin une voiture immatriculée en France nous dépasse. On l'a retrouve 10 minutes plus tard, elle a fait demi-tour et s'arrête à notre hauteur : "vous savez si on est sur le chemin du monastère ? Parce qu'on est venu il y a 18 et 25 ans à pied mais on ne reconnaît pas..." Amusant ces frenchies qui perdent le sens de l'orientation au volant, on leur montre notre carte et ils repartent devant, rassurés. 

Le bivouac est dressé dans une petite clairière au sol très rocailleux qu'il faudra dépierrer pour créer un semblant de plat sur lequel monter la tente. 

Vendredi:

La piste que l'on a descendue aujourd'hui était belle, et longeait une vallée, surplombée de petites falaises calcaires. Visite d'un monastère avec une belle vue, ci joint les photos.

En descendant on est passé rendre visite à Ercy, la maman d'Evegenia, une amie des parents de Camille, chez qui ils etaient venus en vacances il y a une dizaine d'années. Il fallut quelques questions et quelques minutes, et une fois les idées claires, le regard d'Ercy s'illumina, et ça y est, Cam se retrouvait dans ses bras. Un chouette moment accompagné d'une limonade, et tartelettes aux pommes confectionnées par ses soins. 

En prenant de l'eau dans une chapelle, on a pu observer les préparatifs pour la mort et la résurrection de Jésus, emplie de fleurs.

On s'est trouvé le soir un joli bivouac, dans un sacré spot d'asperges sauvages !! Alors ventrée au dîner ! 

Samedi:

Petite journée aujourd'hui, en passant par Lefka, petit 10 kms.

On passera la nuit dans un camping REMPLI d'allemands en cette saison. Chaque voisin que l'on croisait nous saluait d'un HALLO assuré, on a presque cru qu'on s'était trompé de pays !

Les cheveux de Camille ont subis le sort qu'ils méritaient depuis quelques temps, couiccouic. Le prochain coiffeur aura juste à rattraper tout ça, oups.

Le soir, une virée à Nafplio pour boire une bière, à l'heure où les grecs en sont encore au café. On pouvait donc aisément reconnaître les allemands sur les terrasses, et les imiter. On pensait que ça allait faire la fête ensuite, mais pas d'animation dansante à l'horizon, tant pis ce sera pour une autre fois ! Nafplio est une ville au petites ruelles assez jolies, où se trouvent pas mal de boutiques de touristes. Mais elle tient son charme par les fortifications tout autour d'elle et par la mer qui la borde.

Le samedi soir de Pâques est un peu comme un 14 juillet, à minuit pétante, les feux d'artifices sont lancés à droite à gauche. Zut, on était déjà dans la tente, et un coup d'œil en dehors ne nous a pas suffit à en apercevoir quelques uns !..

Dimanche: 

 

Ce matin, on quitte le camping, avec une ambiance plus locale que la veille, les grecs préparent leur feu pour le méchoui, et ambiancent tout le camping avec de la musique du pays. C'est dans une atmosphère musicale et dansante que l'on pédale jusqu'à Nafplio, passant devant chaque maison animée par ce dimanche de Pâques. 

Qui dit jour de fête, dit jour férié, dit, la veille anticipa..anticipa quoi ? Et voilà, on s'est fait eu (je crois que ce n'est pas la première fois pour Cam ehe). C'était LE jour où se faire inviter à un repas, dommage ! Rien d'ouvert, et tout le monde a l'air bien chez lui, en famille ou entre amis, et loin du soucis d'ouvrir sa petite échoppe. Sauf quelques petits café, où on se dégote des boreks. D'ailleurs, les boreks grecs, incroyables !! Épinards, fromage, pommes de terre cuisinées ...

 Pic nique sur les marches de la citadelle avec une belle vue sur la ville, puis on repart pour faire le tour de la baie et avancer comme on peu, bravant un bon vent. Le bivouac qu'on a choisit se trouve au dessus d'un village, bien animé aussi en ce dimanche soir. 

Innovation recette ce soir. On nous a dit que ces ces citrons qui poussent partout ici, en effet ils sont utilisés dans la cuisine. Entre autre et surtout pour accompagner des viandes. N'ayant pas d'agneau sous le coude, ce soir ce sera curry de lentilles aux citrons caramélisées. Ça sonne bien, c'était pas pire, mais à peaufiner..!

C'est donc le dimanche soir que les grecs fêtent la Résurrection comme il le faut, musique à fond, et on entend de notre tente, que ça danse plus bas. Joyeuse Pâques !

Aller la bise !