Kapadokya'ya hoşgeldiniz ve güle güle !

Voilà le récit de nos 10 derniers jours, encore riche en découvertes, en rencontres et en paysages. Ce 22ème article marque tout de même un tournant dans le voyage de chacun. Cette publication sera la dernière commune à tous les trois. Camille est partie rejoindre le soleil de la côte turque, je crois que les températures négatives et la neige des Cappadoces lui ont confirmés qu'il avait fait le bon choix. Tandis que Zélie et Adrien prennent la direction du grand Est, du nord et du froid (ne vous inquiétez pas Camille a laissé sa doudoune à Adrien :)) ... 

Accrochez-vous il y a du contenu !!!

Lundi 6 février. On se réveille dans notre abri bien contents d'être au sec, inconscients du chaos qui sévit au sud-est du pays.

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On ne traîne pas, aujourd'hui une longue journée nous attend, on prend la route qui longe la côte. Lorsque l'on arrive sur les longues plages de Mavikent, où le bleu de l'eau se découpe en deux teintes, on fait une petit pause oranges et noisettes.

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On jette un coup d'oeil aux téléphones, c'est la panique générale, on rassure tout le monde, on est loin de se douter de l'ampleur de la catastrophe. On emprunte une petite route côtière, on est seuls au monde, il y a des spots de bivouac de rêve tous les 200m, on en prend plein les yeux. On décide de monter jusqu'au village d'Adrasan pour manger là-bas.

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La montée est un peu raide on s'étale. Camille part devant. Dans une épingle, Adrien et Zélie aperçoivent Achille, sacoches à terre, vélo à l'envers, aïe ! Roue arrière crevée, le matos de réparation ben c'est Camille qui l'a, on tente un appel. Puis Achille réalise qu'en fait il a tout ce qu'il faut pour réparer une crevaison, sauf la clef de 15 qui permettrait de démonter sa roue qui n'est pas équipée d'un système rapide, on va épargner à Camille un aller-retour ! On se met en-tête d'arrêter les voitures dans l'espoir d'une clef de 15 au fond du coffre. Le premier nous dit qu'il n'a rien mais vide tout de même sa boîte à gants au cas où. Quelques voitures passent, et puis deux plombiers s'arrêtent avec une caisse à outil pleine, il y a toutes les tailles, on est sauvés !
On rejoint Camille pour des toasts au sucuk bien mérités !

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L'après-midi on se remet en selle pour une vingtaine de kilomètres, mais ça monte encore bien, il est pas si tôt que ça ! Il est 18h quand on vient à bout de nos 60 km, on est au fond d'une vallée, notre objectif de la journée se trouve 200m plus haut : les feux follets ! Zélie en a entendu parler, a repéré le lieu sur une carte, mais rien n'est sûr ! C'est trop incertain compte tenu de la fatigue certaine de Camille qui décide de rester aux tentes et de se coucher tôt. Achille tente une mission rapide, mais fatigué et impatient il fait demi-tour juste un peu trop tôt. Zélie et Adrien ne savent pas trop a quoi s'attendre ni vraiment ce qu'il faut chercher mais yen aura pas 1000 des occasions comme celle-ci. Ils partent avec les Chamallows et une doudoune, sur le petit chemin qui monte au col, juste à côté du Mont Chimères. On monte tranquillement dans la nuit, se demandant de plus en plus si l'on va réellement trouver quelque chose, a cette saison sont-ils allumés ? Lorsque l'on passe le replat et que l'on bascule de l'autre côté de la crête, on les voit ! Dans la nuit des lumières jaunes juste en contrebas, on accélère le pas, trop pressés, on est des enfants et on a trouvé un trésor dans la forêt. En s'approchant on devine que plusieurs groupes de personnes sont réunis autour de chaque feu. Lorsque l'on est tout près, on regarde avec insistance ces flammes bleues et jaunes qui sortent de la roche, comment est-ce possible ? On trouve un foyer inoccupé, on s'installe, en fait pas besoin de doudoune il fait chaud au coin du feu. On va chercher deux petits bâtons, difficilement, dommages collatéraux, il n'y a plus de branche d'arbre accessible, on est pas les premiers à chercher des piques à Chamallows. L'âtre est de forme arrondie, les flammes sortent d'une fissure entre le sol et le rocher, elles lèchent nos Chamallows. C'est un feu de camp que l'on a pas besoin d'alimenter.

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La pleine lune, éclaire cette petite zone rocheuse, où une dizaine de foyers sont répartis comme sur une coulée de lave. On reste un bon moment là, à observer ces flammes, à regarder la mer au loin, on profite du spectacle avant de rentrer aux tentes pour se coucher !

Mardi 7 février. Dans le fond de cette vallée on a même le droit au soleil. Adrien et Zélie ne laissent pas vraiment le choix au deux autres, vous devez aller voir là-haut ça vaut le détour. Le fait que l'on doivent prendre un bus de Kemer à Antalya aujourd'hui, et donc que l'on doivent faire deux binômes (parce que 4 dans le même bus faut pas abuser !), finit de les convaincre. Les voilà partis tout les deux dans la forêt à l'assaut des feux follets moins visibles de jour mais maintenant on sait où ils sont. Tandis que Zélie et Adrien attaque la bonne montée à vélo qui les séparent de la nationale. Les feux follets ont pour certains été éteints par le vent, les deux zigotos sont pour leur plus grand bonheur équipé d'un briquet et s'en donne cœur joie (expérience à ne pas reproduire chez vous, formellement interdite, mais bon ils n'avaient pas vu le panneau !). Les 30km de vélo qui nous séparaient de Kemer qui devaient être mangés tout crus, ne sont finalement pas si anodin que ça.

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Le vent qui fait rage dans cette vallée nous arrête en descente, nous déporte et on doit bien lutter pour arriver à Kemer. Zélie et Adrien arrivent enfin à la gare routière (après un indispensable tour de toute les bus station de la ville), négociations et voilà nos deux vélos dans un bus pour Antalya. Un copain du chauffeur promet de prendre nos " iki arkadaşlar" qui arrivent dans l'aprèm. On se dégote un petit otel pas trop cher près de la gare où Achille et Cam nous rejoignent. Zélie repart chercher les tickets de bus à l'otogar parce que obilet (le site où on prit les tickets jusqu'ici) a décidé de ne plus accepter nos cartes bleues, c'est finalement pas si mal parce que le mec du guichet nous conseille d'arriver à Göreme plutôt que Nevşehir ce qui s'avérera être une excellente idée. Deux tickets par compagnie, on fera deux équipes pour ne pas surcharger un bus et on l'espère payer moins de bakchich !
Un petit resto en ville et au lit !

Mercredi 8 février. Les réveils s'étalent sur plusieurs heures, Camille est levé le premier et s'en va courir les rues d'Antalya pour trouver un petit déjeuner. Voyant les sacoches de vélo - que l'on nous a autorisé à laisser ici toute la journée - l'employé de l'hôtel demande si nous sommes venus à vélo. Oui oui ! S'en suit l'échange presque habituel désormais : Et vous venez d'où ? De France. Et vous allez où ? En Cappadoce ! En vélo ??! Noooon on prend le bus, on fera certainement un peu de vélo là bas. Ahaha ! Après s'être esclaffé en bonne et due forme, il me montre sur son téléphone les images en direct d'une ville de cette région, transmises par un webcam... İl y a 25 cm de neige partout, et plus encore sur le toit des voitures qui passent devant la caméra. Ça risque d'être coton le vélo... On verra bien hein ! 
La journée se passe tranquillement, on court les magasins de matériel pour trouver ce qui nous manque comme matériel de vélo (Adrien a une déchirure sur son pneu arrière et du jeu dans son moyeux, il ne faut pas laisser traîner ça) et de nouveaux arceaux pour la tente verte (un piquet sur deux est fissuré...), puis on prend le temps de visiter un peu cette jolie ville de la Riviera Turque. C'est mignon, extrêmement touristique au bord de l'eau, plus authentique lorsqu'on s'en éloigne. On termine dans un café où l'on s'évertue à apprendre les règles du Burako, un jeu qui se joue avec les dominos numéroté du rami. Puis on migre dans le petit restaurant que l'on a repéré quelques heures plus tôt. Petit détour par l'hôtel pour récupérer les vélos et bagages, puis on file à la gare routière : les bus direction Göreme, en Cappadoce (Kapadokya) partent à 22h. On a préféré se répartir dans deux bus, pour éviter les potentiels refus face à nos chargements un poil impressionnant, Achille et Adrien montent dans l'un et Zélie et Camille dans l'autre.

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Les bakchichs d'usage distribués, on prend la route dans la nuit. On se retrouve 3 heures plus tard, sur une aire d'autoroute turque au milieu des montagnes. Il y a de la neige absolument partout, la température extérieure avoisine les -8000°c, et le contraste avec le bus surchauffé est qualifiable de "rude"... 

Jeudi 8 février. 6h de somnolence plus tard, Camille et Zélie arrivent les premiers. İl fait encore bien nuit à 6h15, mais la pleine lune reflétée par la neige qui nous entoure nous permet déjà d'en voir suffisamment pour faire monter l'excitation. Ça s'annonce bien, très bien même ! On débarque à l'arrêt de bus, pas de gare routière ici c'est trop petit, les sacoches balancées dans la neige et nos yeux qui peinent encore à s'ouvrir complètement... Remontage des vélos, puis on se met en quête d'un café ouvert où se réchauffer en attendant les deux gars qui devraient arriver 1h plus tard. Rien d'ouvert bien sûr, il est trop tôt, alors on se réfugie dans l'entrée de la mosquée, où il fait entre 5 et 10°c. C'est infiniment plus que dehors, où les -13°c ont mit si peu de temps à nous congeler le nez, alors on respire et retire même une doudoune. Le jour se lève doucement, puis on reçoit un message des gars : ils sont là ! On ressort, à 7h passé on doit pouvoir retenter notre chance pour trouver une pièce équipée d'un poêle et y faire couler le çay à flot ! La mission est un succès, et on se retrouve tous autour de ce petit déjeuner composé de simit, açma, jus d'orange et çay. Un message d'Arnaud (le p'tit suisse qui tent le pouce jusqu'en Papouasie Nouvelle Guinée, rencontré à Çeşme, vous vous souvenez ?) qui a su que nous étions à Göreme, et nous fait savoir qu'il y est aussi. Il nous donne l'adresse de sa pension, la Köse pension, où on le rejoint vite. 
On part directement pour un petit tour à pied dans le village et ses alentours, trop excités par les paysages que l'on voit et imagine partout autour de nous : Imaginez une ville dans laquelle les bâtiments les plus hauts sont en réalité des tours de roche arrondies et usées par le temps, le vent la pluie, et creusées de l'intérieur par des générations d'habitants depuis plus de 3000 ans. Une petite ville à moitié troglodyte, blottie entre les plis d'un paysage de marnes jaunes et oranges couvertes de neige sur les flancs exposés au Nord mais découverts sur leurs faces sud. De quoi nous donner suffisamment l'envie d'en voir plus pour oublier un temps notre fatigue, de renfiler des chaussures et sortir courir les points de vue.

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On prolonge par un tour dans la vallée la plus proche, puis on revient au village, à la recherche d'un endroit pour manger. La fin du repas fait ressortir d'un coup toute la lassitude causée par notre trop courte nuit, et on rentre se glisser dans nos lits pour une sieste de 3 bonnes heures... Au réveil, on fait la connaissance de Haylee et Merel, deux jeunes autostoppeuses qu'Arnaud a rencontrées sur la route et qui logent dans la même pension. Merel est Néerlandaise, et Haylee vient d'owaio. Le courant passe super bien et on décide d'approfondir les présentations autour d'un repas au resto (ça commence à faire beaucoup de restaurants là hein ?). La soirée est sympa, mais on ne tarde pas à se faire rattraper par la fatigue, et on rentre se coucher tôt.

Vendredi 10 février. Ce matin nous commençons bien la journée avec le kahvaltı de la pansyon. Au menu omelette, olives, tomates, fromage frais et pain à volonté. Nous partons ensuite tous ensemble vers la Love Valley, le groupe se compose de plusieurs voyageurs entre 20 et 30 ans venant des 4 coins du monde. En traversant le village nous sommes très vite rejoint par 2 chiens qui nous suivrons pour le reste de la journée (canöm et dürüm) . Cette fois il va être compliqué de vous décrire le paysage tant il est exceptionnel, les cheminées de fées se profilent les une après les autres soulignées par la neige qui recouvre partiellement le relief.

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On se dit que cette vallée serait parfaite pour accueillir des schtroumpfs, des lilipuciens ou n'importe quel peuple de joyeux petits êtres imaginaires. Après quelques batailles de boules de neige en règle (il n'y a pas d'âge pour être un enfant) on arrive au village d'Uçishar. Un bon repas, certains prolongent la journée avec la visite du château troglodyte (Gros monolyte rocheux dominant la vallée).
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Tandis que d'autres rentrent en stop pour noircir les pages de leur carnets. Le froid a raison de deux autres membres de l'équipe qui rentrent également en stop alors que Arnaud, Zélie et Adrien rentrent à Göreme à pied. La lumière du couché de soleil souligne encore d'avantage les reliefs de calcaires. Dans cette vallée les formes sont comparable à celle de meringues à l'italienne.

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L'auberge dans laquelle nous logeons accueille plusieurs familles de réfugiés du tremblement de terre. Ils sont partis de chez eux à la hâte en n'emportant que le strict nécessaire, toutes les générations se retrouvent ensemble. Tout le monde est d'une bienveillance extraordinaire, mais les parents ont beaucoup à faire et les enfants (qui ne sont pas équipés pour aller dehors) doivent s'occuper tous seuls. Alors ce soir s'organise à l'improviste une grande partie de UNO avec tous les enfants, à chaque +4 posé sur la table tout le monde s'emballe. En voyant les sourires sur le visage de leurs enfants les parents les laissent veiller un peu plus tard que prévu, ils sont tellement reconnaissant que l'on passe du temps avec eux.

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Samedi 11 février. Nouveau reveil dans notre pension où l'on commence à se sentir comme chez nous ! Seulement celui-ci est légèrement plus tôt que d'habitude, en effet, notre hôte nous a dit hier que les montgolfières volent ce matin. Alors pour ne pas louper ça au levé du soleil nous nous réveillons à 6h30. Ce fût plus facile que nous ne le pensions, seulement le froid mordant nous fit tout de suite comprendre qu'à cette heure la on ne sort pas. Les -15 du matin se ressentent malgré que nous ayons mis toutes les couches que nous avons. Ainsi avec nos deux amis pensionnaires, Arnaud et Haylee, nous nous lançons dans la traversée de Göreme qui semble à peine se réveiller.

15 minutes plus tard les 6 bibundums que nous sommes arrivent au point de vue. Le soleil ne se levera pas, le temps est trop nuageux, et pour au cause, une fine neige se met à tomber, les montgolfières vont elles vraiment partir!?  Nous scrutons la brume, et d'un coup appercevons des formes imposantes et arrondies au milieu des pics ocres des Cappadoces. 1,2,3.... 15, 30!!! Tous les ballons se gonflent comme des ogres ayant trop mangé devant nous ! Il semble en pousser partout dans le paysage tels des champignons après la pluie ! Elles sont de toutes les couleurs, grises, vertes, bleu, jaune, avec bien sûr des drapeaux trucs ! C'est magique après quelques coups de bruleur, elles s'élèvent une part une. Certaines frôlent le sol en rase motte d'autres jouent avec les cheminés naturelles tandis que les plus hautes disparaissent dans les nuages.

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 Une petite centaine finit par se déplacer lassivement dans les airs se laissant porter part le très léger vent qui les amènes vers la vallée de l'amour que nous avons visitée hier. Ce lieu est magnifique en lui même, les montgolfières lui ajoutent une touche féerique. Tandis que nos yeux nous disent de rester nos pieds gelés nous supplient de rentrer.

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C'est donc pour eux que nous retournons à la pension prendre notre petit kavalthı. Toujours aussi bon ! Décidément le salé au petit déjeuner ça met tout le monde d'accord ! Nous décidons à ce moment là de nous séparer pour la journée Zélie et Adri partent en direction d'Ürgüp, pour souvenez vous récupérer le pneu qu'Adrien à commandé depuis Antalya pour réparer le sien fendu. Et par la même occasion visiter la ville troglodyte (une de plus ! Elles le sont toutes dans le coin !).

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Tandis que Camille, Haylee, Arnaud et Achille se font conseiller par notre hôte de se mettre à la poterie à Avanos, la ville voisine. Il nous donne le contact, un ami d'enfance à lui. Ainsi partent les deux équipes, à coup de pouce en l'air. Les quadruplés arrivent à Avanos en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire ! Même à 4 le stop ca marche super bien ! Nous nous faisons déposer devant notre adresse recommandée. Là on nous accueille dans une petit cave où se trouve un poêle, un tourneur et des bancs en bois. Bien sur il y a une petite centaine de pots. Ils sont tous en train de sécher à la chaleur du feu. Nous nous installons sur les bancs et devant nous un ado nous montre comment faire tandis qu'une autre personne  nous parle en anglais pour nous expliquer. Nous faisons alors chacun notre tour une poterie douteuse de pars sa solidité et sa forme mais nous rigolons bien!  Nous visitons ensuite les cavernes remplies de poteries toutes plus belles, plus sophistiqués les une que les autres ! 

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Et finissons par nous faire conseiller un petit restaurant pour nous rassasier ! 

Nous voulions ensuite visiter l'imagination valley, encore une fois le stop fût fast ! On nous déposa au milieu de ces cheminées de fée de toutes les formes possibles et imaginables. Aaah c'est pour ça l'imagination valley, parce qu'on peut tantôt voir une marmotte ou une grand mère courbée par le temps et tantôt un chameau ou un éléphant ! C'est encore une fois magnifique de se balader au milieu de ces rochers sculptés par le temps et l'érosion.
Notre retour en stop se passe encore une fois merveilleusement bien, les turcs t'emmènent là où tu veux même si c'est pas leur route ! 
Fin de journée calme, nous vaquons chacun à nos occupations. L'un écrit, l'autre dessine, le tout dans le calme relatif de la pension. Nous jouons un bon nombre de parties de uno endiablées que les enfants turcs on découvert la veille. Ils sont surexcités et mélangent déjà a leur âge quelques mots d'anglais et de turc. +4, mavi (bleu) nous nous amusons bien de leur spontanéité ! Nous finissons la soirée entre jeunes, sans les enfants cette fois car nous buvons 2 ou 3 bières en jouant nous aussi à un jeu. Rires et bonne humeur résonnent dans la pension nous allons dormir, ronds mais heureux ! 

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Dimanche 12 : Réveil gradué, le petit-déjeuner de la pension est toujours aussi bon ! Décidément le salé le matin ça nous plaît de plus en plus ! 
Nous décidons aujourd'hui d'aller visiter la ville souterraine de Derinkuyu. C'est un peu loin de notre camp de base mais le stop jusqu'à maintenant a été fructueux alors nous nous lançons dans ce défi. Et cela marche très bien ! En 1h de trajet nous sommes sur place ! Ce qui est bien pour un trajet de 40 min à 4 dans la même voiture ! Nous allons alors visiter cet incroyable cité, 20 000 personnes pouvant y vivre avec des églises, un marché, des étables et des animaux d'élevage. Une véritable ville mais souterraine.

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De grand puits servent à l'aération, parfois dans les couloirs nous sentons un courant d'air, alors que nous sommes 30 m sous la surface ! Bon parlons des couloirs, parce que ça avait beau être des fous de la pioche ils ont dû en avoir marre parce que la hauteur sous plafond n'était adaptée à aucun de nous, et pourtant Zélie et Achille ne sont pas des géants ! Imaginez Camille et Adrien, parfois ils avaient les genoux dans les dents ! Nous nous baladons tout de même dans tous les couloirs accessibles, parfois un peu de spéléologie fût necessaire mais le tout en sécurité bien sur ! Nous essayons de nous y voir, Camille à déjà choisi sa chambre, pas trop loin des latrines ! Nous remontons finalement après 1h30 sous terre respirer l'air plus froid de dehors. Nous cherchons alors un petit restaurant ouvert le dimanche. Et tombons sur une melange entre restaurant, bar et boulangerie, c'est parfait ! Nous sommes servis commes des rois et la bouffe et encore une fois trooooop bonne ! 
Pas envie de retourner dans le froid faire du stop après un si bon repas mais il faut rentrer à la casbah! Une fois rentrés nous nous posons un peu avant d'attaquer les choses sérieuses ce soir nous avons décidé de goûter une des spécialités orientales, le narguile ! Alors que nous avons finis de manger nous demandons donc à notre hôte s'il est possible de faire cela ici, il nous prépare alors tout ce qu'il faut les charbons, la saveur. Il nous met bien comme on dit. Nous apprenons alors en faisant tourner à 7 l'art de fumer la chicha ! Ça toussote ! Ce fut un moment de partage vraiment sympa mais quand même faut pas oublier qu'à la fin c'est pire que fumer des cigarettes ! 
Nous allons nous coucher tout mous comme de loukoums !

Lundi 13 février. 

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Ce matin, Zélie et Adrien qui avait eu un goût de trop peu lors de la première fois ont décidé de se lever pour revoir le balais des montgolfières. Le réveil sonne à 6h moins le quart, on avale les 5 km de vélo dans la nuit en croisant les 4x4 chargés des ballons. On a décidé de prendre un peu plus de hauteur que la fois précédente, on gravit donc nos 200m de dénivelé emmitouflés dans nos doudounes, tout l'enjeu réside dans l'art de ne pas aller trop vite afin de ne pas transpirer. Arrivés au sommet les ballons commencent à s'iluminer à chaque fois que les brûleurs se mettent en route. Au début elles semblent statiques dans le ciel, mais ensuite on se rend compte que le vent souffle vers nous et qu'elle arrivent toutes dans notre direction, ce sentiment englobant est incroyable ! Le ciel est couvert, le vent glacial mais l'expérience est unique ça valait vraiment la peine.
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Le petit déjeuner sert, une fois encore, de conseil de guerre : quel sera le programme de la journée ? Adrien, Merel, Zélie et Arnaud ont repéré des petits sentiers qui sillonnent les alentours d'un village voisin, Ortahisar. On décide de s'y rendre en stop, confiant en la bienveillance Turque pour embarquer notre troupeau (le stop à 7 on n'avait jamais fait encore...). Deux voitures, 5 km et 15 minutes plus tard on se retrouve tous à l'entrée du village. Trop facile ! On descend les ruelles, le château troglodyte est fermé à cause de la neige mais c'est tout de même très mignon. Une première offensive à la boule de neige est lancée, une guerre éclate, les cartouches pleuvent, la pitié est piétinée en bonne et due forme. Puis c'est la trêve, un drapeau blanc oral se lève et on poursuit, les mains gelées mais encore riants de cette régression qui fait du bien. Au fond d'un immense gouffre descendent de longues vollées de marches. Adrien affirme qu'il y voit le départ d'un tunel qui semble traverser la falaise du haut de laquelle on observe le trou, alors on décide d'aller voir. Au milieu de la descente, le propriétaire d'un hôtel nous invite à voir un çay, "c'est offert, c'est offert" nous précise-t-il dans un français très propre. On n'est pas pressés, l'endroit est assez incongru pour qu'on sente l'envie d'y passer un petit quart d'heure, alors on accepte volontier l'offre et entre se mettre au chaud. On repart avec le sourire, on ne se lassera jamais de la bienveillance avec laquelle on nous reçoit partout dans ce pays, que les lieux soient touristiques ou non, que l'on soit trois ou le double, que le soleil brille ou qu'il neige. C'est fou... On poursuit notre route au fond d'un canyon sur lequel débouche la sortie du fameux tunnel, le paysage enneigé nous englobe et on progresse dans ce fond de vallée encaissée jusqu'à boucler la boucle et rentrer au village.

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Merel et Zélie ont un coup de barre et rentrent en stop se poser à la pension, pendant que les 5 autres dévorent une délicieuse Pide dans un bouiboui local. Sur le chemin du retour, Adrien fait cavalier seul pour aller se perdre dans les vallées parsemées d'habitations troglodytes, un véritable safari racontera-t-il en rentrant.

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Ce soir on a quelque chose à fêter : c'est l'anniversaire d'Achille, et comme on est bien installés à la Köse pension on décide de se ravitailler discretos pour faire ça ici. Profitant d'un coup de fil du principal intéressé, les instigateurs du stratagème s'en vont courir les rues de Göreme à la recherche de nourriture, vins locaux et baklavas (notez que le baklava n'était pas inclu dans la catégorie "nourriture", il est tant d'admettre que cette perle de la gastronomie d'ici mérite mieux). Seul Camille reste sur place, pour faire plus naturel. Les deux familles de réfugiés l'entourent rapidement, les présentations sont faites, le carnet de dessins brise la glace et on rigole avec les quelques mots de turc, d'anglais et les quiproquo qui s'enchaînent. Les traducteurs de nos téléphones aident bien aussi, et lorsqu'Achille redescend, la conversation va bon train. Un nouvel arrivant à la table : les présentations sont faites, puis on lui demande son âge... Aaah ! Eh ben puisque vous en parlez, ça vient de changer ! "C'est aujourd'hui que j'ai 23", répond le vieillard. Ni une ni deux, les instructions fusent en turc, deux enfants disparaissent dans la cuisine pendant qu'Achille fait plus ample connaissance. Une minute plus tard, les enfants reviennent, un cake surmonté d'une bougie entre les mains, et entament un "happy birthday to you" tous en coeur. Une bouteille de coca est ouverte, on rit, l'émotion du jeune vieillit est palpable. Encore un moment insolite dont on se souviendra !

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Puis les autres reviennent et on passe au 2e round : le vin de Cappadoce peut être bon,  surtout le blanc, et on termine la soirée autour d'un Time's up, en anglais pour ajouter du piment à l'histoire.

Mardi 16 février. Ce matin Haylee, Merel et Arnaud (notre petit suisse préféré) reprennent la route vers Ankara.

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On passe la matinée tous ensemble, les enfants essayent de porter les sacs à dos de chacun (sans grand succès), grâce à une balance qui traîne dans l'auberge on découvre que Adrien fait 10kg de plus que merel avec son sac à dos.

La vraie question est alors : Merel est elle particulièrement légere, ou Adrien a t'il décidément trop abusé des baklava ?

Cet après-midi nous partons tous les quatres pour faire un grand tour dans la red valley. Le soleil est au beau fixe aujourd'hui, le ciel est d'un bleu très profond. L'érosion de ces vallées est un mystère pour nous, mais pas besoin de tout comprendre pour profiter du spectacle qui s'offre à nous. Pour le plus grand bonheur d'Achille on croise de nombreux oiseaux, et pour celui d'Adrien de nombreux tunnel (à chacun sa passion).

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On s'arrête boire un grand verre de jus d'orange pressé dans la cabane d'un vieux monsieur, nous serons sûrement les seuls randonneurs de la journée.

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L' ambiance de fin de journée est calme et une fois de plus la lumière magnifique.

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Camille ayant une petite douleur au talon décide de ne pas prolonger la randonnée et rentre en stop tandis que le reste de la troupe rejoint le prochain village en suivant un chemin balcon qui surplombe toutes ces vallée rougeoyantes.

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On se retrouve à suivre des coyotes à distance qui se déplacent avec facilité et agilité dans cet environnement minéral. Le soir, après cette magnifique randonnée, on décide d'aller aux bains Turcs tous ensemble (Achille ne pouvait quitter la Turquie sans avoir essayé cette expérience). Cette fois ci les hommes et les femmes sont séparés et nous nous lavons tout seul. Zélie se fait aider par une vielle pour frotter correctement l'ensemble de son dos. C'est une heure plus tard que l'on ressort tout propre, complètement détendus et une fois de plus entièrement conquis par cette expérience. Après ça on s'offre un dernier restau tous ensemble, on essaye un peu de tout à la carte et chacun pioche dans les plats, c'est vraiment mieux comme ça.

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Après un quatrième çay pour la route on rentre se coucher tel des gros loukoumis.

Mercredi 15 février. Le réveil d'Achille sonne à 7h30, on est tous sur le pont. Ses affaires sont prêtes, il demande les clefs pour détacher son vélo du notre. Un dernier tour de chambre et l'on sort tous les quatres en direction de l'arrêt de bus. Accompagnés de notre demi-douzaine de chiens de la casse, on démonte son vélo, et jette ses sacoches dans la soute. Un dernier câlin et un petit bisou sur le front et ça y est notre petit Achillou quitte le nid, direction Ankara où il retrouvera pour 1 ou 2 jours les autres copains des Cappadoces, puis il fera son grand retour en France. On rentre tous les trois prendre notre dernier Kavalthı ensemble à la pansyon. La famille de la région du Hatay hébergée par nos hôtes quittent également les lieux. Les enfants emmènent partout avec eux les cahiers de dessin qu'on leur a offert, c'était notre façon de les soutenir et de leur donner quelques choses à eux. On signe et dédicace à la hâte les carnets. Et ceux sont les deuxièmes au revoir de la journée.

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Puis voilà Camille est dans l'allée avec son vélo tout prêt. 154 réveils consécutifs ensemble, 102 jours de vélo, 4500 km, 8,2 kg de baklavas, 42 popotes de pâtes pesto, 8734 nickelos, 631 çay, 15.5 chapelles, 4 crevaisons, 20h de bus, 6 chutes, 8 pays, 150 kg de chargement, 720 L d'eau filtrée, 5 pleines lune, 73 bivouacs et tellement plus ! Quelques larmes et beaucoup d'émotions, on le regarde s'éloigner dans la neige... il va prendre son bus à Nevşehir direction Mersin.
Hayırlı yolculuklar l'ami ♡

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PS : Achille est bien arrivé à Ankara avec .... roulement de tambour .... les clefs du cadenas de Zélie dans la poche. Cadenas qui attache les vélos de Zélie et Adrien à la pansyon de Göreme. On tente un transfert par un chauffeur de bus ... affaire à suivre !

 

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