D'une maison à l'autre, cette semaine est une transition entre mes deux wwoofing grecs. Une journée de ferry, quelques coups de pédales dans les terres du Péloponnèse, un passage par Sparte et de très jolies routes de montagnes, le tout pour arriver ici ! De quoi me rappeler que je voyage après tout ! Voilà le billet de cette 27e semaine sur la route, bonne lecture !
√ BREAKING NEWS √
Je teste un nouveau format en complément du texte illustré : l'audio pour les fainéants ! Je vais essayer de m'enregistrer à la lecture, faites moi un retour en commentaire (ou n'importe comment en fait) si vous avez écouté mon podcast !
Lundi 20/03.
Aujourd'hui c'est cueillette des oranges. L'avantage de ces gros fruits c'est que, même si tu ne fais rien pour limiter ta propension à piquer dans le panier, la capacité maximale de ton organisme t'arrête rapido et les réserves s'accumulent quand-même. Donc après avoir ingéré une orange sur deux sur le premier arbre, j'ai docilement rempli les caisses avec les fruits cueillis sur les suivants. Le job est plus satisfaisant que le ramassage des branches d'olivier, plus amusant aussi lorsqu'il faut grimper dans l'arbre pour accéder aux dernières oranges qui se sont réfugiées à sa cime. Les fleurs des fruits de l'an prochain sont déjà là et leur odeur nous explose au nez à chaque fois qu'une prise fait claquer une branche, ce qui rajoute un aspect sympathique à la tâche.
Après avoir amassé de quoi remplir 39 caisses de plus de 20kg, on part poser tout ça à la coopérative qui les achète à Dimitrios, puis il nous libère pour le reste de l'après midi. Kayla veut rentrer, mais avec Zoé on veut profiter du temps de jour qu'il reste pour explorer les environs. Alors on se mets en route pour les gorges de Τοπόλια (Topolia), repérées sur la carte quelques jours plus tôt. On commence par se perdre en suivant un canyon, les broussailles jusqu'aux aisselles, puis on renonce à s'enfoncer plus profondément dans cette gorge et décide de remonter la pente couverte d'arbustes épineux pour avoir un peu de vue. C'est gagné, la gorge vue d'ici est superbe. Un carré de chocolat avalé (la tablette oups) et on se rentre, il commence à faire sombre !
Mardi.
Hier les consignes pour aujourd'hui n'ont pas été très claires, alors quand Dimitros appelle pour nous dire de le rejoindre à la première plantation d'oliviers on est loin d'être prêts... Je réveille Kayla qui dort encore, prépare un bout de pique nique en écrasant de la feta avec de l'origant puis en gorgeant le tout d'huile d'olive (on est loin d'en manquer ici), et on file.
Au programme : terminer le déblayage entamé la semaine dernière (purée déjà 11 jours que je suis là moi...) et remplirez de caisses de citrons pour la maison. On vient à bout du job en début d'après midi, et on rentre tôt car j'ai un peu de ménage à faire avant de quitter les lieux. Eh oui ! Demain c'est le départ !
Ce soir on fête ce dernier repas avec une bière locale et un poulet au four !
Mercredi.
Le réveil sonne à 5h30. Ouch. Mon ferry part à 8h30 de Kissamos, à 20km d'ici avec un peu de dénivelé pour traverser les collines. J'ai voulu prendre le temps d'avaler un bol de poridge et un peu de marge pour assurer le coup, mais quand-même... 5h30... Je pédale avec mes éclairages pendant une vingtaine de minutes puis le jour est suffisamment installé pour que je les éteigne en toute sécurité. Comme à mon habitude j'arrive au port avec 1h d'avance, ça valait encore bien le coup de se faire du mal au réveil...
En empruntant la route qui me conduit à l'entrée du ferry, je rattrape deux autres cyclo-voyageurs : Anne-Sophie et Xavier, un couple de Québécois à peine plus vieux que moi qui viennent de passer 2 semaines sur l'île et s'en vont maintenant vers l'Albanie. On sympathise sur le quai pendant que Xavier se fait chauffer un café (y a le temps là), le courant passe super bien. On passera les 7h de traversée ensemble, le temps passe plus vite quand on a du monde avec qui discuter !
Arrivés à Gythio autour de 16h, on se ravitaille dans un petit super marché avant de se quitter : ils suivront la côte est, et je file dans les terres, cette côte je la garde pour plus tard. Je prends le temps de sortir de la petite ville et me cherche un coin pour dormir dans les terrasses d'oliviers. Le retour des bivouacs solitaires ! Un podcast sur Picasso (mais quel salaud, vraiment) et au lit !
Jeudi.
L'objectif des deux prochains jours est de rejoindre Καστρί (Kastri), un petit village perdu dans les montagnes au sud est de Tripoli (la version Grecque hein). Là bas m'attendent Lynda et Reay, chez qui je vais passer une bonne semaine d'un deuxième wwoofing.
Je prends la route avant 9h, les oiseaux décidément ça commence à faire tôt là. J'arrive à Σπάρτη (Sparte) un peu avant midi, j'y englouti un gyros et profite de trouver un magasin de vélo pour changer le grip de mon guidon qui commence à flancher sévère. Puis c'est reparti, cet après midi ça grimpe dans les colines et je quite la (raisonnablement) grosse route que j'ai suivi ce matin. C'est bien crevé que j'arrive à Βρέσθενα (Vresthena), où je fais le plein d'eau avant de me mettre en quête d'un bivouac. Ce soir c'est Maréchal Pétain pour la touche de culture (quelle ordure aussi celui-là).
Vendredi.
Aller, c'est aujourd'hui que j'arrive ! La route serpente entre les mamelons de ces montagnes qui me font tantôt penser aux Cévennes, tantôt à la Chartreuse ou même à la Drôme. Je traverse plusieurs villages de pierres sèches d'une esthétique notable, et passe notamment devant quatres énormes platanes qui encerclent une petite Chapelle : ils ont plus de 2500 ans, Pausinas les mentionne dans ses écrits datants du 2e siècle avant JC. À noter : chaque village est doté d'une église surdimensionné, souvent belle mais si grosse que ça frise le ridicule lorsqu'on prend la mesure de l'étendue de l'agglomération qui l'entoure...
Affamé, je m'arrête manger un morceau à Άγιος Πέτρος (Agios Petros), après avoir franchi un col à 1300m (tout de même !). Plusieurs tavernes se côtoient en face de l'énorme église locale, je choisis celle dont la porte est ouverte. Dedans, seul un vieillard épluche des patates à côté du poêle. Je demande avec des gestes et les trois mots de grec si je peux manger : oui, il y a du coq (κόκορα). Je ne cherche pas à en savoir plus, hoche la tête et, une fois que le plat a réchauffé, je dévore ce gros morceau de viande baignant dans un bouillon chaud. Un café grec là-dessus et zou ! Je suis presque arrivé, encore 10km et c'est presque plat.
J'arrive à bon port et découvre la magnifique propriété de Lynda et Reay : une petite ferme grecque à l'ancienne, au milieu d'un enchevêtrement de terrasses sur lesquelles poussent moulte variétés d'arbres, une pelouse grasse et déjà bien haute recouvre le sol, couvertes de fleures de toutes les couleurs (anémones et pissenlits j'ai, mais les autres j'avoue être un peu dépassé...). C'est très très mignon, la vue sur la vallée à nos pieds parfait le tableau. Je n'ai pas encore pris de photos, vous en aurez dans le prochain billet !
Lynda et Reay ne sont pas grecs, ils vivent ici depuis plus de 20 ans mais sont respectivement nées en Angleterre et en Écosse. Frisants les 70 ans, ils sont super actifs :
- Lynda est une ancienne ingénieure, d'une rigueur à vous mettre au garde à vous, mais jamais déplacée dans ses consignes. Elle passe ses après midi à étudier les lichens (elle a 3 microscope dans son bureau), et a du coder elle même une partie des logiciels dont elle se sert (C++ est son langage favori, "I just love it!").
- Ne laissez pas Reay amorcer avec vous une conversation de quelle sorte que ce soit si vous n'avez pas 1h30 devant vous. Il est un excellent cuisinier (de métier) et se charge de tout ce qui se crée de bon dans la cuisine en voûtes blanches.
J'ai encore beaucoup à apprendre sur ce lieux et mes hôtes, vous en saurez sûrement plus la semaine prochaine aussi.
Les repas ici sont décalés de 2 à 4h : on petit déjeune autour de 8h (jusque là rien de choquant vous me direz) mais à 13h30 c'est café et petit gâteau/scone/autre. À 15h30 on déjeune, et le dîner ne démarre pas avant 21h30. Un nouveau rythme dans lequel me couler !
Samedi.
Ce matin on retire le lierre qui recouvre presque entièrement une bonne partie des arbres de deux terrasses en particulier. Un job amusant et bien crevant, mais satisfaisant quand on regarde l'arbre qu'on vient de libérer en se disant que peut-être il vivra mieux comme ça !
L'après-midi c'est détente : étirements, sieste, broderie (oui je brode ya un problème ?). Reay propose de me montrer comment il fait son pain, et la leçon du jour se déroule en plusieurs étapes tout au long de ce même après midi.
Dimanche.
Aujourd'hui Lynda a décidé qu'on prolongerai la clôture pour fermer une partie du terrain et y laisser courir les poules sans avoir à se ronger les foies à cause des renards. Ça coupe du fil de fer, déblaye le lierre par endroit, puis on réalise qu'il va falloir récupérer les piquets qui sont plantés au fond du jardin : Reay se propose de faire ça pendant que Lynda me montrera le village.
On monte donc à la visite de Kastri, et Lynda m'offre un baklava dans l'un des deux cafés encore en vie. Le village était peuplé de plus de 3000 habitants dans le temps, il n'en reste aujourd'hui que 250. Lorsqu'ils sont arrivés avec Reay il y a une vingtaine d'années, il en comptait encore le double. On finira le travail le soir, quand le soleil aura cessé de nous cuire sur-place. Entre temps, la leçon de cuisine du jours avec le chef Reay porte sur la confection de pakora, des beignets de poids chiches indiens. Une réussite !
Veuillez s'il-vous-plaît une fois encore accepter mes excuses les plus plates pour le retard de ce billet, mais Lynda a tenu à me faire découvrir deux de ses whisky préférés, et ça nous a tenu éveillés tard...
La bise !
1 De papou manou kam -
intéressant cette période du voyage approfondissant la découverte des autochtones au moyen d'un travail partagé en milieu rural.
Les patrons alliant bienveillance et culture.
Les paysages de maquis sont splendides avec la mémoire d'arbres millénaires !
Merci pour ce partage. bises
ps: le message parlé est bien audible mais attention au vent dans le micro.
2 De Mélanie (de L.A.) -
Καλημέρα 🇬🇷💙
Trop bien la version audio ! Moi qui suis feignasse et n'aime pas lire 😂 ça me va très bien ! Non, sans rire, c'est chouette de t'entendre et avec le vent dans le micro, on s'y croirait.
J'ai l'impression que la semaine va être sympa dans ce nouveau paradis - C'est fou le nombre de paradis qu'on peut trouver sur cette terre quand même !!! Merci de nous le rappeler !
Bon séjour chez Linda and Reay qui ont l'air d'être encore de bien belles personnes - c'est fou le nombre de belles personnes qu'on peut croiser sur cette planète 😊 !! Il faut s'en souvenir aussi hein (même si Picasso et Pétain dans la même semaine, ça peut laisser croire le contraire 😡)
Plein de bises 💙 des Angles avé le 🌞et le 💨 (hâte de goûter ta cuisine grecque apprise sur place)
3 De Zoul -
Bon second woofing, t'as l'air d'avoir trouvé des adresses sympas !
On a grave kiffé la version audio, et la méga bonne idée. Trop cool pour les potos qui ont pas trop le temps, il serait potentiellement probable que peut-être il soit possible que l'on fasse pareil (à notre sauce bien sûr), si tu es d'accord ? On citera le bonhomme qui donne l'inspi (of course) :))
Contente de voir que tu manges du porridge et que tu fasses de la broderie maintenant :)
Bisous
4 De Guillaume -
Super top ce rythme de woofing en woofing et tout cela sous le soleil. A en croire tes repas ton estomac se porte bien 😀.
Toujours de belles pierre et de belles rencontres. j envie ce rythme loin du tumulte de la nation française. Belle semaine à toi .
5 De Michel -
Cool la version audio, même si on a le temps, on peut se contenter de regarder les photos en écoutant le texte, très sympa :-)
Côté son, ben maintenant on sait que tous les sondiers du monde ne sont pas des fétichistes de la moumoute, mais que ça sert en vrai ! Tu n'as plus qu'à te tricoter une brave chaussette pour le téléphone :-)
Même si on lit le texte un peu plus vite que toi, tu gagnerais à poser un peu le rythme que j'ai trouvé un peu rapide. Mais tu vas prendre tes marques.
Bon séjour !
6 De Guillaume (Kam's dad) -
Ahhh c'est bien d'avoir ta voix ! Merci mon fils.
Quant au whisky que tu n'aimes pas !!! Offert par une écossaise en plus !!!! Je vais, si tu veux bien, m'appliquer à poursuivre ton éducation dès ton retour...
Tu es tout seul dans ce woof ?
Bisous
7 De Muriel -
Coucou
Génial l'audio, c'est comme un podcast ! Mais ce que je préfère c'est les repas! Feta huile d'olive orange citron hummmm ça sent les vacances ! Ça fait vraiment envie l'arrivée du printemps en Grèce !
Bonne découverte
8 De Tatalice -
Sympa la version audio... tel "Père castor, raconte moi une histoire ! " mais je n'avais pas compris que c'était la même chose que le texte, du coup j'ai lu et entendu cette semaine passée ! !
Bonne continuation
Plein de bisous neveu !
9 De Laure -
Sympa ce podcast! Pour moi qui n'avais entendu ta voix qu'une seule fois, ça rajoute une nouvelle dimension. Je vais en faire écouter une partie aux élèves, ça leur fera plaisir de mettre une voix sur un prénom, un personnage et ses aventures.
Cette semaine est encore bien riche en rencontres. Quel bonheur!
Bises
10 De Karine -
Très chouette cette version audio,
parler français te manquait ?
Tu me donneras le secret des pièges aux mouches d'olivier... ça m’intéresse.
Bises au biker alone.
11 De zoe -
I'm sure the audio was awesome, although I couldn't understand it ;) great post, lovely to see what you’ve been up to!! I bet you're excited to see alicia soon! send me a selfie when y’all meet up! :)