Bikeal Pékin

Au moment où l'on remet un pied en Turquie le compte à rebours s'enclenche ! Il nous reste exactement 13 jours, c'est à dire que le 16 avril nous devons sortir, si l'on ne veut pas découvrir ce qu'est une prison Turque. Malgré notre soif d'expérience et de découverte celle-ci ne nous attire pas, c'est pourquoi vous verrez un joli coup d'accélérateur vers l'ouest ! Cette semaine on a fait un effort, il y a des photos d'Adrien :)

Voici le deuxième podcast dans une version plus spontanée, on attend vos retours : 

Lundi 3 avril. Aujourd'hui on passe la frontière avec la Turquie, et on lance le chrono. La route est très empruntée par de nombreux camions, et on se demande combien de temps va t'on attendre à la frontière. On nous indique de passer avec les piétons, mais la queue est immense. On décide alors d'incister pour passer avec les voitures, et ça fonctionne, on gruge tout le monde en zizaguant entre les camions. On retrouve alors les mosquées, un semblant d'aisance linguistique et les tavuk döner. Cette 4 voies qui longe la mer, si plate que l'on dirait un lac. Le midi on se trouve un hatay (galette, poulet grillé  frites), on retrouve vite nos marques. Les kilomètres sont avalés très vite sur cette route avec strictement aucun dénivelé. On trouve une petite plage pour mettre notre bivouac, le coucher de soleil est magnifique.

Mardi 4 avril. On découvre, et comprend que toutes ces cultures que l'on voit à flan de collines sont des champs de thé qui servent à assouvir l'immense consommation des Turcs.

La route est belle mais commence à être monotone, le midi on découvre une nouvelle spécialité culinaire dont nous sommes fan : le çigköfte, pâte de boulgour à la tomate sur une galette remplie de légumes. Les kilomètres s'avallent si vite que l'on en a fait 70km à 14h. On se pose sur une plage en profitant du soleil pour lire, bricoler, se reposer. Le coucher de soleil est encore une fois plutôt sympa.

Mercredi 5 avril. Aujourd'hui on rejoint Rize pour prendre un bus direction Erzurum. On se lève alors à 7h pour ne pas rater le bus qui est à 10h et 30km plus loin. Petit déjeuner simit et açma avant de se rendre à l'otogar. C'est parti pour 6h de bus dans les montagnes avant de rejoindre le grand plateau d'erzurum. On en profite pour écouter un super podcast en 5 épisodes sur Erdoğan : "la tentation de l'empire" ce qui nous permet de mieux comprendre la situation du pays (on vous le recommande sincèrement). Il nous reste 8km de vélo pour rejoindre le centre ville et trouver un hôtel. Le vent et si fort que l'on avence à peine, et les lunettes de Zélie s'envolent sur la route...elle fait alors le choix assez surprenant de jeter son vélo par terre pour aller les récupérer. Dans la chute du vélo, sa sacoche avant (remplie des affaires les plus importantes) s'ouvre alors et se vide au sol. Heureusement seul des tickets de caisses et de musée s'envole plusieurs centaines de mètres plus loin ! Tout le monde s'en sort indem (même les lunettes), finalement c'était sûrement la bonne décision. On s'installe dans un hôtel du centre où l'on s'écroule de fatigue.

Jeudi 6 avril. Réveil matinal à Erzurum, on a la journée pour visiter la ville et ses alentours. Alors après le petit Kavalthı de l'hôtel on décide de se diriger vers Oltu voir les montagnes arc-en-ciel. Il fait plutôt beau, on prend quand même les Gore-Tex au cas où et on se dirige vers la sortie de la ville pour faire du stop. On fait les 100 km qui nous séparent d'Otul dans le camion rouge d'Ahmet. On découvre les terres intérieures, les steppes et les vallées à perte de vue, c'est sec et il n'y a pas d'arbres, mais c'est beau.

On passe deux cols à plus de 2000, il neige. On aperçoit les montagnes multicolores, des couleurs et des strates dans tous les sens. Après nous avoir fait un oiseau qui bat des ailes avec un bout de papier qui traînait sur le tableau de bord, le tout en conduisant, Ahmet nous dépose à Oltu et continue sa route vers Kars.

On décide de chercher un petit Döner avant d'aller crapahuter. Mais évidement il n'y a rien d'ouvert, c'est le ramadan et ici personne ne mange la journée en ce moment (Karine avait bien essayé de nous prévenir pourtant), bon on trouve un supermarché d'ouvert et on achète de quoi faire un petit pic-nic. Et on se trouve un abris parce qu'il s'est mit à pleuvoir, et du coup ben l'envie d'aller se balader s'est un peu dissipée sous la pluie ... alors on a tendu le pouce et on est rentrés direct à Erzurum. On les aura vues de loin les montagnes arc-en-ciel :)
Comme on était de retour tôt en ville, on a pris le temps de faire le tour des monuments importants : le Karavanserail qui accueillait les caravanes de la route de la soie, les grandes mosquées (environ 5 pour 100m²), et enfin le double Minaret de Madrasa qui est l'icône de la ville.

On finit la journée en redescendant par le château pour trouver un cordonnier pour les chaussures de Zélie qui sont en train de devenir des tongs.
A la tombée de la nuit on peut enfin se trouver un petit boui-boui ouvert !

Vendredi 7 avril. Ce midi on prend le train pour Ankara, 21h dans le wagon numéro 3, places 58 et 59 nous attendent, mais au moins on gagnera l'avantage suprême de pouvoir être le premier joueur pour nos 100 prochaines parties des aventuriers du rail. On a jamais pris le train mais ça doit bien se faire avec les vélos.

Ah non non ya pas de wagon vélo dans ce train "bisiklet problem". On était en avance et l'on avait sympathisé avec les gars de la sécu qui était impressionnés de nos trajets et nos vélos. On a vu les négociations sur le quai et puis ça n'avait plus l'air d'être un problème, on le sait maintenant ici ils commencent toujours par dire non et puis ça finit toujours par marcher ! Le train est vide et ce n'est vraiment pas compliqué, les contrôleurs nous dégotent même un espaces derrière les sièges de l'autre wagon où nos vélos passent debout c'est parfait. On lit, on regarde une série, on MANGE (pisboğaz) et on boit du çay, ça fait passer le temps. On traverse les plaines, les canyons, les falaises, les paysages défilent et c'est pas dégueu ! Lorsqu'il fait nuit on tente de dormir, Adrien se trouve un carré où il peut dormir sur les 4 sièges.

Samedi 8 avril. La nuit passe et l'on arrive à Ankara 21h et quelques plus tard.

On trouve l'appartement de Taylan un warmshower qui nous avait cachés ses clefs pour que l'on puisse aller chez lui alors qu'il travaillait. On récupère de notre nuit et visitons un peu le quartier. On cuisine pour ce soir et on partage le repas tous les trois et les discussions fusent :)

Dimanche 9 avril.
On a la journée pour visiter Ankara, notre bus pour Lüleburgaz part à minuit. Taylan habite juste à coté du Mausolée d'Atatürk, on ne peut pas quitter la Turquie sans y être allés.
Après un bon Kavalthı on se rend dans ce temple de marbre. C'est immense et majestueux, c'est sobre et impressionnant.

Le lieu est à la hauteur de l'admiration des turcs pour celui qu'ils appellent le père fondateur. On a la chance d'assister à la cérémonie de relève de la garde militaire. Le cris des ordres en Turc était plutôt impressionnants. On rentre chez Taylan refaire nos affaires, on se repose un peu avant de reprendre le bus (c'est bientôt le dernier !!!). Et voilà on monte dans le bus qui nous ramène la où nous sommes entrés en Turquie, 4 mois plus tôt. On va retrouver Inanç et les petits paquets de nos parents, on attend encore celui des enfants 🤞!