Bikeal Pékin

Remontada plein nord direction Kalamata (à plat ça va plus vite que prévu), petite pause et rencontres variée, on termine ce périple à bicyclette cette semaine. La mer est toujours aussi bleue, toujours aussi fraîche aussi, les vacances continuent !

 

Lundi:

Départ de Porto Kagio sous un soleil déjà plombant, mais la descente rend la chose plus facile.

Nous passons par un beau village Vathia. C'est dans ce Magne que l'on croise plusieurs cyclos par jour. Français, suisses surtout, et tous vont dans l'autre sens, dommage..! Aujourd'hui ce sont deux grenoblois, et une femme dans la soixantaine de Crest ! Mais drôle d'entendre que chacun croise des cyclistes différents, et on imagine que certains se rattraperont, et se retrouveront sûrement sur la route. 

Les villages sont plutôt déserts, et les maisons au toit plat, témoignent de la chaleur écrasante qui doit peser l'été. 

 Les commerces et les passants s'y font rares,  mais on trouve souvent un café sur les places des villages. Ici les églises sont entièrement peintes, de la porte jusqu'à la coupole, colonnes inclues.

 

L'eau potable se fait désirer pendant plusieurs villages. Une pizza à Gerolimas au bord de l'eau, faute de Gyros et c'est reparti !

Nous goûtons le Dipla, pâtisserie grecque, qui nous donnait l'eau à la bouche depuis quelques semaines. Ce n'est pas si croustillant comme nous l'imaginions, les bugnes françaises n'ont rien à leur envier ehe.

On trouve une jolie chapelle le soir à côté de laquelle on pourra dormir, non loin de la mer.

Le soir la rosée qui se mêle à l'air salé donne un joyeux mélange. Les chacals sont de retour, ils ont un cri de rapprochant presque des hyènes c'est troublant, on vous laisse écouter !

 

Mardi: 

A peine le petit déjeuner terminé, un homme vient débroussailler l'extérieur de la chapelle, et ne semble pas très ouvert à notre présence, mais bon ça arrive !

Cam ce grimpeur, se vêtit aujourd'hui de son beau débardeur bordeaux "climb in Leonidio", un nouvel ajout à sa garde robe. 

Nous sommes tout proche des Diros Cave situées en bord de mer, connues dans le Péloponnèse pour leurs galeries souterraines lactites. Nous avons pris une entrée, et c'était sans regret !

La cave est un véritable labyrinthe à demi immergé, dans lequel nous mène un homme en bateau, pour de vrai. Une demi-heure d'émerveillement devant des stalactites et des amas de calcaire de goutte forme. Aussi fins et nombreux que des rideaux de pluie, sous forme de feuille de dentelle, de colonne, d'arches, c'est incroyable. Le meneur de barque peu commode, la mène avec agilité, mais gare à celui qui ne regarde pas devant lui, et ne baisse ou ne penche pas la tête a temps, les passages sont étroits ! On passe de galeries en galerie, certaines aux fonds profonds de quelques mètres et certains d'un cinquantainee de centimètres. Il y a plus de 15km de galeries explorées à ce jour et la visite en barque en couvre qu'un dixième. Des stalagmites on été retrouvé jusqu'à -71m, témoin de la variation importante du niveau de la mer jusqu'aujourd'hui (bah oui ça peut pas se former ces machins si il ya la mer par dessus...).

Nous reprenons la route et visitons sur le chemin une jolie chapelle, rare par ses peintures encore d'origine. De même pour la chapelle que nous trouvons pour le soir, très mignonne alcôve, remplie de fresques.

Mercredi:

Dans le Peloponese, des personnes rendent visite chaque jour aux chapelles pour y allumer les bougies. Les icônes que l'on trouve, sont toujours du même style, un visage oval avec un pli entre les sourcils, c'est étonnant. On voit également souvent de nombreux espèces de bas reliefs en argent, avec seulement les visages en arrière plan en peinture.

De manière générale, les routes que nous prenons sur ce Péloponnèse sont toujours de petite taille, et ça c'est vraiment agréable, nous n'avons même pas à les chercher sur la carte.

Nous arrivons aujourd'hui à un woofing qui nous acceuille comme Warmshower. 

C'est un petit coin de paradis. Paula (américaine) l'a acheté il y a 8 ans, et c'est grâce au travail d'amis à elle, puis de woofers que le projet se développe et de belles choses y sont faites. Le terrain y est aussi pour quelque chose. Salon à l'orée d'une cave dans la roche, petits sentiers bordés de pierres, tente de yoga, vue sur montagne et mer... Coup de coeur pour la cuisine d'extérieur en terre cuite et la douche de galets, aussi extérieure. L'objectif est de créé un lieu de préservation de la biodiversité grecque, tout en créant un système autonome, poules, jardin, récupération d'eau.. Je pense que si on y était resté plus longtemps, on aurait pu s' enrichir dans ce domaine là. Ici il y a Paul, un jeune hollandais ayant déjà vécu plusieurs vies, dont une en tant que musicien en Chine, José; français cycliste arrivé en tant que woofer pour le confinement, et deux woofeuses allemandes Lilly et Nadia.

Le tipi

La douche

Le four

La cuisine 

Ils nous servent à midi des gnocchis fait maison, sauge grillée, bref ça c'est le woofing, on y mange bien ! 

Après midi baignade avec les filles (un barman ayant reconnu Lilly, viendra lui rendre son portefeuille, elle n'avait elle pas réalisé qu'elle l'avait perdu, tout était encore dedans, incroyable)

Le soirée nous grattons de la guitare avec Paul, Camille à l'harmonica, et au lit !

Jeudi.

On se réveille en sursaut autour de 9h : on ne sait pas quand ils se mettent au boulot ici, on a oublié de demander hier soir et on comptait un peu sur la pendule interne qui nous réveille tous les matins à 8h pour avoir de la marge... Loupé ! Heureusement Lili et Nadia sont encore au petit déjeuner et on ne dénote pas trop avec nos tartines et notre infusions des deux herbes que j'ai trouvé entre la tente et la cuisine.

On a proposé notre aide pour la matinée, et elle est acceptée avec enthousiasme, alors au boulot ! Alicia se lance dans un désherbage des petits sentiers qui sillonnent le terrain pendant que je porte de gros sac emplis de feuilles d'oliviers pour les étaler au pieds des jeunes arbres récemment plantés et protéger la terre. Autour de 13h30 on s'arrête tous d'un accord plus ou moins tacite et on se retrouve à la cuisine où Lili et Nadia finissent de préparer une salade de boulgour (délicieuse d'ailleurs). 

Petite sieste puis on descend tous les deux en stop au market le plus proche pour faire le plein de provisions : ce soir on régale la troupe avec une ventrée de crêpes ! 

Après une tentative décourageante dans la plus grande poêle qui s'avère attacher plus que de raison, on se rabat sur une petite qui fera très bien l'affaire, et la trentaine de crêpes commence à s'empiler. La validation unanime de l'assemblée est notre récompense, bon ap' !

Vendredi.

Nous partons ce matin. Réveillés pas tards, efficaces au rangement, on réussit à être parés au décollage pour 10h30 : une cinquantaine de km et un bon dénivelé nous attendent encore avant Kalamata. C'était sans compter la crevaison d'Alicia... La rustine de la dernière fois ne tient plus et le trou s'est bien agrandit dessous, on tente à trois reprises de le rustiner (toutes tailles et formes de patchs) sans succès. À chaque tentative de gonflage le chuintement se fait entendre avant d'atteindre ne serait-ce que 2 bars... À bout de patience après 1h30 de bricolage foireux, on décide de forcer le passage de ma chambre à air de secours dans les roues d'Ali. Ce n'est ni le bon diamètre de roue ni la bonne section de pneu, mais ça s'avère être l'option du salut ! On lève enfin le camp à midi bien tassé. 

Il est tard avec tout ça, et on avait prévu de dévaliser une boulangerie sur la route alors on s'arrête à la première venue (après 5 minutes...). Les bureks et quiches locales pleuvent et on se remet en selle bien remplis ! 

On tient un sacré bon rythme jusqu'en haut de la côte, puis le coup de mou se fait sentir après une grosse trentaine de km : en bas on se trouve une plage et on mange ce qu'il nous reste de pâtisseries. 

Les 15 derniers km passent plus vite et on arrive au camping à l'entrée de la ville avant 17h. On pose nos vélos et repars en bus jusqu'au port : vous l'avez compris, on aimerait bien retenter notre chance... 

Voyage ON A Small Income

Quelques rencontres encourageantes, on nous explique sur quels quais ça vaut le coup de poser notre petite annonce, on plaisante, les gens nous assurent qu'on finira bien par trouver. Puis retour à pattes au Camping Fara pour manger et après un petit coup de ciseaux dans la barbe pour moi et une virée sur la plage pour Ali, dodo !

**PETIT POINT SUR LA FIN**
Ça y est donc nous voilà à Kalamata ! C'est d'ici que nous repartirons en bus dans une semaine, direction Sofia puis Lyon. Enfin ça c'est si tout se passe bien... L'expérience tendue d'Arthur et Valentine avec la même compagnie de bus contraste avec celle d'Alicia (encore la même compagnie) et on ne sais pas vraiment à quoi s'en tenir. La suite au prochain épisode ! 
En attendant le moment crucial on va barouder aux alentours, et se poser un petit peu ici :)

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Samedi.
Aujourd'hui c'est grasse mat'! Enfin autant que nos boules quies le permettent, les enfants d'allemands ça braille comme partout... 
On nous a dit que Samedi c'est jour de marché ici, alors direction le centre pour se perdre entre les étalages et goûter autant d'olives que possibles ! On y croise Paula, Lylli et Nadia et ça tombe bien : on avait comme qui dirait oublié un sac à courses à Prosiliako et elles nous le ramènent. On s'empresse de le remplir de dates, poids-chiches grillés, olives et autres légumes verts (en vrai on a prit des courgettes et des aubergines aussi) puis on se dirige vers la taverna Ayra, au bord de l'eau. En effet, Paula nous a donné le contact d'un de ses amis, Hamid, qui habite juste à côté et qui se fait une joie de nous recevoir pour le déjeuner. On discute d'architecture (son métier), de voile (sa passion et notre petit rêve du moment), de notre voyage aussi. Puis on se rentre au camping pour faire tourner une lessive (ça commence à sentire) et larver au bord de l'eau. 
Ce soir on a envie de voir comment vibre cette ville le samedi soir. Paula nous a dit qu'il est facile d'y trouver de la musique live dans les bars et tavernes et quand on en a parlé à Hamid et Kristina ils nous l'ont confirmé. "Mais pas avant 22h30 ou 23h !" Ah ! Bon eh bien soit ! On viendra tard ! Ils avaient l'air emballé quand on leur a proposé de se joindre à nous alors sur le chemin du centre on s'arrête et frappe à leur porte. Ils nous rejoindront après une petite heure pour s'asseoir en terrasse d'une taverne où joue un trio typique local : guitare, violon, bouzouki. Chouette ambiance !

Dimanche.
Aller, aujourd'hui on va en stop à Koroni ! C'est une ville du sud du dernier doigt, on a bien envie de voir ça, et après la courte nuit de camping qu'on vient de se farcir, c'est notre motivation pour sortir de la tente. Visiblement pas super efficace, on met un temps fouuu à replier le camp et on ne quitte le camping qu'après midi... 
On laisse nos montures à l'accueil et on part tenter de se poster au bords de la route. Le soleil n'est pas si vif mais il fait déjà si chaud qu'on est ramollis comme des Grecs entre 14 et 16h (to Siesta)... Après une première étape avec Niko, qui insiste pour nous poser à la gare routière ("mais prenez le bus, c'est super loin Koroni, au moins à 60km"), on se regarde dans les yeux et le reflet de la démotivation est très très net dans nos deux regards...  Bon... Il est déjà presque 14h, on va pique-niquer en haut de la citadelle de Kalamata plutôt hein ? Petite pensée à Adri et Zélie qui ont vécu pareil abandon il y a quelques semaines, le panache de l'acharnement en moins pour la version grecque... 
On gravit donc les marches de cette bastille locale, le gardien depuis sa guérite aura bien essayé de nous soustraire 3 euros chacun pour la visite mais on a degainé notre joker "tarif étudiant" et, comme à beaucoup d'endroits en Grèce, c'est un tout droit pour la gratuité ! On déjeune avec la vue sur les toits de la ville et la mer, puis grosse sieste, petite lecture et quelques accro avant de prendre le chemin du retour.

On passe prendre nos fidèles destriers au camping et on longe la plage sur à peine 500m vers la sortie de la ville avant de trouver que "franchement ici c'est mieux qu'au camping !" Il y a même les douches du club de vacances d'à côté sur la plage, ne manquent que les voisins d'emplacement immatriculés D ou NL pour se sentir complètement à notre place de touristes. 

Aller, bonne nuit et à bientôt pour un dernier billet !